Croire en un Dieu Invisible

Croire en un Dieu Invisible

© 2020, éditions CLC France BP 9 – F-26216 Montélimar CedexTél. : +33 (0) 4 75 90 20 54 editions@clcfrance.com – www.clcfrance.com

ISBN : 978-2-7222-0354-9 ISBN Epub : 978-2-7222-0355-6

Diffusé en Suisse par les éditions Emmaüs Diffusé en Belgique par la Centrale Biblique

Titre original : Belief in a God you can’t see, 2012

(autopublication).Tous droits de traduction, de

reproduction et d’adaptation réservés.

Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la BibleSegond (Nouvelle Édition de Genève 1979).

Traduit de l’anglais par Anne-Vanessa

Bonnefont. Couverture : avec l’aimable

autorisation de la CLC Italie.

Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de MazencJuillet 2020 – N° d’impression :

Croire en un

Dieu invisible

Bart Larson

À Justin

Je dédie ce livre à Justin, un jeune patient athée de 16 ans rencontré dans un hôpital psychiatrique où j’ai exercé comme aumônier. Après l’une de nos réunions de groupe, Justin m’a interpelé : « Timothy, tu sais ce que je déteste dans tes réunions de groupe ? » J’ai dit « Non ». Alors il m’a dit : « C’est que tu m’obliges à réfléchir ! » Après sa sortie de l’hôpital, Justin s’est violemment disputé avecson père, à la suite de quoi il est descendu à la cave et s’est pendu. Et moi, j’ai pleuré. Je dédie ce petit livre à tous les « Justin » de notre monde quicherchent une raison de vivre. « … le plus grand fossé est celui qui sépare… non pas ceux qui trouvent de ceux qui ne trouvent pas, mais ceux qui cherchent de ceux qui ne cherchent pas . »

Peter KREEFT

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I NTRODUCTION

Je vous invite à faire un voyage qui pourrait bien changer lecours de votre vie. Quelle est notre destination ? Nous allons trouver Dieu. Et je sais que ce n’est pas une mince affaire. Vous croyezpeut-être en Dieu, ou peut-être pas, et je respecte votre position. Jesais que vous avez vos raisons. Je préfère voyager avec une personne qui doute mais qui est sincère qu’avec un croyant étroit d’esprit. Avant de débuter notre voyage, j’ai deux faveurs à vous deman der. Tout d’abord, accordez -moi du temps. Avant d’annuler le voyage ou de quitter le navire, voudriez-vous au moins lire ce que j’ai à vous dire ? Ce serait une manière de faire preuve d’ouverture d’esprit. Ce qui m’amène à ma seconde requête : voudriez -vous réserver votre jugement sur ce livre tant que vous n’aurez pas fini de le lire dans son intégralité ? Attendez d’avoir atteint votre destination avant de porter un jugement sur le voyage en lui-même. Voustrouverez peut-être cette aventure mentalement et émotionnellement éprouvante, mais je vous garantis qu’une fois arrivé à bonport, vous conclurez que l’effort en valait la peine. On raconte qu’il y avait, dans un établissement psychiatrique, un homme prénommé George qui était convaincu qu’il était mort. On avait tout essayé, personne n’était parvenu à le convaincre qu’il était vivant. Puis un jour, un jeune travailleur social spécialisé en pathologies mentales a eu une idée. Il lui a dit : « George, dis-moi,est- ce que les morts saignent ? » George a réfléchi une minute, puis illui a répondu : « Non, les morts ne saignent pas. » Alors le travailleursocial a pris une aiguille, a piqué

