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Martha Townsend Like Nothing

—at the bottom was something mysterious, a shape and no more. A great, enormous thing, like—like nothing. A huge, big—well, like a—I don’t know—like an enormous big nothing. Like a jar— from Piglet Meets a Heffalump by A.A. Milne I nspired by this piece of accidental philosophy, I decided to try to draw a nothing. Drawing is possibly the simplest recording technology we have—or the closest to nothing. With a 6B pencil and precut sheets of Arches paper, I began a series of drawings, which I eventually called Like Nothing . I begin each one with a swift simple line, closed to signal a shape. Then, very patiently I gather the shape into a form by filling it in. I am striving for uniform grey, agitated by the pencil’s strokes and the paper’s grain. Most often I’ve made these drawings in the earliest part of the morning before the house wakes up, before the winter sun rises, pushing shadows out of things, reminding matter that it is still light’s subject. As a girls I learned to sew like all the women of my family. I had just finished a traditional patchwork quilt and lent the method to the service now of an unknown number of draw- ings. My private time was available to me in small parcels and I knew just how to piece them together. The unhurried and repetitive work was both comforting and yielding. I recently showed one hundred drawings in Montreal. The drawings could be seen as a contemplation of absence, or as shadows, or as immaterial stones but they take on sub- stance when shown together. In the nexus of matter and space, presence and absence, light and shadow, Like Nothing is also like something. 

Martha Townsend is an artist living in Montreal.

Comme un rien… — au fond, on a quelque chose de mystérieux, une forme et rien de plus. Une grande chose, énorme en fait, comme… comme un rien. Une énorme, gigantesque, comme, je ne sais pas, comme un énorme rien. Comme un bocal – A.A. Milne I nspirée de cette pièce de phi- losophie accidentelle, j’ai décidé d’essayer de dessiner un rien. Le

dessin représente probablement la technologie de consignation la plus simple que nous ayons – ou ce qu’il y a de plus près. À l’aide d’un crayon de calibre 6B et des feuilles précoupées de papier Arches, j’ai commencé une série de croquis, en commençant par un simple trait, fermé de façon à sig- naler une forme quelconque. Puis, très patiemment, je la forme en la remplissant. Je tente d’obtenir un

gris uniforme, agité par les traits du crayon et le grain du papier. La plupart du temps, je m’exécute à faire ces croquis aux petites heures du matin, avant que la mai- sonnée ne s’éveille. Le temps privé n’est disponible qu’en infimes par - celles et, tout comme le piquer, je savais exactement comment les rapiécer. J’ai déjà montré une centaine de dessins à Montréal. Bien

que ces dessins puissent être perçus comme une contemplation d’absence, ou d’ombres, ces roches sans matériel acquièrent une substance quelconque lorsqu’elles sont montrées ensem- ble.Au sein de ce nexus de la matière et de l’espace, de la présence et de l’absence, de la lumière et de l’ombre, « Comme un rien » se transforme en quelque chose. 

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O n S ite review

S ewing

I ssue 8 2002

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