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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
MARDI 31 AOÛT 2021
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Gouvernement El Otmani
◆ Le gouvernement avait fait la promesse de réaliser un taux de croissance annuel moyen du PIB compris entre 4,5 et 5,5% lors de la période 2017-2021. ◆ Dans les faits, ce taux de croissance annuel moyen ne serait que de 1,6% du PIB sur la même période. L'heure du bilan a sonné
de croissance annuel moyen entre 2017-2021 ne serait que de 1,6% du PIB. Du fait de son caractère exceptionnel, il n’est pas tenu compte de
qui s’est alourdi sur la période précitée. Or, en 2017, le gou- vernement s’était engagé à ramener la dette du Trésor public à moins de 60% du PIB. L’analyse du rapport sur la dette publique, annexé au PLF 2021, permet de s’aper- cevoir de l’ampleur de la dif- ficulté du gouvernement à maîtriser l’endettement gran- dissant du Trésor public au cours des dernières années. «A la fin 2020, l’endettement public global a franchi le seuil symbolique voire fatidique des 1.000 Mds de DH (1.006 milliards exactement). C’est avec le gouverne- ment actuel que le Maroc a enregistré le record histo- rique en matière d’endette- ment public, avec un taux désormais dangereusement proche des 100% du PIB», analyse le professeur Akesbi (Voir pages 34/35). Ceci dit, sous le magistère de Saad Eddine El Otmani, le Maroc a enregistré une progression importante dans le classement du Doing Business de la Banque mon- diale, suspendu en 2020 après 17 années d’existence pour cause d’irrégularités. Pour rappel, le Royaume a occupé la 53 ème place du clas- sement Doing Business 2020. Une performance très proche de l’objectif du gouvernement El Otmani pour 2021, c’est-à- dire le top 50. Au final, dire que le gouvernement actuel n’a pas tenu toutes ses pro- messes sur le front écono- mique est un euphémisme. ◆
l’année 2020 (une décrois- sance de -7%) à cause de la crise liée au coronavi- rus. Et même en extirpant cette période du calcul, le taux de croissance annuel moyen des quatre années restantes serait de 3,6% du PIB, donc inférieur à l’objectif de croissance
Sous le magistère de Saad Eddine El Otmani, le Maroc a enregistré une pro- gression importante dans le classement Doing Business de la Banque mondiale.
fixé par le gouvernement en début de mandat. L’autre objectif chiffré du gouverne- ment, et non des moindres, est le taux de chômage qui devait être ramené à 8,5% en fin de mandat. L’analyse des chiffres officiels au cours de la période 2017-2021 permet de constater que le taux de chômage annuel moyen a été de 10,4%. Par ailleurs, les données plaident davantage en faveur de la dégradation des finances publiques que de l’équilibre de celles-ci. D’ailleurs, même en faisant preuve d’honnêteté intel- lectuelle en ne tenant pas compte de l’année 2020 (pic de la crise), le gouvernement n’a pas atteint l’objectif de confiner le déficit budgétaire en dessous des 3% du PIB. Le taux moyen du déficit budgétaire des quatre autres années tourne autour de 4,3% du PIB. D’où l’existence d’un écart important avec l’ambition initiale. Le tableau n’est pas plus reluisant sur le front de l’endettement public
contraire, celui-ci a rétorqué sans ambages par : «Un bilan positif, chiffres à l’appui». Or, au chapitre économique, les chiffres auxquels El Otmani accorde une grande impor- tance, à juste titre d’ailleurs, sont-ils en faveur du gouver- nement dont le mandat tire à sa fin ? Rien n’est moins sûr au regard des objectifs chif- frés contenus dans la décla- ration de politique générale, exposée au Parlement en 2017 par le chef du gouver- nement lui-même. Large fossé entre pro- messes et réalisations Dans sa déclaration de poli- tique générale, le gouverne- ment avait fait la promesse de réaliser un taux de crois- sance annuel moyen du PIB compris entre 4,5 et 5,5% lors de la période 2017-2021. En faisant une intrusion dans les réalisations, l’on perçoit que cet objectif est loin d’être atteint. Pour preuve, le taux
C omme dit l’adage «La politique sert à changer les choses dans le bon sens». A la fin de leur man- dat, les gouvernements se heurtent toujours à la même réalité implacable, celle d’as- sumer leur bilan. Comme à l’accoutumée, au Maroc, experts, analystes et obser- vateurs se livrent à l’analyse du bilan du gouvernement en fin de mandat. Cette tradi- tion amplement légitimée par le sacro-saint principe de la reddition des comptes, auto- rise quelque part à analyser si ce n’est de jauger le bilan économique du gouverne- ment dirigé par Saad Eddine El Otmani depuis 2017. Pour rappel, à la question fonda- mentale de savoir, quel bilan faites-vous de votre mandat (www.fnh.ma), le chef du gou- vernement n’a pas apporté une réponse nuancée. Bien au Par M. Diao
Les données plaident davantage en faveur de la dégradation des finances publiques que de l’équi- libre de celles-ci.
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