MARDI 28 FÉVRIER 2023 / FINANCES NEWS HEBDO
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SPÉCIAL BANQUES
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Transferts d’argent
Pourquoi les banques marocaines sont visées en Europe
◆ Un projet de directive en discussion au Parlement européen devrait donner un coup de massue aux transferts des MRE à travers les relais des banques marocaines en Europe.
de plus en plus contraignante. En effet, plusieurs autorités bancaires de pays de l’Union ont décidé de suspendre l’activité d’intermédiation opérée par les filiales bancaires situées en Europe auprès de la diaspora et pour le compte de leur mai- son-mère marocaine. Les conditions de prestation de cette activité vont davan- tage se durcir si le projet de directive européenne relatif notamment aux suc- cursales de pays tiers est voté en l’état. Ce projet, dont l’adoption est imminente, prévoit l’interdiction pour les banques étrangères non établies dans l’UE d’offrir des services bancaires du pays d’origine directement à leurs clients résidant dans un pays de l’Union. «Il nous semble qu’une action diplo- matique d’envergure de nos pays est nécessaire pour alerter sur ces déve- loppements préoccupants et œuvrer à préserver les acquis et à maintenir les liens, tout particulièrement des dernières générations des migrants sur le sol euro- péen avec la mère patrie», avait réclamé le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, en commentant cette affaire. A ces contraintes, s’ajoute la convention de l’OCDE portant sur l’échange d’infor- mations fiscales, dont l’entrée en vigueur prochaine suscite une grande inquié- tude des Marocains du monde. Pour Jouahri, «il sera nécessaire d’œuvrer, dans l’intérêt de notre continent et de nos compatriotes, pour que cette norme soit déployée sans entraver les transferts de fonds des migrants». En attendant, ce sont les établissements de paiement spécialistes des transferts de fonds qui sont les grands gagnants dans cette opération. Le transfert de cash est l'essence même de leur activité et ils ne sont pas concernés par cette directive européenne. Dans le cas où elle est adoptée, ces établissements récupé- reront les clients des banques. ◆
Depuis le Brexit, près de 5000 sociétés financières ont délocalisé une partie de leurs activités de l’Angleterre vers l'Union européenne.
a été facilitée par les pouvoirs publics et la Banque centrale, qui ont poussé à la diversification des canaux de transmis- sion et à la réduction des coûts. Les conséquences du Brexit Depuis le Brexit, près de 5.000 sociétés financières ont délocalisé une partie de leurs activités de l’Angleterre vers l'Union européenne. Et celles qui ont choisi de continuer à effectuer des transferts nor- malement en payent le prix fort, avec un durcissement de la réglementation et des conditions de transfert, et donc des coûts. Certains observateurs font remarquer que l’UE applique cette même stratégie aux autres banques aux capi- taux étrangers.
L e sujet est tout aussi technique que politique. D’une part, il y a la volonté de l’Union européenne de profiter du Brexit pour couper court à une pratique qui consiste au rapatriement de produit net bancaire et de liquidités des banques étrangères à l’Union européenne, depuis l’Europe vers leurs pays d’origine sans création de valeurs sur le territoire européen. Et, d’autre part, il y a package politique hos- tile anti-Maroc qui grandit au sein des institutions de l’UE et pour lequel toutes les cartouches sont bonnes à exploiter. Importante contribution au PIB Les recettes en provenance des Marocains du monde ont enregistré un bond historique de 37% en 2021 et de 13% en 2022. Actuellement, les banques marocaines sont présentes dans 27 pays du continent et disposent de filiales et succursales dans 7 pays européens, en plus d’une cinquantaine de bureaux de représentation à travers différentes régions du globe. Cette présence permet de profiter de cette manne financière et Par A. Hlimi
Autour de 100 Mds de dirhams par an, les trans- ferts repré- sentent désor- mais 8% du PIB.
L’urgence d’une intervention diplomatique
Les transferts des MRE vers le Maroc volent de record en record. Autour de 100 Mds de dirhams par an, les trans- ferts représentent désormais 8% du PIB, aident à financer plus du tiers du défi- cit commercial et représentent près de 20% des ressources collectées par les banques. Mais la réglementation devient
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