Finances News Hebdo numéro 1000

D EVELOPPEMENT DURABLE

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VENDREDI 23 OCTOBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Emissions de CO2

◆ Sur une période de 25 années, les 1% les plus riches de la population mondiale ont été à l’origine de plus du double des émissions de C02 que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Grande disparité entre les riches et les pauvres L e nouveau rap- port intitulé « Combattre les inégalités des émissions de Les 1% les plus riches représen- taient à eux seuls plus de 15% des émissions cumulées en 25 ans. Par M. Diao

CO2 », produit par Oxfam en collaboration avec le Stockholm Environment Institute (SEI), présente une analyse détaillée des émissions liées à la consommation de diffé- rents groupes de reve- nus entre 1990 et 2015. Durant cette période de 25 années, le document précise que l’humanité a doublé la quantité de dioxyde de carbone émise dans l’atmosphère. La même source renseigne qu’au niveau global, les 10% les plus riches du monde ont été à l’origine de plus de la moitié (52%) des émissions cumulées entre 1990 et 2015. Plus édifiant encore, les 1% les plus riches représentaient à eux seuls plus de 15% des émissions cumulées

pendant cette période. Ce qui représente plus que les émissions totales cumulées de l’ensemble des Européens, et deux fois plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité (7%). Dans le même ordre d’idées, notons qu’au cours des 25 années pré- citées, les 10% les plus riches de la planète ont consommé un tiers (31%) du budget carbone mon- dial encore disponible afin de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. En revanche, les 50% les

plus pauvres n’avaient consommé que 4% du budget carbone. Il faut préciser que le budget carbone mondial équivaut à la quantité maximale de dioxyde de carbone pou- vant être émise dans l’at- mosphère afin de limiter la hausse de la tempé- rature moyenne dans le monde à 1,5°C. Et ce, en adéquation avec l’objec- tif défini dans l’Accord de Paris. Oxfam France pointe du doigt le fait que la surconsommation d’une minorité aisée alimente la

crise climatique. D’autant plus que ce sont les com- munautés pauvres et les jeunes générations qui paient le prix fort de la crise climatique. D’après l’organisation française, très remontée contre les gouvernements, les inéga- lités criardes en matière d’émissions de CO2 seraient la conséquence directe d’une croissance économique foncièrement inégale et à forte intensité de carbone qui persiste depuis des décennies.

19. Oxfam est formel : à défaut de réduire considérablement les émissions de CO2 tous les ans, ce qui est peu probable au regard de la tendance actuelle, le budget carbone mondial disponible pour limiter le réchauffement de la pla- nète à 1,5°C sera complè- tement épuisé à l’horizon 2030. Pour rappel, en 2020, le réchauffement clima- tique mondial s’est chif- fré à 1°C, avec à la clef l’exacerbation de la crise climatique. Pour preuve, des cyclones dévasta- teurs ont frappé l’Inde et le Bangladesh. Le Niger et la Chine ont fait les frais d’inondations meurtrières. Des vagues de chaleur et des incendies sans pré- cédent ont été enregistrés en Australie et aux Etats- Unis. ◆

Des prévisions inquiétantes

Les projections mises en avant par Oxfam ne sont pas rassurantes. Les émis- sions de CO2 sont remon- tées en flèche à mesure que les gouvernements ont assoupli les mesures de confinement liées à la pandémie de la Covid-

Près de la moitié des émissions des 10% les plus riches sur la période réfé- rence (1990-2015) était liée à la consommation des citoyens des États-Unis et de l’Union européenne. Notons aussi que les 10% des personnes les plus riches avaient un revenu net mensuel supérieur à 38.000 dollars. Plus d’un tiers des émissions des 1% les plus riches est imputable aux Américains. Les 1% les plus riches ont un revenu net supérieur à 109.000 dollars. L’UE et les USA, deux bastions surreprésentés

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