Finances News Hebdo numéro 1000

C ULTURE

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VENDREDI 23 OCTOBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Exposition

Une oeuvre d'Amina Benbouchta («Désir, 2020», acrylique sur toile et néon, 160 x 150 cm).

◆ A la galerie 38, les œuvres lyriques de dix- huit artistes anticonformistes se répandent dans une exposition baptisée éloquemment «La Vague Blanche». Entre impulsivité et minimalisme, tensions et engagements. Catch a wave ! I l convient de com- mencer par rappe- ler ce que souligne Toni Maraini dans son essai, écrits sur retournent, rament encore et d’un bond se mettent debout. La «vague» s’en- roula assez sauvagement. Ce qui leur procure la sen- sation d’être déjà dans le chenal… Style décontrac- té, fluidité surclassaient les grosses manœuvres, ils/elles calèrent leur tra- jectoire de glisse avec un immense sourire qui barre leurs visages.

l’Art : «à la fin des années 70, la situation artistique change encore; elle est déjà post-moderne dans son ambiguë complexité». Car au fondement des œuvres, à cette époque, un refus. Beaucoup d’ar- tistes ont délaissé (irrévo- cablement ?) l’esthétique ou tendance en vogue alors, pour glisser sur une nouvelle «vague» . Celle de l’ère actuelle… Autant faut- il être un bon surfeur pour défier son immensité ? Takeoff Une image vaut mille mots. Alors, imaginez que dans cet océan (qu’est l’Art), la houle arrivait de tous les côtés. C’était super gros et épais à cause de sa taille. Il y avait un très puis- sant courant aussi… Mais assis(es) au pic en atten- dant les séries, certains(es) pouvaient apercevoir une «vague» plus au large. Une kyrielle de surfeurs (euses) se mettent à ramer vers elle. Ils/elles se

Celle d’installation tissage en laine naturelle d’Amine El Gotaibi, ou celle de 73 coques de grenades noirs MK2 sur cercle orange en bois de Mohamed Thara, ou encore l’installation faite de tables de classes de Sanae Arraqas. Celle de photographies de Yoriyas Alaoui, de Fouad Maazouz et de Randa Maroufi. Et celle encore d’une peinture pétulante d’Amina Benbouchta, Omar Mahfoudi et Hicham Matini. Des formes dont se détachent également Hicham Benohoud, Hicham Berrada et Mounir Fatmi. La Vague Blanche «’La Vague Blanche’ est utilisée pour décrire la nou- velle génération d’artistes contemporains marocains qui a émergé au début des années 2000. Échappant

la tradition (du présent par rapport au passé et aux valeurs plastiques tradi- tionnelles). De fait, cette autre géné- ration d’artistes mena une aventure créatrice libre, ouverte, fière et totalement décomplexée face au pré- sent, avec ses projets et ses problèmes spécifiques, ses modes de création. «La Vague Blanche» appa- raît non seulement comme un autre cri pour attirer l'attention, mais aussi pour cerner, par l’art, certains aspects esthétiques et formels de l’art actuel au Maroc. Ils/elles sont visible- ment différents(es) sur la « vague». On ne saura les décrire. Les lignes qu’ils tracent, la grâce dans leurs mouvements, tout est à propos. Aloha Surf from Morocco ! ◆

à l’ordre attendu, ces jeunes artistes anticonfor- mistes vont bousculer la scène artistique au Maroc et permettre ainsi à une conception nouvelle de l’art contemporain d’émer- ger en créant des récits contemporains en rupture avec les pratiques artis- tiques du modernisme d’après-guerre» , explique Mohamed Thara, commis- saire de l’exposition dans un édito. En effet, à l’aube du XXI ème siècle, une autre géné- ration d’artistes, quali- fiée de «post-moderne» , prend essor. Celle-ci a été tranchante avec les deux problèmes fonda- mentaux qui se posèrent alors aux artistes : celui de «l’avant-garde» (du présent par rapport au passé et aux exigences de la vie contemporaine), et celui de

La modernité dans toutes les disciplines La « vague» en question s’enroula en mille formes : celle de textes gravés sur verres d’Anwar Al-Nujùm. Celle de photogrammes à la gomme bichromatée polychrome sur papier coton de Mustapha Azeroual. Celle d’un livre (Histoire du Maroc) dans un aquarium en verre de Mohssin Harraki. Celle d’un tambourin avec pièce d’un Euro de Youssef Ouchra. Celle de sculptures de Max Boufathal, «Raging Bulls (2015)» . Celle d’une colonne triangulaire com- posée par 3 bois de Nissrine Seffar. Celle de sérigra- phie numérique sur plexi- glas de Mohamed El Baz.

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