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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 23 OCTOBRE 2020
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Inspection générale des finances
◆ Ces dernières années, l’Inspection générale des finances serait cantonnée à la vérification de certains projets et à l’analyse et l’audit de politiques publiques et secteurs mineurs. Les véritables réformes qui s’imposent C’ est un truisme d’af- firmer que les ins- titutions ont besoin d’être modernisées afin de garantir leur Par M. Diao
L’IGF a aussi le pouvoir d’auditer et émettre une opinion sur les comptes des projets financés par les gouver- nements étrangers.
efficacité qui a tendance à se diluer au fil des années. Le Parti de l’Isti- qlal a proposé récemment un pro- jet de loi allant dans le sens de la réforme de l’Inspection générale des finances (IGF). Il suggère à ce que l’IGF, un corps supérieur d'inspec- tion des finances publiques, créé au début des années 60, ne soit plus sous la supervision directe du minis- tère de l’Economie et des Finances, mais plutôt du chef du gouverne- ment. La question immédiate à se poser est de savoir à quoi répond cette proposition. Interrogé sur les raisons de la suggestion du parti de l’opposition, Driss Al Andaloussi, ancien président de l’Association des membres de l’Inspection géné- rale des finances (AMIF), explique ce qui serait derrière le projet de loi précité. Une «vieille suggestion» ! «La proposition de l’Istqlal remonte à de nombreuses années. Ce parti a toujours demandé à ce que l’IGF soit rattachée directement au chef du gouvernement. L’objectif recher- ché est d’éviter à ce que celle-ci soit utilisée par le ministère de tutelle à des fins politiques», explique l’ancien haut cadre du ministère de l’Economie et des Finances. Il est utile de rappeler que le corps supérieur rattaché directement à l’argentier du Royaume exerce de larges prérogatives en matière de contrôle et d'audit. L’IGF a, entre autres, le pouvoir de procéder aux vérifications des services de caisse et de comptabilité des comptables publics, des agents de l'Etat et ceux
des collectivités locales, des éta- blissements et entreprises publics (EEP) et tout organisme public. Les inspecteurs sont aussi habilités à se pencher sur la gestion des EEP et celle des sociétés concession- naires ou gérantes d'un service public de l'Etat ou d'une collectivité publique. L’IGF peut aussi vérifier la gestion des sociétés, syndicats, associations et ainsi que celle des personnes morales bénéficiant du concours financier de l'Etat et des collectivités publiques. Notre interlocuteur est plutôt scep- tique quant à la pertinence de la proposition du parti de l’opposi- tion. «La recommandation de l’Is- tiqlal n’est pas une solution. Au lieu de résoudre le problème, l’on déplace celui-ci. Le chef du gouver- nement, nommé après les élections législatives, est issu du parti ayant remporté le scrutin», analyse notre interlocuteur, qui a été succédé à la tête de l’AMIF par Fouzi Lekjaa, également directeur du Budget. Les vrais enjeux L’IGF est certes un piler central du dispositif institutionnel, chargé
du contrôle de la légalité et de l’efficacité des dépenses publiques. Toujours est-il que ce corps supé- rieur ne compte qu’une centaine d’inspecteurs. Ce qui paraît peu eu égard aux exigences inhérentes à la rationalisation et l’efficience des dépenses publiques, dans un contexte marqué par la baisse des recettes fiscales et l’accroissement des besoins de la collectivité. «Il faut relier le faible nombre d’ins- pecteurs au fait que l’IGF a long- temps été considérée comme un corps d’élite. Les grands commis de l’Etat et les titulaires de doctorat étaient jusque-là surreprésentés au niveau de cette structure », explique l’ancien président de l’AMIF. Notons qu’aujourd’hui, le concours de recrutement des inspecteurs des finances est ouvert aussi bien aux nouveaux lauréats qu'aux fonc- tionnaires disposant d'un diplôme de master ou équivalent. Les ingé- nieurs, les architectes et les experts- comptables peuvent également participer au concours. Les profils précités se sont avérés être utiles, notamment dans l’évaluation des projets. D’autant plus que l’IGF a
aussi le pouvoir d’auditer et émettre une opinion sur les comptes des projets financés par les gouverne- ments étrangers ou par des orga- nismes financiers internationaux ou régionaux dans le cadre de la coo- pération bilatérale ou multilatérale. «L’IGF n’est plus sur les grands dossiers comme par le passé. Elle a été confinée à la vérification de cer- tains projets et à l’analyse et l’audit de politiques publiques et secteurs mineurs. Il est temps que l’IGF joue son rôle d’antan, notamment celui du contrôle de l’ensemble des opé- rations de dépenses et de recettes publiques», précise Al Andaloussi. Il insiste aussi sur la nécessité de mettre l’accent sur le contrôle de la qualité des dépenses publiques, qui doivent correspondre à des besoins réels. ◆ L’IGF a été confinée à la vérification de certains projets…
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