FNH N°1009

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 4 FÉVRIER 2021

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ginalisation. Les mesures prises par le ministère de l’Intérieur ne peuvent, à elles seules, arrêter la prolifération de ce genre d’habitats. L’approche auto- ritaire a montré ses limites et ne peut résoudre le problème dans le fond. Il est temps de remédier aux conditions de précarité dans les zones rurales ou périurbaines». La cartographie des bidonvilles au Maroc fait ressortir que plus des ¾ sont concentrés sur le littoral, entre Tanger et Casablanca, car cette zone est plus attractive en matière de création de ri- chesse, d’emploi ou d’activité. Les bidonvilles sont implantés dans les zones les plus riches car l’accès à l’immobilier est cher. Cette population n’a pas le choix que de choisir cet habitat de fortune le plus souvent sur des terrains squattés, publics ou privés.

Le pro- gramme a bénéficié

L’éradication des bidonvilles passe avant tout par la lute contre la pauvreté et la margi- nalisation.

d’une dota- tion budgé- taire de 30 milliards de DH, dont 10 milliards de DH de la part de l’Etat.

Outre la problématique du fon- cier, VSB a rencontré de nom- breuses contraintes, comme la croissance du nombre de famille ciblées, l’insolvabilité de cer-

taines familles, la faible adhésion des personnes cibles, la faible attractivité de certains centres urbains, le faible niveau d’équipements ou de services publics, la hausse des coûts de pro- duction et des travaux ou les difficultés de financement avec la méthode de la péréquation. Il faut dire que malgré ces contraintes, le programme VSB a eu des effets bénéfiques sur la population. Plusieurs études lancées par le département de tutelle révèlent que 84% des personnes ayant bénéficié du programme sont satisfaites de leurs nouvelles condi- tions de vie et 52% ont vu leur niveau de pauvreté baisser. Le taux de chômage parmi cette communauté a régressé de 4 points. ◆

58% sont déjà équipés. «Le phénomène des bidonvilles ne peut être éradiqué définitivement. Il est intimement lié à l’exode rural et à la pauvreté. L’approche déployée jusqu’à maintenant a montré ses limites. Il est utile d’investir de nouvelles pistes plus innovantes, intégrées et de longue por- tée» , souligne Effina. Un avis partagé par le député Omar Balafrej de la Fédération de la gauche démocratique (FDG), qui estime que «la stratégie de lutte contre les bidon- villes est l’objet de plusieurs dysfonc- tionnements qu’il faut combler. Il faut s’attaquer à l’origine de cette problé- matique que sont la pauvreté et la mar-

En 2017, il a pu couvrir 278.000 ménages, soit un taux de réalisation de 109%. Le paradoxe est que le phéno- mène des bidonvilles persiste toujours et 151.000 familles ont été rajoutées à cause de l’essor démographique ou encore de l’extension urbaine. En 2020, le nombre de ménages qui ont été relogés a atteint 301.914 uni- tés, soit 66% des ménages ciblés. 200.081 familles sont programmées, dont 70.000 sont déjà conventionnées. Trois types d’intervention ont été décli- nés, à savoir l’option du relogement qui est la plus pratiquée avec 74%, le recasement avec 17% et la réhabilita- tion avec 9%. Depuis 2004, plus de 8.720 hectares de fonciers publics relevant du domaine privé de l’Etat ont été mobilisés, dont

Habitat rural : Pourquoi il faut une offre dédiée

Pour qu’elle soit efficace, la lutte contre les bidonvilles doit prendre en considération l’effet de l’exode rural. Décliner des offres pour les personnes résidentes dans les campagnes serait un pas important. La politique de l’habitat au Maroc est essentiellement de type citadin. Les programmes de loge- ments sociaux (250.000 DH et 140.000 DH) sont concentrés notamment dans les villes et accessoi- rement dans des centres urbains à la périphérie des grandes métropoles. Très peu de dispositions ont été lancées au profit dumonde rural. Les personnes à revenu limité ne peuvent avoir accès à un logement aux normes.

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