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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 4 FÉVRIER 2021
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stimuler les IDE et la création d’emplois. En effet, les suppressions tarifaires auront des effets directs en tant que leviers de la croissance endogène en ouvrant de nou- velles perspectives de croissance aux expor- tations des pays africains. L’effet induit sera la contribution à un nouveau paradigme de la coopération Sud-Sud, une coopération renouvelée, renforcée et assainie. F.N.H. : Quelles sont les retombées que pourrait avoir cette avancée sur l’investissement étranger ? F. S. : L’Afrique est un continent à haut potentiel de croissance qui se caractérise par une urbanisation accélérée, une crois- sance démographique élevée. Cela implique une transformation des modes de vie et de consommation, et représente ainsi certes des défis, mais également des opportunités pour les entreprises internationales en quête de nouveaux horizons de croissance. Selon la CNUCED, les flux d’IDE vers l’Afrique se sont établis à 56,6 milliards de dollars en 2015 et à 53,2 milliards en 2016, avant de reculer à 41,8 milliards en 2017. Ces flux ont augmenté d’environ 20% en 2018 pour atteindre 50 milliards de dollars et se sont établis à 45 milliards de dollars en 2019. Avec un flux se situant donc sur les der- nières années autour des 50 milliards de dollars, l’Afrique est à la fois un grand continent d’attraction des IDE, mais est également très largement en deçà de son véritable potentiel. Une partie de l’explica- tion est liée à la fragmentation des marchés. En ce sens, la dynamique de la ZLECAF permettrait de créer à la fois des conditions de croissance endogène plus forte et éga- lement de promouvoir l’existence d’un mar- ché de 1,3 milliard de consommateurs, deux paramètres essentiels pour une plus grande attractivité des IDE. F.N.H. : Qu’apporterait la levée des barrières douanières pour les entre- prises marocaines en termes d’ac- cès aux nouveaux marchés ? Et quels seraient les risques auxquels il faudrait que le pays soit attentif ? F. S. : Le Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a été précur- seur et visionnaire dans la mise en relief de l’importance d’une plus grande coopération Sud-Sud à l’échelle du continent. Selon le ministère de l’Economie et des Finances, et sur la période 2009-2019, les échanges commerciaux du Maroc sur le continent africain ont enregistré une crois-
Le Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a été précurseur et visionnaire dans la mise en relief de l’importance d’une plus grande coopération Sud-Sud à l’échelle du continent, estime Fathallah Sijilmassi.
sance annuelle moyenne de 6,1%, passant de 8,3 milliards de dirhams à 21,6 milliards de dirhams. Ces échanges sont par ailleurs marqués par un changement structurel à partir de l’année 2015. Les investissements directs marocains en Afrique ont également évolué au cours de cette période, affichant un taux d’accrois- sement annuel moyen de 8,3% entre 2009 et 2019. Ils sont désormais présents dans 29 pays contre 9 seulement en 2009. Une présence appelée à se renforcer sur les prochaines années au regard du potentiel du continent, des voies de progrès ouvertes, mais aussi des excellentes relations que le Maroc a su bâtir avec ses partenaires afri- cains. Les principaux critères de sélection des pays ciblés par les entreprises marocaines sont le potentiel du marché, son acces- sibilité ainsi que sa stabilité. La conjonc- tion de ces facteurs a conduit la majorité des entreprises marocaines à se tourner dans un premier temps vers les marchés d’Afrique de l’Ouest pour des raisons de proximité géographique évidentes. Mais le commerce et l’investissement marocain sur le continent se sont beaucoup diversifiés au cours des dernières années en direction des pays d’Afrique anglophone, et en particulier l’Afrique de l’Est. F.N.H. : Concrètement, de manière globale, que va apporter cet accord pour le continent ? F. S. : La dynamique enclenchée par l’entrée en vigueur de la ZLECAF per- met à notre continent d’atteindre plusieurs
objectifs, qui se traduisent par le renfor- cement de sa compétitivité et sa rési- lience à travers une intégration régionale accélérée. Toutes les projections montrent un impact positif sur la croissance du PIB africain et sa part de marché dans l’économie mondiale. Elle permettra éga- lement le renforcement de la position de l’Afrique à l’échelle mondiale. En effet, les relations de l’Afrique à l’international ne peuvent être sources de bénéfices mutuels et d’échanges équilibrés que si la relation de l’Afrique à elle-même dispose d’une fondation solide. En particulier, et dans la perspective du prochain Sommet Union européenne- Union Aaricaine, la ZLECAF (entre autres paramètres) permet de construire un nou- veau partenariat entre les deux continents. Le grand paradigme classique de coo- pération Nord-Sud avec lequel nous avons fonctionné pendant des décennies doit évoluer vers ce qu’on peut appeler aujourd'hui le Nord-Sud-Sud. Il n’y a meil- leure coopération Nord-Sud que s’il y a un véritable renforcement de la coopéra- tion Sud-Sud et les éléments tels que la ZLECAF, les Communautés économiques régionales et toutes les dynamiques de coopération qui peuvent exister en Afrique sont des composantes essentielles pour le renforcement de la coopération Sud-Sud. Le Maroc, sous l’impulsion du Souverain, a montré clairement l’importance d’avoir une relation Sud-Sud forte, qui elle-même donne plus de pertinence et plus de valeur ajoutée à la coopération Nord-Sud qui devient une coopération Nord-Sud-Sud. ◆
L’entrée en vigueur de la ZLECAF jouera un rôle central dans la relance économique de l’Afrique en s’appuyant sur les avan- tages de la libéralisation des échanges.
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