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George au doigt, puis a appuyésur la blessure. Une petite goutte de sang est apparue. George aécarquillé les yeux en se voyant saigner, et il s’est exclamé : « Eh bien, tu vois, les morts saignent ! » Si vous avez la même logique que George, j’aurai beau vousprésenter toutes les preuves du monde, je ne pourrai pas vous convaincre de quoi que ce soit contre votre volonté. D’ailleurs je n’essaierai pas. Mais si la vérité vous intéresse, il est essentiel quevous gardiez l’esprit ouvert. C’est la seule chose que je ne peux pasfaire pour vous au moment où nous embarquons. Le fait est que la découverte de l’existence de Dieu affectera votre vie pour toujours .Il faudrait être fou pour ignorer une question ayant de telles répercussions. Car l’éternité, c’est vraiment très long ! Pour commencer, j’aimerais vous poser la question suivante: Voulez-vous réellement connaître la vérité au sujet de Dieu ? Cette question n’est pas aussi saugrenue qu’on peut le croire. Si vous êtescomme la plupart des gens, vous entreprenez ce voyage avec un certain bagage émotionnel. Vous avez peut-être des raisons émotionnelles profondes et/ou des intentions cachées de ne pas vouloir croire en Dieu, à l’instar de cette femme qui disait : « Je refuse decroire en un Dieu qui a laissé mon père me violer lorsque j’étais enfant », ou de cet homme qui disait : « Je ne veux pas croire en Dieu,parce que je ne veux pas qu’on se mêle de ma vie sexuelle », ou « Je crains que le fait de croire en Dieu ne limite ma liberté personnelle. »Ou encore « L’idée qu’il puisse y avoir un Dieu me terrifie. » Je compatis aux souffrances de ces personnes. Mais Dieu n’est absolument pas obligé de répondre à leurs objections. La question porte sur l’ existence de Dieu, et non sur nos préférences à nous. Elleporte sur la vérité. Nous devons

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ajuster nos croyances sur ce qui existe , et non sur ce que nous voudrions voir exister. Dieu existe-t-il vraiment ? Telle est la question. Identifiez vos bagages : est-ce la peur ? la douleur ? la colère ? l’orgueil ? les préjugés ? le jugement ? la méfiance ? l’égoïsme ? Per sonnellement, je me préoccupe peu des bagages que vous emportez du moment que vous admettez que vous les emportez. Sans quoi ces bagages seront comme une bombe à retardement dissimulée quelque part, et capable de faire couler notre navire. Il est difficile de changer ou de guérir de ce que vous ne voulez pas reconnaître !

LE VOYAGE COMMENCE : DIEU EXISTE-T-IL?

Le concept le plus formidable qui puisse habiter l’esprit humain, c’est la possibilité que Dieu existe. Notre voyage commencepar une simple question : Dieu existe-t-il ? Si vous croyez déjà en Dieu, cette partie du voyage devrait être plutôt facile. Mais si ce n’est pas le cas, ce que je m’apprête à partager vous poussera probablement hors de votre zone de confort, ce qui est une bonne chose.La plupart du temps, c’est en sortant de nos zones de confort quenous grandissons. Selon moi, il y a plusieurs raisons pour lesquelles vous devriez vous interroger sur l’existence de Dieu. La première, c’est l’amour de la vérité. Ne détesteriez-vous pas de devoir vous réveiller un jour dans l’au -delà, si l’on part du principe que l’au - delà existe, et de neréaliser qu’à ce moment-là que vous avez vécu dans le mensonge et tourné le dos à la vérité? C’est alors que vous découvririez la vérité, mais il serait trop tard.

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La deuxième, c’est votre tranquillité d’esprit. En vous décidant sur l’existence de Dieu, vous offrez du repos à votre esprit. Si vous concluez qu’il n’y a pas de Dieu, alors vous pouvez vivre en étant le centre de votre propre monde, et même votre propre dieu. Vous êtes gagnant. Vous êtes relativement libre de mener votre vie comme vous l’entendez – du moins jusqu’à ce qu’on vous enterre ou qu’on vous incinère. D’un autre côté, si vous cherchez Dieu et que vous le trouvez, alors, en quelque sorte, vous êtes aussi gagnants, car à présent vous pouvez puiser à la source de la vie, auprès du Créateur de tout cequi est bon et de tout ce qui existe. Savez-vous quelle est la seule chose qui pourrait vous faire perdre ? Le refus de vous poser la question de l’existence de Dieu, que ce soit par peur ou par arrogance. La question de croire en Dieu ne doit pas être prise à la légère. Ce que vous croyez au sujet de Dieu affectera votre façon de voir et de comprendre les autres, vous-même et la vie en général, etcela pour toujours. Je vous invite vraiment à régler cette question une fois pour toutes. Si vous avez l’habitude d’investir tout votretemps, tous vos efforts et toutes vos ressources pour obtenir ce quevous désirez dans cette vie, qui ne dure qu’une fraction de seconde comparée à l’éternité, alors pourquoi ne pas réfléchir sérieusement et investir vos efforts dans une quête qui, vous le savez, aura un impact éternel sur votre vie. Pour mieux vous aider à comprendre les enjeux, imaginons deux personnes : Jean et Marie. Jean croit que Dieu n’existe pas.Marie, en revanche, est convaincue que Dieu existe. Question : Est-il important de savoir lequel des deux a raison ? Examinons unpeu quel regard Jean et Marie porteront sur la vie, et jugez-en par vous-même.

