FNH N°1009

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POLITIQUE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 4 FÉVRIER 2021

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gouvernement s’est renforcée ou non. Mais il faut convenir que cette crise n’a pas favorisé l’expression des courants d’opi- nion pluriels. L’opposition s’est montrée, durant les premiers mois de la pandémie, relativement discrète et solidaire de l’ac- tion gouvernementale, au nom des inté- rêts supérieurs de la Nation, alors que le pouvoir en place était omniprésent dans les médias. Expliquant et réexpliquant ses décisions, marquant des points et devenant presque sympa-thique. Aujourd’hui, avec le recul que confère la durée de cette pandémie, les citoyens ont un regard plus lucide sur la situation.

Car si les politiques en charge des affaires du Royaume utilisent la gestion de cette crise à des fins électorales, il faudra aussi qu’ils en assument toutes les conséquences : la perte des vies humaines,

La pandémie a de fortes probabilités de jouer les arbitres, à l’instar de ce qui s’est passé aux Etats-Unis.

La pandé- mie n’a pas favorisé

la faillite de milliers d’entreprises, la hausse du taux de chômage, la détresse psychologique de nombreux citoyens… Sans oublier le fait que tous les ministres du gouvernement ne sont pas logés à la même enseigne. Certains ont fait le job et ne souffrent d’aucune critique; d’autres, par contre, sont très controversés. Et si campagne électorale il y a, ceux aux manettes seront d’ailleurs les premiers à se crêper le chignon en portant sur la place publique les ratés de leurs «cama- rades» de la coalition. Une coalition hété- roclite et fragile, affichant une unité de façade et qui n’a tu ses divergences qu’à la faveur de cette crise sanitaire. La récupération politique de la Covid-19 a donc ses limites, dictées notamment par le fait qu’au moment de faire les comptes, les actions et l’étiquette politique des uns et des autres seront mises sur la balance par les électeurs. Lesquels, n’en dou- tons pas, sont parfaitement conscients que toutes les grandes décisions prises pour gérer cette pandémie sont le fait du Souverain. Et cela va, entre autres, de la création du Fonds spécial Covid-19 à la mobilisation de 120 milliards de DH pour la relance économique, en passant par la généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains. En définitive, comme lors de toute élec- tion, il faudra se préparer à une véritable foire d’empoigne. ◆

l’expression des courants d’opinion plu- riels, le gou- vernement étant omni- présent dans les médias durant toute cette période de crise.

l’établissement des lois sur les élections, mais cela n’est que de la spéculation; les textes seront disponibles dans les semaines à venir. On évoque également la pandémie comme facteur pouvant retarder les élections, mais la situation sanitaire est maîtrisée et la campagne de vaccination a démarré et sera bouclée comme prévu. Le retour à la vie normale est prévu à partir du début du second semestre, alors que les élections législa- tives devront se dérouler fin septembre. Nous devrons d’ici là créer un climat de confiance pour intéresser les citoyens à la vie politique et les inciter à aller voter, car il y a un vrai risque d’absentéisme», ajoute-t-il. De son côté, Abdellatif Ouahbi, secré- taire général du Parti authenticité et modernité (PAM), ne dit pas autre chose. «Il n'y a aucune raison qui peut justifier le report des élections, excepté les clauses nommément citées par la loi. Et ce, d'autant plus qu’un report n'aura aucun soutien populaire, car les citoyens n'ont plus confiance dans ce gouvernement et veulent le changement. Ils aspirent à

un nouveau souffle, surtout que le pays est confronté à une crise profonde et a besoin de temps pour se redresser. Il y a un manque de visibilité très inquiétant qui perturbe les opérateurs, les investis- seurs et tous les Marocains» , assène-t-il. Dans le même ordre d’idées, l’opposition peut avoir son mot à dire dans la ges- tion de cette crise, car tout n’a pas été parfait, au regard notamment de la forte dégradation de la situation épidémiolo- gique au lendemain du déconfinement et du retard pris dans le démarrage de la campagne de vaccination. D’ailleurs, lors de sa réunion périodique du 19 jan- vier dernier, le PPS avait déjà commencé à chercher des poux au gouvernement, l’appelant «à dévoiler les difficultés qui entravent le lancement de l’opération de vaccination et les justifications qui expliquent le retard enregistré par rap- port à la date annon-cée». Une longueur d’avance pour le gou- vernement en place ? En l’absence de sondages officiels, diffi- cile de savoir si la cote de popularité du

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