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JEUDI 24 SEPTEMBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Rentrée scolaire

◆ La Covid-19 pousse de plus en plus d’établissements à fermer, un peu plus de deux semaines seulement après la rentrée scolaire. ◆ Les écoles contraintes à une forme d’agilité très perturbante pour les élèves. Un véritable cas d'école F inalement, le ministère de l’Education nationale a-t-il bien fait d’autoriser la réouverture des écoles au titre de cette rentrée Par D. William

Pour Saaid Amzazi, une solu- tion unique d’enseigne- ment 100% en présentiel ou 100% à distance n’aurait pas pu satisfaire toutes les familles.

scolaire 2020-2021 ? Cette interro- gation peut sembler provocatrice, mais il est quasiment impossible d’y répondre par «oui» ou «non», dans un contexte caractérisé par une situation épidémiologique liée à la pandémie Covid-19 inquiétante au Maroc. Rappelons-nous, néanmoins, que si la tutelle a adopté l’enseignement à distance comme modèle péda- gogique, tous cycles et niveaux confondus dans l’ensemble des établissements publics et privés du Maroc ainsi que dans les écoles des missions étrangères, il avait aussi laissé aux parents le choix d’opter pour l’enseignement en présentiel. Conséquence : le présentiel a été plébiscité, d’autant que 80% des parents d’élèves et tuteurs ont opté pour ce mode d’enseignement. Ce résultat était pour le moins pré- visible. En mars, à l’heure du confi- nement total, où parents, élèves, enseignants… étaient tous sous cloche, les problèmes liés au dis- tanciel étaient moins saillants et on n’avait pas d’autres choix. Les élèves bénéficiaient alors d’un encadrement et d’un accompagne- ment de leurs parents qui s’as- suraient qu’ils suivaient régulière- ment les cours. Les contraintes étaient plus criantes dans le monde rural, avec les difficultés d’accès à Internet, et au sein de certains

ménages qui ne pouvaient encadrer pédagogiquement leurs enfants. Maintenant qu’il y a déconfinement, l’on se rend compte que l’enseigne- ment à distance est très loin d’être la panacée. Il pose la contrainte de surveillance des enfants quand tous les deux parents travaillent et des problématiques liées au décro- chage scolaire, à une baisse du niveau général des élèves, mais également à l’égalité des chances. Aujourd’hui, il s’avère que parents et élèves ne sont pas du tout fans de ce mode d’enseignement. Sauf que le présentiel, en ces temps de pandémie, est source d’inquiétude. Multiplication des fermetures d’écoles Cette rentrée scolaire 2020-2021 est l’occasion de retrouvailles pour les élèves qui ont «déserté» les bancs de l’école depuis plusieurs mois. Mais seulement un peu plus de deux semaines après la rentrée, se multiplient les cas de contami-

nation au coronavirus dans les éta- blissements scolaires. Avec pour conséquence immédiate des per- sonnels administratifs et des élèves mis en quatorzaine et la fermeture des établissements touchés pour limiter les risques de propagation du virus. Que ce soit au niveau des établis- sements publics ou privés, il faut désormais faire des acrobaties, alterner entre cours à distance et en présentiel, mettre en place une organisation agile… afin de pouvoir dispenser à peu près normalement les cours. Forcément, cette gymnastique per- pétuelle, dictée par la présence de la Covid-19, déstabilise non seule- ment les élèves, mais soulève éga- lement une autre interrogation: les programmes pédagogiques pour- ront-ils être achevés ? Même si le ministre de l’Education nationale, Saaid Amzazi, assure que «l’enveloppe horaire des ensei- gnants ne changera pas», les inter-

ruptions des cours lorsqu’un cas est détecté dans un établissement scolaire, les systèmes de double flux instaurés dans certaines écoles par mesure de sécurité sanitaire et l’enseignement exclusivement à distance pour certaines zones fermées poussent légitimement à croire que tous les élèves ne rece- vront pas la même qualité d’ensei- gnement, encore moins le même volume horaire de cours. Ce qui pose évidemment le pro- blème de l’accès au savoir, de façon équitable. Pourtant, c’est ainsi que va se rythmer cette année scolaire. Et il va falloir s’accommoder de cette réalité. Car il n’y a pas de solution sur-mesure. «Une solution unique d’enseigne- ment 100% en présentiel ou 100% à distance n’aurait pas pu satisfaire toutes les familles, car elles n’ont pas toutes les mêmes moyens, ni les mêmes contraintes, exigences ou conditions» , résume Amzazi. ◆

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