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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 16 MARS 2023
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d'origine extérieure dès sa reprise, sous l'effet d'un choc d'offre. Des mécanismes intérieurs ainsi que la mauvaise passe climatique ont vite pris le relais, rendant cette inflation interne, avec en plus une défer- lante psychologique humaine qui l'entretient. Ce qui approfondit le problème, comme on le voit un peu partout dans le monde. Pour le court terme, le traitement social doit continuer en attendant sa ratio- nalisation par le registre social uni- fié (RSU), actuellement en prépa- ration active. Le tout est que ce registre soit bien monté et correc- tement géré, loin des turpitudes politiciennes. La généralisation de la couverture sociale se précise et doit être menée à terme. Le soutien qui est accordé au transport est un levier qui n'a pas donné tous ses effets attendus. L'idée du ruisselle- ment exige des conditions structu- relles pour son bon fonctionnement. Toujours est-il, l'harmonisation des politiques budgétaire et monétaire doit continuer, même si les causes externes de l'inflation sont restées tenaces vu la conjoncture mondiale. Concernant le moyen- terme, la question des circuits de distribution est importante et devrait être traitée. Il y a aussi le comportement de cer- tains secteurs oligopolistiques qui devrait être clarifié par le Conseil de la concurrence. Et puis, plus struc- turellement, le «Made in Morocco» a encore du chemin à faire. Face à un problème aussi complexe, il faut nécessairement un mix policy approprié et bien mené, avec une communication juste. F.N.H. : Pour contrer l’infla- tion, Bank Al-Maghrib a rele- vé à deux reprises son taux directeur. Ces décisions ont- elles eu un impact sur l’éco- nomie réelle ? A. A. : Comme déjà dit, l'inflation est surtout d'origine extérieure. Et puis un pan de l'économie reste informel et continue à alimenter une forte circulation fiduciaire que Covid a accentuée. C'est pourquoi non seulement le taux directeur ne sera qu'en partie efficace, sachant qu'en plus, il resserre les conditions de financement dans une conjonc- ture déjà déprimée. Les autorités
comptent certes sur l'effet contra- cyclique mais surtout sur la réus- site du policy mix, dont j'ai parlé plus haut, et sur la détente de la conjoncture extérieure. Dans le cas du Maroc, le retour d'une campagne agricole normale, avec des secteurs exportateurs toujours dynamiques (automobile, engrais, agroalimen- taire...), des transferts des expa-
triés en maintien et une bonne dose d'IDE, sont autant de facteurs qui sont en train de vite réorienter la courbe économique marocaine à la hausse. Le Fonds Mohammed VI qui entrera également bientôt en action, va servir comme levier important aux investissements auxquels la nouvelle charte présente une série d'avantages inédits et des procé-
dures rénovées. La balle est dans le camp des opérateurs privés et des autorités territoriales. La question de l'emploi reste préoccupante surtout pour les jeunes et les femmes mais aussi les victimes de la période Covid. Les programmes Awrach et Forsa sont des palliatifs utiles. Mais la solu- tion durable est dans la dynamisation de la croissance économique. ◆
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