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Commençons par Jean. Partons du principe, l’espace d’un instant, que Jean a raison, et qu’il n’existe AUCUN DIEU . Comment Jean expliquera-t- il l’apparition de la vie ? Réponse : il dira que l’univers tout entier et que toutes les formes de vie sontapparues à partir de rien . Il se verra lui- même comme le fruit d’une série de hasards liés à l’évolution et datant d’il y a sans doute plu sieurs milliards d’années. Jean dira-t-il que les êtres humains ont une valeur profonde etque la vie a un sens ? Sa réponse sera « Non ». Si nous ne sommes rien de plus qu’un amas de cellules agglutinées de manière accidentelle, comment pourrions- nous avoir la moindre valeur intrinsèque ? Les personnes, les animaux et les plantes ne sont que des choses. Nous ne sommes rien de plus qu’une anomalie accidentelle apparue par des coïncidences hasardeuses, et non des êtres créés par une volonté intelligente. Notre existence a-t-elle un but ? Jean sera bien obligé de ré pondre « Non ». Si la vie sur terre n’est rien de plus qu’un produit de l’univers par accident, comment pourrait-il y avoir un but plus élevé en toile de fond ? Pour Jean, la vie sera, au mieux, une fêteassez brève. Une fois la fête finie, c’est fini. Point. Selon Jean, existe-t-il de véritables droits et préjudices moraux ? « Non ». Si l’homme n’est qu’une forme de vie avancée dans le règne animal, ainsi que le veulent les croyances naturalistes et matérialistes de Jean, alors il considérera probablement que l’enseignement de la société sur le bien et le mal est purement culturel. Dans toutes les situations, Jean considérera sans doute la vérité comme étant relative , c’est -à-dire susceptible de changer sans cesse. Ce qui est vrai pour toi n’est peut-être

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pas vrai pour moi . Il n’existera pas de vérité absolue, ni de définition précise du bien et du mal.Comment des atomes agglutinés par hasard pourraient-ils se préoccuper de la vérité ? La seule exception sera peut-être la science. Les personnes telles que Jean ont tendance à considérer la science comme quelque chose de sacré. Jean doit trouver un moyen d’ex primer sa conviction qu’il n’y a pas d’absolus . Car s’il déclare : « Il n’y a pas d’absolus », il est précisément en train d’affirmer un absolu ! Et s’il affirme : « La vérité n’existe pas », il nous invite à l’interroger : « Et toi, comment sais-tu si cette affirmation est vraie, Jean ? » Philosophiquement parlant, toutes ces affirmations sont contradictoires, ce qui pose un réel problème à ceux qui considèrent être des penseurs rationalistes. Comment la pensée rationnelle pourrait- elle provenir d’une source irrationnelle ? Si la vérité n’existe pas, pourquoi devrions- nous croire la moindre parole prononcéepar qui que ce soit ? Pourquoi considérer que la science dit vrai si la vérité n’existe pas, ou si elle n’est qu’une invention de notre imagination ? Puisque Jean ne croira pas en l’existence de droits et de préjudices moraux absolus, et qu’il ne croira donc pas au bien et au mal,il pourra donc, logiquement, justifier son envie de vivre comme bon lui semble. Après tout, si Dieu n’existe pas, alors il n’y a pas de lois morales qui régissent l’univers, n’est - ce pas ? Jean pourra doncfaire tout ce qui lui passe par la tête. Techniquement, le mensonge,le vol, l’abus sexuel, ou même le meurtre ne peuvent pas être qualifiés de mal si le mal n’existe pas. Une telle idée nous répugne, mais c’est la dure réalité, si l’on pousse le raisonnement de Jean jusqu’au bout. Jean pourrait dire : « Les êtres vivants ne sont qu’un amas de

