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SPÉCIAL ÉLECTIONSMUNICIPALES

QUE FAIT VRAIMENT UN MAIRE ?

GREGG CHAMBERLAIN gregg.chamberlain@eap.on.ca

canadien. « Lemaire peut être très en vue, déclare l’article de l’AC, mais, en fait, il a peu de pouvoir indépendant du conseil municipal. » Selon la Loi sur les municipalités de l’Ontario (LMO), le rôle du chef du conseil ou du maire consiste « à agir en tant que chef de la direction de la municipalité et à diriger le conseil de manière efficace », promouvoir la participation du public aux activités municipales et représenter la municipalité, tant chez lui qu’à l’extérieur, en aidant « à promouvoir des évènements et des activités qui améliorent le bien-être économique, social et environnemental de la municipalité et de ses habitants ». Cette définition de la LMO concorde avec les résultats obtenus jusqu’ici par Mme Graham, y compris les examens des lois des dix provinces et les entrevues avec des gens de partout au Canada. Unmaire canadien n’est pas quelqu’un qui gou- verne, mais qui dirige. FONCTIONS DESMAIRES « Essentiellement, les gens définissent le rôle du maire comme celui d’un leader », a-t-elle fait valoir, ajoutant que les maires doivent faire preuve de leadership dans trois domaines principaux. Premièrement, être un leader politique, c’est-à-dire travailler avec le conseil ou avec d’autres maires sur certaines ques- tions et préoccupations et « renforcer la cohésion ». Le deuxième rôle est celui de chef de la direction de la municipalité, ce qui peut comporter certaines tâches admi- nistratives, de la signature des chèques à la déclaration de l’état d’urgence local. Cela ne signifie pas pour autant qu’il doive s’occuper des opérations quotidiennes au bureau municipal ou des travaux

Lemois prochain, une ou plusieurs des huitmunicipalités des comtés de Prescott et Russell pourraient avoir un nouveau maire et de nouveaux conseillers. Quiconque cherche à obtenir une charge publique devrait se poser la question suivante : quel sera mon travail ? « Il n’existe pas de description de poste pour les maires », a expliqué Kate Graham, une politologue qui étudie et enseigne à l’Université Western Ontario. Depuis plu- sieurs années, elle s’interroge sur cette question. Il y a deux ans, elle a lancé The Mayors Project (www.mayorsproject.ca), un ajout en ligne à ses recherches sur l’administration municipale au Canada. Elle a déjà présenté un mémoire sur le poste de maire au Canada dans le cadre de ses travaux de doctorat. Toutes ses recherches aboutiront l’année prochaine à unmanuel de science politique sur le rôle du maire dans la politique canadienne. SelonMme Graham, « il y a plus de 50 lois provinciales au Canada qui prescrivent les fonctions des maires, sans compter les règlements et politiques municipaux ». L’article de l’Encyclopédie canadienne (EC) sur l’administration municipale au Canada indique que la position et la défi- nition du maire dans le pays diffèrent de celles de son homologue américain. Un maire d’une ville aux États-Unis peut être directement responsable de la création du budget municipal annuel et de la nomi- nation du personnel administratif, mais cela peut ne pas être le cas pour unmaire

Les candidats qui briguent un siège sur leur conseil local, que ce soit en tant que maire ou conseiller, doivent se poser une question pendant qu’ils font campagne pour obtenir des votes. Cette question est la suivante : quel sera leur travail réel une fois qu’ils seront élus ? — Archives

CHACUN SONRÔLE La Loi sur les municipalités de l’Ontario établit une distinction claire entre ce que fait le maire et le conseil et ce que fait l’administration municipale. Les élus représentent la communauté, puis « éla- borent et évaluent les politiques et les programmes de la municipalité ». Ils ne gèrent pas les opérations municipales. La gestion des affaires quotidiennes de lamunicipalité relève de l’administration. « C’est le rôle des fonctionnaires et des employés de la municipalité, déclare la LMO, demettre enœuvre les décisions du conseil et d’établir des pratiques et procé- dures administratives pour les exécuter. » La Loi insiste sur le fait que l’administra- tion gère les opérations régulières d’une municipalité et fournit aux élus des infor- mations, maintenues par des recherches d’experts, pour les aider à décider des politiques et des plans pour le bénéfice présent et futur de la communauté. Kate Graham note une métaphore, tirée de la navigation, pour expliquer la diffé- rence : « Les gens disent souvent : « Le conseil dirige et l’administration rame. »

publics et autres services municipaux. Troisièmement, être un leader commu- nautaire, « parler au nom de la commu- nauté et présenter sa vision » en tant que représentant principal de celle-ci. « Les maires ne sont pas toujours effi- caces dans ces trois rôles, a déclaré Mme Graham. Ils ont tendance à graviter vers l’un ou l’autre. » LE CONSEIL REPRÉSENTE LES GENS Cela permet à un ou plusieurs membres du conseil, a-t-elle noté, de « se démar- quer » dans l’un des autres rôles de lea- dership, aidant ainsi le maire à renforcer la cohésion du conseil pour demeilleures décisions politiques et de planification qui profitent à l’ensemble de la collectivité. Mme Graham indique qu’au Canada, les attentes à l’égard d’un conseiller sont « semblables » que pour un maire. « Ils veillent à ce que les ordures soient ramassées, que les rues soient dénei- gées, et que les citoyens reçoivent tous les services et programmes municipaux disponibles. » La LMO définit également que le rôle du conseil dans son ensemble, qui signifie à la fois lemaire et chaque conseiller, est de « représenter le public et tenir compte du bien-être et des intérêts de la municipa- lité », y compris l’élaboration de politiques et de programmes. Les élus municipaux veillent à déterminer et aider à planifier les besoins de la municipalité, en s’assu- rant que les ressources nécessaires soient disponibles pour atteindre ces objectifs. Et le tout doit se faire demanière ouverte, transparente et publique.

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