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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 15 OCTOBRE 2020

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Financement

◆ Des entreprises en phase de démarrage ont pu accéder au financement et lever jusqu’à 200.000 DH en pleine crise. ◆ Elles sont issues de plusieurs secteurs, dont le bien-être, l’éducation ou encore la santé. Ces start-up qui ont levé des fonds malgré la crise L’ heure est au «dur labeur» et plusieurs jeunes entre- p r e n e u r s Par B. Chaou Un élargis- sement de l’offre de financement s’avère aujourd’hui plus que nécessaire pour renforcer le tissu entre-

l’ont rapidement compris au début de cette crise. Si cette dernière a causé la faillite de certaines entreprises, d’autres ont pu, malgré les conditions difficiles, poursuivre leurs efforts afin d’assurer soit le démarrage, soit la pour- suite de leurs activités. Sur la base de l’expé- rience du Moroccan Center for Innovation and Social Entrepreneurship (MCISE), incubateur de start-up, plusieurs jeunes entrepreneurs ont pu lever des capitaux en dépit des difficultés actuelles. Selon les données fournies, 16 start-up, dont 3 toujours en phase d’amorçage, ont bénéficié d’accompagne- ments financiers en pleine crise sanitaire. « Certaines d’entre elles étaient impactées par la situa- tion actuelle, mais pour autant nous sommes res- tés flexibles pour leur per- mettre de réadapter leurs plans de financement afin qu’elles puissent dépasser les difficultés et saisir de nouvelles opportunités », explique Adnane Addioui, fondateur de Wuluj, portail marocain dédié à l’accom- pagnement du finance- ment de start-up. Notons que ces start-up ont pu lever, via le pro- gramme Fikra 1000, un

preneurial marocain.

montant de 20.000 DH ainsi qu’un prêt d’honneur allant jusqu’à 200.000 DH. « Durant la période de crise sanitaire, nous avons élargi notre action aux associations et coopéra- tives. Nous avons lancé 36 campagnes qui ont permis à 7 des 16 start-up de lever des fonds via Wuluj. com », nous précise-t-on. Parmi ces entreprises, il y a You Wood, une marque marocaine de création de boucles d'oreilles des- tinées aux femmes, ou encore Idyr, jeune start-up spécialisée en maroquine- rie. Plusieurs secteurs concernés Le financement est une étape très importante; pas moins de 8 start-up sur 10 font faillite à cause de problèmes de fonds, selon les professionnels. Le

plus gros challenge pour une entreprise en phase de démarrage, et surtout dans un contexte de crise, est de se financer rapide- ment et efficacement, et peu importe l’activité. D’ailleurs, selon les données de MCISE, les start-up qui ont accédé aux capitaux émanent de plusieurs secteurs diffé- rents : l’éducation, l'arti- sanat, l’écologie, le textile, la santé et le bien-être. Mais pourquoi donc ces domaines-là particulière- ment ? « Parce qu’ils sont les plus touchés par la crise. Notre objectif der- rière ces levées de fonds était de soutenir ces start- up pour qu’elles puissent continuer leurs activités. Je rappelle que depuis le début de cette initiative, nous avons accompagné plus de 289 projets d'en- trepreneuriat social par-

tout au Maroc », répond Adnane Addioui. Rares sont les secteurs qui arrivent à faire preuve d’agilité et de capacité à évoluer dans un contexte difficile. Il est évidemment plus judicieux d’épauler ceux qui sont le plus affai- blis, mais il faudrait éga- lement penser à soutenir les secteurs résilients, qui pourraient contribuer à la reprise, et avoir des retombées directes ou indirectes sur d’autres activités. Cela nécessite bien évi- demment une diversité de l’offre de financement, en utilisant des moyens inno- vants comme le crowd- funding. Si aujourd’hui un effort est fait de la part des incu- bateurs, il demeure insuf- fisant. Un élargissement de l’offre de finance- ment s’avère donc, dans

ce contexte particulier, nécessaire pour renforcer le tissu entrepreneurial marocain. Ce qui est sûr, c’est que certaines start-up dans les secteurs de la santé ou la technologie peuvent tirer durablement profit des opportunités offertes par la crise. Pour les autres, elles devront modifier leur manière d’aborder le marché et réadapter leurs offres et leurs process, voire même réorienter temporairement leur busi- ness. ◆ 16 start-up ont béné- ficié d’accompagne- ments financiers en pleine crise sanitaire.

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