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cellules, rien de plus. Peu importe comment on les traite. » C’est un mode de pensée qui sous-tend en grande partie le communisme athée : « En quoi est-ce un problème de tuer des gens, si c’est pour le bien de l’État ? Les gens ne sont que des choses. » 100% des personnes de chaque génération finissent par mourir, et vous n’y échapperez pas. Si Jean a raison, et si Dieu n’existe pas, alors sur sa pierre tombale, on écrira : « Fin ». La vie de Jean sera finie à jamais. Pour lui, cette perspective a de quoi être très déprimante. Toutes ses réussites et toutes ses aspirations prendrontfin au moment de sa mort. Peu importe que Jean ait été PDG ouconcierge, multimillionnaire ou sans-abri, cela ne fera aucune différence. Quand on est mort, on est mort. Si Jean n’a pas en lui un esprit créé par Dieu, et si Dieu n’existe pas, alors, globalement, sa vie n’aura eu absolument aucun sens. Désolé, Jean ! À présent, intéressons-nous au regard que Marie porte sur la vie. Partons du principe, là encore pour les besoins de notreargumentation, que DIEU EXISTE BEL ET BIEN. CommentMarie répondra-t-elle aux questions qui se posaient à Jean ? Comment expliquera-t- elle l’apparition de la vie ? Réponse : elle dira que, d’une manière ou d’une autre, Dieu l’a non seulement créée elle, mais aussi l’univers tout entier. Que cela lui ait pris six jours (une création instantanée) ou six milliards d’années, l’univers montrera pour elle des signes d’une volonté intelligente et créatrice. Letemps ne sera pas la question. Car quiconque a des yeux sait d’instinct que, peu importe le temps qu’il faut à un artiste, à un Michel Ange par exemple, pour sculpter une œuvre d’art, son ouvrage est un chef- d’œuvre et non un accident survenu par hasard.

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Marie dira-t-elle que les êtres humains sont précieux et qu’ils ont une réelle valeur ? Oui . Selon ses croyances à elle, les humainssont le fruit de la créativité qui vient du cœur et de la pensée deDieu. Étant donné que Dieu ne donne pas dans le bas de gamme,il est évident que nous sommes des êtres d’une grande valeur. Une telle conviction nourrira de manière radicale la conscience de sa propre valeur et lui donnera de l’assurance. Elle sera probablementplus encline à considérer la dignité et la valeur des autres êtres humains, des êtres nés ou à naître, parce que dans son système de croyances, tout individu porte en lui-même, à un degré ou à un autre, une ressemblance à l’image de Dieu. Pensez-vous que Marie sera convaincue que sa vie a un but et qu’elle a une raison particulière d’exister ? Bien évidemment. Son but sera de connaître et d’aimer Dieu, et de faire sa volonté en aidant et en servant les autres. Pour elle, la vie sur terre est unepréparation en vue de l’éternité. Pour elle, le meilleur reste à venir. Du point de vue de Marie, peut- on croire en l’existence du bienet du mal, de la justice et de l’injustice ? Bien sûr. S’il existe une intelligence divine régissant l’univers, alors les choses conformes à la volonté de cette intelligence sont bonnes et les choses qui transgressent cette volonté sont mauvaises. Elle dira : « Le bien, c’est lebien, et le mal, c’est le mal. Ce qu’Hitler a fait était mal. On ne doitpas confondre le bien et le mal . » Comme Jean, Marie mourra un jour. Si elle a eu raison et que Dieu existe, qu’est -ce que cela change ? Sur sa pierre tombale, on écrira : « Ce n’est que le commencement ! » Comparez les croyances de Jean et de Marie, ne voyez- vouspas combien le regard que Jean porte sur le monde est

