FNH N° 1100

P OLITIQUE

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JEUDI 16 MARS 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Maroc-Israël

◆ Le secrétaire général du Parti justice et développement s’est attiré les foudres du palais pour ses déclarations sur la politique étrangère du Maroc. ◆ De quoi lui rappeler, si besoin est, que ce domaine reste une prérogative du Souverain. Benkirane dans ses petits souliers

du Roi, président du Comité Al-Qods, qui la place au même rang de l'intégrité territoriale du Royaume. «Il s’agit d’une position de principe constante

du Maroc, qui ne saurait être soumise aux suren- chères politiciennes et aux campagnes électo- rales étriquées», précise le communiqué. Notant que la politique extérieure du Royaume est une pré- rogative du Souverain et que «les relations inter- nationales du Royaume ne peuvent être l’objet de

Benkirane reproche au ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, de «défendre l'entité sioniste dans cer- taines réunions africaines et euro- péennes».

chantage de la part de qui- conque et pour quelque consi- dération que ce soit, particu- lièrement dans ce contexte mondial complexe» . En cela, poursuit la même source, «l’ins- trumentalisation de la politique extérieure du Royaume dans un agenda partisan interne consti- tue ainsi un précédent dange- reux et inacceptable». Enfin, le CR rappelle que la reprise des relations entre le Maroc et Israël «est encadrée par le communiqué du cabinet royal du 10 décembre 2020 et celui publié le même jour à la suite de la communication télé- phonique entre Sa Majesté le Roi et le Président palestinien, ainsi que par la Déclaration tri- partite du 22 décembre 2020, signée devant le Souverain». Pour le politologue Mohamed Belmir, « le communiqué du cabinet royal est un rap- pel à l’ordre, d’autant que la Défense nationale, les Habous et Affaires islamiques et les Affaires étrangères relèvent

ment et ex-SG du PJD, Saad Eddine El Othmani, a été signa- taire de la Déclaration tripartite du 22 décembre 2020 entre le Maroc, Israël et les Etats-Unis. Mieux encore, au-lendemain de la signature de ladite déclara- tion, Benkirane avait appelé à «se ranger du côté de l’Etat», soulignant que «le PJD doit appuyer les décisions royales». Posture de circonstance dictée par l’arithmétique politicienne ? En tout cas, après sa défaite aux législatives de 2021, le PJD s’est montré très critique par rapport à la normalisation des relations Maroc-Israël. Jusqu’à ce que le palais leur tape sur les doigts, ce 13 mars. En quatre points, Benkirane aura été ainsi sèchement recadré, le CR rappelant que la question palestinienne est l'une des prio- rités de la politique étrangère

de position du ministre des Affaires étrangères», repro- chant à Nasser Bourita de «défendre l'entité sioniste dans certaines réunions africaines et européennes, à un moment où l'occupation israélienne pour- suit son agression criminelle contre nos frères palestiniens» . Le PJD, qui rappelle que le Maroc « place la cause palesti- nienne au même niveau que la cause nationale», souligne que «le devoir juridique, historique et humanitaire exige de redou- bler d'efforts dans cette étape délicate de la défense de la Palestine et de Jérusalem face à l'escalade, les provocations et les comportements agressifs des sionistes, et à condamne r le terrorisme sioniste (…)». Des propos qui, visiblement, irritent le palais, d’autant plus que l’ancien chef du gouverne-

A bdelilah Benkirane, secrétaire géné- ral du Parti justice et développement (PJD), est dans ses petits souliers. Lundi dernier, le cabinet royal (CR) publiait en effet un communiqué pour fustiger la déclaration de ce parti «contenant des dépasse- ments irresponsables et des approximations dangereuses, concernant les relations entre le Royaume du Maroc et l'Etat d’Israël, en lien avec les der- niers développements dans les territoires palestiniens occu- pés» . Mais qu’a donc fait le PJD pour s’attirer les foudres du palais ? Début mars, le secré- tariat général du parti avait déploré «les récentes prises Par D. William

La normalisa- tion des rela- tions entre Rabat et Tel Aviv ne signi- fie nullement que le Maroc a tourné

le dos à la Palestine.

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