FNH N° 1033 ok

F OCUS AGRICOLE

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MARDI 31 AOÛT 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Génération Green

◆ La course à la productivité a généré des effets collatéraux indésirables. ◆ Certaines filières comme la céréaliculture restent fortement dépendantes de la pluviométrie. La stratégie doit combler les limites du PMV

A cet égard, il est utile de souligner que sur plan tech- nique, le PMV a accordé la priorité à la hausse de la pro- ductivité. Certes, ce choix a augmenté les récoltes et la qualité des produits, et assuré au Maroc une forte capacité concur- rentielle à l’international. Néanmoins, il a généré à terme l’appauvrissement des sols et aussi accentué l’utilisation des produits phy- tosanitaires qui peuvent avoir des effets néfastes sur le plan écologique. L’amélioration de la productivité a entraîné une pression sur les ressources hydriques. Le nombre de terres irriguées ne cesse d’augmen- ter surtout dans les régions du Sud. Il est donc essentiel de généraliser le déploiement d’équipements économes en eau surtout ceux utilisant la technique de goutte-à-goutte. Parallèlement, il est pertinent de poursuivre la politique de construction des barrages. Rappelons que la stratégie agricole a soutenu un vaste

L ancé en grande pompe en 2009, le Plan Maroc Vert (PMV) a donné une nouvelle impulsion au secteur agricole. A travers des contrats-programmes entre l’Etat et les profession- nels, plusieurs filières ont pu hisser le niveau de leur acti- vité. Au terme de sa réalisa- tion fin 2020, cette stratégie agricole a cédé sa place à «Génération Green» englo- bant de nouveaux objectifs plus ambitieux. Couvrant la période 2021-2030, elle donne la priorité aux jeunes voulant investir dans l’agriculture et aussi faire émerger une classe moyenne rurale. Mais cette feuille de route devrait avant tout combler les limites du PMV. Au niveau officiel, l’évaluation de cette stratégie s’est contentée uni- quement de dévoiler le côté positif sans pour autant rele- ver les dysfonctionnements et les objectifs non atteints. Par C. Jaidani

Pour les produits de base comme le blé, le sucre ou les oléagineux, le Maroc demeure très dépendant de l’étranger.

Dans les régions les plus fragiles, l’agriculture de subsis- tance persiste et les paysans

programme de reconversion des terres dédiées à la céréa- liculture vers l’arboriculture, notamment pour les petites et moyennes exploitations. L’objectif est, entre autres, d’améliorer et de stabiliser le revenu des agriculteurs. Résultat, la superficie dédiée aux céréales a, au contraire, augmenté, passant de 5,14 millions d’hectares en 2000 à 5,50 millions d’hectares en 2019, au lieu de dimi- nuer. Les récoltes, quant à elles, ont toujours été dépen- dantes des aléas climatiques. Pour preuve, les campagnes 2018/2019 et 2019/2020 en sont le parfait exemple. Elles se sont soldées par des récoltes respectives de 52 et 32 millions de quintaux. Il a fallu une bonne pluvio- métrie pour que les récoltes atteignent 103 millions de quintaux au titre de la saison 2020/2021. En dépit de cette perfor- mance, le Maroc demeure dépendant de l’étranger pour

satisfaire ses besoins en blé. Le pays importe pas moins de 30 millions de quintaux annuellement. Pour d’autres activités très importantes au Maroc comme la filière céréalière, la superfi- cie actuelle est de 70.000 ha contre un objectif de 106.000 ha fixé au lancement du PMV. Le taux de couverture de la consommation par la produc- tion n’a pas été reluisant, pas- sant de 41% à 49%. Pour leur part, les exporta- tions agricoles ont atteint au terme de la saison 2019/2020, 39,5 milliards de DH, soit un bond de 130% par rapport à l’année 2000, mais en deçà des 44 milliards de DH prévus par le PMV. Dans les régions les plus fra- giles, l’agriculture de subsis- tance persiste et les paysans ne doivent leur survie qu’à d’autres activités annexes ou au transfert de l’argent de la part de la famille. D'où une attention particulière qui doit être accordée à ces zones. ◆

ne doivent leur survie qu’à travers

d’autres acti- vités annexes.

Plusieurs objectifs du PMV ont été partiellement atteints à cause du manque d’adhésion des autres départements concernés, notamment l’Équipement, les Eaux et Forêts, l’Industrie et le Commerce, les Habous, les Finances et surtout l’Intérieur. Une stratégie peut être théoriquement d’une qualité de haut niveau, mais si sonexécutionnemobilisepas tous les acteurs concernés, elle est vouée à l’échec. Sur le plan législatif, certains textes de loi sont devenus caducs, notam- ment ceux relatifs au foncier, qui représentent un frein pour l’investissement dans le secteur agricole. Manque d’adhésion des autres départements

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