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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 29 SEPTEMBRE 2023
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◆ Les délais de paiement sont responsables pour 40% de ce phénomène. ◆ 3 secteurs (immobilier, BTP et commerce) représentent deux tiers des entreprises marocaines touchées. ◆ Entretien avec Amine Diouri, directeur Études & Communication chez Inforisk. «Les défaillances d’entreprises risquent d’atteindre 21% en 2023» Délais de paiement
expliquer la hausse des défaillances d’entreprises ces dernières années. La conjoncture internationale, tout d’abord, est particulièrement défa- vorable depuis 3 ans, avec de nom- breuses crises successives : crise du Covid qui a fortement impacté le chiffre d’affaires de bons nombres d’entreprises, guerre ukraino-russe, entrainant une forte hausse de l’infla- tion et, par voie de conséquence, un renchérissement du coût des intrants. Les délais de paiement sont bien évidemment un facteur prépondérant expliquant la hausse des défaillances, particulièrement pour les TPE. Ces dernières subissent des délais de 240 jours et sont logiquement les princi- pales victimes des défaillances. Autre indicateur à garder en tête : les délais de paiement sont responsables pour 40% des défaillances. C’est dire leur importance. Une autre cause structu- relle peut être évoquée : la sous-capi- talisation des entreprises marocaines, les rendant plus fragiles au moindre retournement de conjoncture. Enfin, citons également des éléments de l’environnement des affaires, qui est défavorable aux TPME : la fiscalité (avec les différentes réformes de l’IS ces dernières années), l’accès aux marchés publics… F.N.H. : Le commerce et l’immo- bilier sont les secteurs les plus touchés. Pourquoi ces activités sont-elles très exposées aux défaillances ? A. D. : Il faut bien comprendre que structurellement, 3 secteurs repré- sentent deux tiers des entreprises
Propos recueillis par C. Jaidani
Finances News Hebdo : Le nombre de défaillances d’en- treprises a nettement aug- menté au cours du premier semestre 2023. Pensez-vous que cette tendance va se pour- suivre pour le reste de l’année 2023 et celle 2024 ? Amine Diouri : Inforisk, en tant que spécialiste de la Data sur les per- sonnes morales, prend régulièrement le pouls des entreprises marocaines, et publie à intervalles réguliers diffé- rents indicateurs microéconomiques les concernant. Si nous prenons les derniers chiffres communiqués à fin juin 2023, les défaillances d’entre- prises ont progressé de 18% par rap- port à la même période de 2022. Compte tenu de ce trend et des effets de saisonnalité, nous anticipons que nous finirons l’année avec environ 15.000 sociétés défaillantes, soit une progression envisagée en fin d’année de 21%. Pour 2024, il est encore trop tôt pour mesurer l’évolution des défaillances d’entreprises. Notre visibilité est encore réduite, et l’impact de certains événements encore incertain (séisme d’Al Haouz, entrée en vigueur de la loi sur les délais de paiement, Loi de Finances 2024…). F.N.H. : Quels sont les facteurs les plus déterminants dans ce phénomène ? A. D. : Beaucoup de facteurs néga- tifs se combinent ensemble pour
marocaines : le commerce (33%), le BTP et l’immobilier (15% chacun). Il est donc normal que les 2 secteurs préci- tés soient particulièrement touchés en valeurs absolues par les défaillances d’entreprises. Maintenant, si on se concentre sur certains secteurs qui ont connu ces 2 dernières années les taux de croissance les plus impor- tants en matière de défaillance, nous retrouvons par exemple le transport et la logistique, particulièrement affectés par la hausse du carburant. F.N.H. : Les TPME sont les plus impactées et le taux d’expo- sition s’inscrit dans un trend haussier. Quels sont les dis-
Il est néces- saire d’aider les entre- prises à financer plus facilement leur BFR, par- ticulièrement leur poste clients.
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