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susceptible de nourrir en lui des sentiments d’inutilité, de désillusion et de désespoir ? Pour lui, la vie ne sera rien d’autre qu’un « récit conté par un idiot, plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien » (William Shakespeare, Macbeth , acte v, scène 5). À l’inverse, la perspective adoptée par Marie lui procurera de l’espoir et un sensà sa vie. Bien que de telles différences ne prouvent pas l’existence ou l’inexistence de Dieu, de telles croyances, ou absence de croyances, affectent la manière dont vous et moi abordons chaque nouvelle journée. Chaque jour qui passe nous rapproche, soit de notre mort et du néant éternel, soit d’une vie éternelle, quelle qu’en soit la nature. Imaginez un morceau de craie qui aurait la taille d’un poteautéléphonique (15 à 20 mètres) et un tableau noir long de plusieurs kilomètres. Faites comme si vous preniez cet immense morceau decraie et que vous traciez une ligne fine qui se poursuivrait encore etencore – jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de craie. Dites-vous que cette ligne représente l’éternité, mais que dans l’éternité, la ligne tracée à la craie ne se termine jamais . À présent, dessinez un petit pointdevant cette ligne, et dites-vous que ce point représente la totalité de votre vie terrestre comparée à la ligne de l’éternité. Alors, estil important de savoir si Dieu existe et qui a raison, entre Jean etMarie ? Bien sûr que ça l’est. Car s’il n’existe aucun Dieu, vouspouvez tout aussi bien effacer cette ligne, parce que le jour où vous mourrez, la fête sera définitivement terminée. Et dans ce cas-là,vous devriez savourer tous les plaisirs que vous offrira cette petite poussière de temps dont vous disposez, parce que c’est tout ce que vous aurez. En revanche, si Dieu est réel, et qu’il existe une vie après la mort, alors rien sur la terre ne saurait être plus important que cette vie future. Vous n’en êtes, littéralement, qu’au tout début d’un chemin éternel , qu’il soit bon ou

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mauvais. Des choses telles que la guerre, la liberté nationale, le terrorisme, le cancer, l’éducation, la carrière professionnelle, l’argent, le mariage, la famille – et mêmele sexe – ne pourraient rivaliser en rien avec l’importance de ce quiaffectera votre destinée éternelle. Car dans mille milliards d’années, vous serez encore devant cette ligne qui se poursuit toujours . Voilà une vérité qui nous donne à réfléchir ; en cet instant même, vous n’êtes qu’à un souffle et un battement de cœur de l’éternité. Et si Jean a raison, vous n’êtes qu’à un pas du néant éternel, mais si c’est Marie qui a raison, vous n’êtes qu’à un pas d’une vie éternelle, quelle qu’elle soit. La plupart d’entre nous ressemblons à des fourmis vivant au pied du mont Everest. Nous sommes tellement concentrés sur notre petite fourmilière que nous passonsà côté de l’immense paysage, en l’occurrence la question de l’exis tence de Dieu et de l’éternité. Un jour, deux hommes parlaient de Bill Gates, l’un des hommesles plus riches du monde. Le premier demande à l’autre : « Combien d’argent crois-tu que Bill Gates laissera derrière lui le jour oùil mourra ? » Son ami réfléchit, puis répond : « Il laissera tout ! » D’ici un million d’années, cela n’aura plus la moindre importance que vous ayez conduit la toute dernière Mercedes ou une vieille voiture avec des pare-chocs rouillés, que vous ayez vécu dans unecabane ou dans un manoir, que vous ayez fait des études ou quevous n’ayez pas pu en faire, que vous ayez été marié ou non. Ce qui comptera, d’ici un million d’années, c’est l’existence ou l’inexistence de Dieu et d’une vie après la mort. Soit votre vie terrestre esttout ce que vous connaîtrez, et la route s’arrêtera là, soit votre vie terrestre n’est que la première étape d’un voyage sans fin.

