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MARDI 28 FÉVRIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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◆ «Le Grand Cirque», signé Booder et Gaëlle Falzerana, a été projeté, mercredi 15 février 2023 en avant-première au cinéma Renaissance à Rabat, dans le cadre de sa première sortie dans les salles de cinéma. ◆ Entretien avec Booder (nom de scène de Mohammed Benyamna) qui, tout en continuant à briller devant la caméra, se distingue également dans la réalisation. «Il n’y a rien de mieux que l’humour pour faire passer des messages» Confidences
Propos recueillis par R. K. H.
Finances News Hebdo : Comment est né ce projet ? A-t-il des réso- nances autobiographiques ? Booder : Je suis né dans un petit vil- lage marocain le 13 août 1978, en plein été. Et quand je suis arrivé au monde, le médecin a dit à ma mère : « il ne passera pas l’hiver » ! En effet, je souffrais d’une complication respiratoire, d’un asthme prononcé et d’une bronchiolite aiguë. J’ai donc eu un début de vie assez tragique, mais mon père, qui travaillait en France à ce moment-là, ne s’est pas résigné : il s’est débrouillé pour nous faire venir à Paris et j’ai ainsi passé mes trois premières années à l’hôpital Necker pour enfants malades. C’est à cette occasion que j’ai découvert le métier de clown dans les hôpitaux. Trente ans plus tard, quand je suis devenu comédien et que j’ai commencé à rendre visite à mon tour aux enfants malades dans les hôpitaux, j’ai redé- couvert ces clowns et j’ai eu envie d’écrire un film pour leur rendre hom- mage et parler de leur patience et de leur dévouement infinis. F.N.H. : Pouvez-vous nous parler de vos visites d’enfants à l’hôpi- tal ? Booder : J’allais les voir pour les sortir de leur quotidien, et un médecin m’a dit un jour que ces visites avaient des conséquences positives sur leurs exa- mens sanguins, qu’il y avait un avant
J’ai com- mencé à rendre visite à mon tour aux enfants malades dans les hôpitaux, j’ai redé- couvert ces clowns et j’ai eu envie d’écrire un film pour leur rendre hom- mage.
et un après. Quand dans le film Michel explique à Momo que les enfants n’as- pirent qu’à une seule chose – la vie –, c’est une phrase que j’ai entendue. De même, quand un petit garçon me confie que la seule chose qui lui fait peur, c’est de laisser ses parents seuls, je l’ai entendu de la bouche d’un enfant. Je voulais retrouver ces phrases dans le film pour ne pas les oublier et pour dire à tous ceux qui iront le voir que cela fait partie du vivre-ensemble, et que c’est important de prendre sur son temps
pour aller réconforter les familles.
F.N.H. : Vous avez écrit le scé- nario avec Gaëlle Falzerana et Jean-Rachid. C’était important d’écrire à plusieurs mains ? Booder : Au départ, j’avais écrit des scènes éparses que j’avais moi-même vécues, mais il me fallait une pro- fessionnelle de l’écriture scénaristique. J’ai rencontré Gaëlle qui a été touchée par cette histoire et, avec le Covid, nous avons eu le temps d’échanger
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