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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 4 NOVEMBRE 2021
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Echanges extérieurs
◆ En moins de 2 mois, les interventions de Bank Al-Maghrib sur le marché de change ont dépassé les 6 Mds de dirhams. Pourtant, la valeur du Dirham reste élevée. Les avantages et inconvénients de cette situation. Le casse-tête d'un Dirham fort C’ est un problème de pays riches que vit le Maroc a c t u e l l eme n t . Celui de la mon- lui-même une valeur d'équilibre, ou intervenir pour freiner la sur- chauffe. Le dosage est subtil et les enjeux macroéconomiques ainsi que les montants en jeu sont importants. Par A. Hlimi
des marchés (AMSM), dans une interview à Boursenews. Dit autrement, les exportateurs et les agents économiques qui rece- vaient des devises, les vendaient en contrepartie de Dirhams (en l'achetant) et soutiennent donc sa valeur qui est passée sous 9 DH pour un Dollar cet automne. La position de change des banques est donc passée, en quelques mois, d'un solde négatif de 1 Md de dirhams à un solde positif de 10 Mds. Un Dirham fort : Des avan- tages et des inconvénients Un Dirham fort peut avoir des effets négatifs sur les exportations du Maroc en les rendant moins compétitives. Mais, pour un pays comme le nôtre, qui reste impor- tateur net et dont la dette exté- rieure est principalement libellée en Dollar, la perte de compétitivité des exportateurs serait compen- sée par un plus faible service de la dette en Dollar, exprimé en monnaie nationale, et qui avoisine les 29 Mds de dirhams par an. La Banque centrale peut choisir de laisser le marché rechercher
soutiennent ces anticipations : la première réside dans le déséqui- libre entre les exportations et les importations, qui continuera de s'accentuer en faveur des expor- tations. Deuxièmement, il y a les transferts des MRE, qui devront atteindre, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, un chiffre record de 87 Mds de dirhams en 2021. Autant dire que BAM va devoir continuer à intervenir pour limiter la surchauffe. Un phénomène conjoncturel Avant d'intervenir, la Banque cen- trale a tout de même effectué ses calculs et projections pour s'assurer que le Dirham n'est pas désaligné et que ce phénomène n'est que conjoncturel. Il en va de la crédibilité de l'institution et de la monnaie dont elle a la charge. «Nous nous sommes assurés que le phénomène n'est pas struc- turel en effectuant des évalua- tions du Dirham à travers toutes les méthodes du FMI, et nous avons confronté nos résultats à ceux des experts du Fonds qui ont confirmé nos résultats. Car si le phénomène était structurel, il aurait fallu prendre d'autres déci- sions, comme élargir les bandes de fluctuation» , a révélé Abdellatif Jouahri. Avec plus de 300 Mds de dirhams de réserves de change, couvrant plus de 7 mois d'importations (ce qui est beaucoup, voire inutile de l'avis des économistes pour une économie avec le degré d'ouver- ture du Maroc), Bank Al-Maghrib dispose de suffisamment de marge de manœuvre pour pour- suivre ses interventions autant que nécessaire, tant que le phé- nomène est considéré comme passager. ◆
naie forte qui, d'habitude, pré- occupe des économies et des banquiers centraux dans des pays comme la Chine, les Etats- Unis ou la Suisse. A l'origine de cette situation, un déséqui- libre de l'offre et de la demande sur le Dirham en faveur de la demande. Pour comprendre l'ori- gine de ce déséquilibre, il faut remonter au confinement du prin- temps 2020. «La décélération des exportations marocaines à l'époque a été moins rapide que celle des importations durant cette même période. Ce qui a donné un excédent de devises chez les banques, qui est unique- ment cyclique et temporaire. A cela, s'ajoutent les transferts sur la balance des paiements qui ren- forcent la position de change des banques» , explique Abdelmalek Benabdeljalil, président de l'As- sociation marocaine des salles
Bank Al-Maghrib entre en jeu La Banque centrale a fait le choix d'intervenir. Il faut dire que depuis l'élargissement des bandes de fluctuation du Dirham, les inter- ventions de 2021 sont les pre- mières dans le sens de l'achat. Les montants épongés ont dépas- sé les 6 Mds de dirhams, rame- nant la position de change des banques de 10 Mds de dirhams à un peu plus de 3 Mds. La semaine dernière, deux nouvelles adjudi- cations ont été réalisées pour un montant total de 166 millions de dollars. Il est important de souli- gner que BAM intervient au prix du marché et n'influence pas le prix de référence qui est constaté quotidiennement sur le marché de change. En conférence de presse en sep- tembre 2021, à l'occasion de la réunion de politique monétaire de Bank Al-Maghrib, Abdellatif
Depuis l'élar- gissement des bandes de fluctuation du Dirham, les interven- tions de 2021 sont les pre- mières dans le sens de l'achat.
Jouahri avait expliqué que malgré ces interventions, le Dirham reste au contact de la borne basse de la bande de fluctuation. Cela signifie que malgré les ponctions de Bank Al-Maghrib, qui finalement se retrouve vendeur de dirhams, sa valeur ne baisse pas. Il reste fort ! Selon le Wali, il
Un Dirham fort peut avoir des effets négatifs sur les exportations du Maroc en les ren- dant moins compé- titives.
faudrait une reprise des impor- tations pour freiner cette ten- dance. Le président de l'AMSM confirme ce constat et explique que les cambistes continuent d'anticiper une appréciation du Dirham. Deux raisons majeures
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