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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 24 SEPTEMBRE 2020

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Investissements privés ◆ Malgré la crise liée au coronavirus, le secteur des infrastructures aurait affiché une résilience remarquable. ◆ Pour les investisseurs privés, la profitabilité n’a pas été altérée par les circonstances pandémiques. Les infrastructures tiennent tête à la crise A u Maroc, l’investisse- ment public est certes l’un des principaux moteurs de la crois- sance, mais l’inves- Par M. Diao

Les investis- seurs privés préfèrent plutôt mettre en exergue la résilience du domaine des infras- tructures et la qualité des actifs de la branche.

tissement privé (autour de 16% du PIB), qui affiche une grande marge de croissance en raison des besoins énormes du pays en termes d’infrastructures, s’avère être crucial pour l’économie natio- nale. D’autant plus que la crise liée au coronavirus est passée par là. Les stigmates de la pandémie sur certains pans de l’économie risquent de perdurer. L’un des enjeux majeurs du tissu écono- mique est de ne pas faire les frais d’une contraction de l’investisse- ment privé. Faudrait-il le rappe- ler, le contexte de crise actuelle, couplé au manque de visibilité et de confiance des opérateurs éco- nomiques, constitue un cocktail hautement défavorable pour l’acte d’investir, à la fois pour les sec- teurs public et privé. Interpellé sur la récente dynamique des inves- tissements privés, sachant que bon nombre de branches d’activi- té font de la résistance, Abdellatif Nasserdine, administrateur-Direc- teur général du Fonds Infra Invest, gestionnaire de fonds d’inves- tissement dans le domaine des infrastructures, explique les prin- cipaux enjeux du moment. Pour rappel, Infra Invest a lancé, en juil- let 2010, son premier fonds d’in- vestissement panafricain, ARIF, spécialisé dans le financement en Equity des projets et des actifs dans les secteurs de l’infrastruc- ture et de l’énergie. «Cette période est prédominée par le manque de visibilité, mais il faut tout faire pour que l’économie nationale ne s’ar- rête pas. La roue économique doit continuer de tourner» , explique-

t-il. Aujourd’hui, plusieurs gestion- naires de fonds d’investissement, notamment ceux évoluant dans le domaine des infrastructures, accordent un intérêt à leur por- tefeuille ainsi qu’aux projets en cours avec l’objectif de les mener à bien.

pandémie seront prisées par les investisseurs privés.

amélioration juridique au Maroc, est l’un des instruments les plus efficaces à même de booster les investissements dans les infras- tructures», confie notre source. Et d’ajouter : «Ce moyen de finance- ment, de nature à soulager pour un temps les finances publiques, s’avère être une réponse rapide à la multiplication des projets d’in- frastructures». Au final, les professionnels insistent, entre autres, sur l’ur- gence du lancement de projets d’infrastructures sous forme de PPP et la mise en place du Comité national du PPP. Ce qui serait un signal fort adressé aux investis- seurs privés dans cette période marquée par l’incertitude. ◆ Les professionnels insistent sur l’urgence du lancement de projets d’infrastructures sous forme de partenariat public-privé.

Une période propice aux PPP Le rapport de la Banque mondiale d’octobre 2019 portant sur le dia- gnostic du secteur privé maro- cain a attiré l’attention sur le fait que les entreprises publiques sont les principales sources d’inves- tissement et de financement des infrastructures. La crise pandé- mique a révélé une fois de plus l’énorme gap à combler en termes de déficit d’infrastructures dans les domaines de la santé, de l’édu- cation et des télécoms. La réduc- tion des marges de manœuvre budgétaires de l’Etat ainsi que celles des entreprises et établis- sements publics (EEP) à cause de la crise confortent la néces- sité de multiplier le recours aux contrats de partenariat public-pri- vé pour la réalisation des projets d’infrastructures. La formule du PPP a l’avantage d’être attrac- tive pour les investisseurs pri- vés, tout en palliant la rareté des ressources publiques. «Au regard des contraintes budgétaires exis- tantes, le PPP qui a connu une

La profitabilité est au rendez-vous

Pour ce qui est du rendement et du retour sur investissement, les investisseurs privés préfèrent plu- tôt mettre en exergue la résilience du domaine des infrastructures et la qualité des actifs de la branche, et ce en dépit de la crise liée à la pandémie. Ce qui tranche radi- calement avec la morosité éco- nomique ambiante. «Il est clair que la logistique, le digital et la santé font partie des branches qui sortiront fortifiées de la crise. Les secteurs ayant affiché une grande résilience face à la pandémie se sont révélés être des classes d’ac- tifs saines pour le long terme» , confie un professionnel qui sou- haite garder l’anonymat. Il prédit également que les classes d’actifs des branches résilientes face à la

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