FNH N° 1144 (2)

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 14 MARS 2024

HIGH-TECH

de l’organisation jusqu’aux organes dirigeants, partage d’informations, support aux entreprises de petite taille et de taille intermédiaire, accompagnement des startups cyber marocaines… F.N.H. : Nous avons relevé le fait que PwC prévoyait de participer au GITEX Africa en mai 2024. Quelles sont vos attentes par rapport à l’événement et comment vous positionnez-vous sur les sujets couverts ? J. B. : Le GITEX Africa constitue l’événement de référence de la communauté technologique mon- diale sur le continent africain. Au travers de sa stratégie mondiale The New Equation (La nouvelle équation), PwC se positionne comme un acteur international répondant aux grands enjeux des organisations face aux profondes évolutions que traverse actuelle- ment le monde : disruption tech- nologique, changements clima- tiques, fractures géopolitiques… Dans la droite ligne de cette stra- tégie, PwC vise à accompagner les organisations à répondre à deux enjeux indissociables : créer de la confiance et mener des transformations complexes pour des résultats durables. Ces enjeux sont au cœur de ceux que nous rencontrons chez nos clients au Maroc, et plus largement sur le continent africain. Nous serons présents au GITEX Africa avec nos équipes pour partager notre stratégie et notre approche «Human-led tech-powe- red». En collaboration avec nos clients et partenaires, cet événe- ment sera l’opportunité de par- tager avec la communauté nos retours d’expériences et les pro- duits digitaux pouvant constituer des accélérateurs à la réponse des problématiques de nos clients : mise en œuvre de la transformation digitale (Finance, RH, Opérations, e-Gov…), valorisation de la don- née et adoption de l’intelligence artificielle, ESG, transformation cloud et challenges liés à la sou- veraineté, risques technologiques et cyber… ◆

 Plus de 9 entreprises sur 10 prévoient ou utilisent actuellement l’IA et l’apprentissage automatique pour amé- liorer leurs opérations de cybersécurité.

est le pays africain le plus touché par les trojans bancaires et stealers, le deuxième le plus ciblé par les attaques de ransomwares (8% des attaques détectées). L’AUSIMètre identifie le risque cyber comme la priorité numéro 1 des risques à traiter pour les entreprises maro- caines en 2024. Bien que des efforts significatifs aient été entrepris ces dernières années, l’AUSIMètre met en évidence que l’écosystème marocain doit encore renforcer sa maturité cyber. Seulement 35% des entreprises marocaines indiquent qu’elles sont souvent proactives dans l’anticipation des risques, et seulement 39% précisent être en capacité de réagir rapidement face à une cyber-attaque. Les efforts sont encore à faire. F.N.H. : Quels sont les princi- paux risques qui ressortent de l'étude ? J. B. : La prise de conscience du marché permet aux acteurs de se positionner en tant qu'observateurs avisés de l'évolution des menaces cyber et de confirmer les tendances suivantes : • L’augmentation de l'intensité et de la sophistication des attaques; • L'augmentation de l'impact finan- cier des incidents cyber; • La fuite de données comme princi- pal scénario redouté. Les entreprises au Maroc, ayant

participé à notre enquête, accordent une priorité élevée à la protec- tion de l’information. Elles recon- naissent l'importance cruciale de préserver la propriété intellectuelle, la confidentialité des données des clients et la réputation de l'entre- prise. L’événement de restitution de l’enquête a mis en évidence la nécessité de faire évoluer le para- digme de la cybersécurité au Maroc vers un modèle de cyber résilience prônant un meilleur équilibre des efforts entre protection d’une part, et détection / réponse / reconstruc- tion, d’autre part. F.N.H. : Pensez-vous que le sujet est pris convena- blement au sérieux par les entreprises ? J. B. : L’enquête confirme la prise de conscience du marché marocain des enjeux cyber. Selon le dernier classement NCSI (National Cyber Security Index), le Maroc est posi- tionné à la 30 ème place mondiale sur le plan de l'effort mis en œuvre pour endiguer le risque cyber. 52% des répondants envisagent une augmentation jusqu’à 14% de leur budget cyber. L’AUSIMètre 2024 confirme ainsi la poursuite des investissements cyber, avec une

appétence forte au déploiement de nouvelles technologies. Il convien- dra d’observer, dans les prochaines années, la pérennité et l’efficacité des stratégies adoptées par les acteurs marocains. A l’instar d’autres pays dans le monde, il reste cependant à noter que les sociétés de petite taille ou de taille intermédiaire sont le «parent pauvre» de la cybersécurité au Maroc. Ces entreprises, générale- ment moins enclines à consentir des niveaux significatifs d’investisse- ment cyber, demeurent dépourvues. Elles sont pour certaines sous-trai- tantes de grandes entreprises maro- caines, et constituent donc une cible de choix pour les cyber-attaquants. Ces derniers recherchent en effet le vecteur d’attaque qui leur permettra d’atteindre des cibles de choix à des fins cybers criminels, ou encore pour s’inscrire dans des desseins à plus long terme visant à nuire à des enjeux plus stratégiques. Le sujet de la cybersécurité au Maroc est pris au sérieux, mais il reste encore beaucoup à faire pour augmenter le niveau l’ensemble de l’écosystème sur ce domaine : réactualisation des stratégies cyber, renforcement des échanges ups- killing de l’ensemble des niveaux

Seulement 35% des entreprises marocaines indiquent qu’elles sont souvent proactives dans l’anticipation des risques.

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