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S’il vous plaît, comprenez - moi bien. Vous n’aurez absolument pas votre mot à dire sur cette question ! Tout ce que vous pouvez faire, c’est tenter de déterminer quelle destination est la bonne, et vivre en conséquence. Tant que vous ne traiterez pas cette question de l’existence de Dieu, je doute que vous puissiez véritablement connaître la tranquillité d’esprit, en particulier lorsque votre vietouchera à sa fin. En tant qu’aumônier dans les hôpitaux, je côtoie de nombreux malades en phase terminale. Je peux affirmer qu’il est beaucoup plus facile de vivre en athée que de mourir en athée. Ayant accompagné plus de deux mille patients dans leurs derniersinstants, je peux vous dire, en ayant vu mourir quelques athées, que les athées n’ont pas une belle mort. Car pour eux, il n’y a pas delumière au bout du tunnel, il n’y a que du néant.

ATHEISME OU AGNOSTICISME?

Depuis l’avènement de la théorie de l’évolution, bien des gens au sein de notre société, en particulier parmi les adolescents, les étudiants et le corps enseignant, estiment politiquement correct de se décrire comme athées ou agnostiques . Ces deux termes ont des racines grecques. En grec, la lettre a signifie « ne pas ». Et theos signifie « Dieu ». Par conséquent, un a-theo (un athée) est une personne qui affirme qu’il n’y a pas de Dieu. Le terme agnostique vient du mot grec gnosis , qui signifie « connaissance ». Un agnostique est donc une personne qui ne sait pas si Dieu existe. Alors, laquelle de ces deux positions fait preuve d’une plus grande ouverture d’esprit : l’athéisme ou l’agnosticisme? Il s’agit de l’agnosticisme. Un athée clamant haut et fort qu’il n’y a pas de Dieu, voilà qui me semble un peu arrogant.

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Affirmer qu’il n’existe pas le moindre Dieu, ni dans notre vaste univers, ni dans notre dimension, ni dans n’importe quelle autre dimension de la réalité, c’est un peu présomptueux. Il faudrait pratiquement que la personne soit Dieu pour pouvoir détenir une telle connaissance. Prétendre que l’on sait que Dieu n’existe pas, c’est comme si deux puces sur le dos d’un chien en Italie débattaient de l’existence des kangourous en Australie. Ils ne sont pas en position de se prononcer, pas plus que nous ne le sommes d’affirmer avec insistance que Dieu n’existe pas. Prétendre connaître ce qui échappe à notre connaissance, c’est faire preuve de malhonnêteté intellectuelle. Af firmer qu’il n’y a pas de Dieu, c’est déclarer quelque chose que l’on ne peut pas prouver. Les agnostiques ont au moins l’honnêteté de reconnaître leurs limites ; ils admettent la possibilité qu’il existe unDieu échappant à leur sphère de connaissance. Il existe deux sortes d’agnostiques. Il y a ceux qui disent: « Jene sais pas et je n’ai pas envie de savoir », et ceux qui disent : « Je ne sais pas mais je suis ouvert à la question. » Peter Kreeft, qui est professeur de philosophie à l’université de Bostson, a dit : « Le plus grand fossé est celui qui sépare… non pas ceux qui trouventde ceux qui ne trouvent pas, mais ceux qui cherchent de ceux qui ne cherchent pas. » Je partage son avis. Êtes-vous une personne quicherche ? Si tel est le cas, et si Dieu existe, alors je crois que Dieuest suffisamment grand pour se révéler à vous. Et parce que je croisque Dieu est personnel, je crois que Dieu désire effectivement se révéler à vous. La question est de savoir si vous accepterez qu’il se révèle. Si Dieu n’existe pas, toute la foi du monde ne pourra pas l’amener à l’existence, mais s’il existe, tous les doutes du monde ne pourront pas l’anéantir.

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Je ne veux pas que vous croyiez en Dieu dans l’espoir de vous sentir bien, même si effectivement, vous vous sentirez bien. Lacroyance en Dieu doit être motivée par le souci de la vérité . Ce n’est pas une question de sincérité ou de bons sentiments. Croire au Père Noël vous permettra peut-être de vous sentir bien. Vousserez peut-être même sincère dans votre croyance au Père Noël,mais vous aurez sincèrement tort. Il est difficile de véritablement croire quelque chose dans votre cœur si vous ne croyez pas à la véracité de cette chose dans votre tête premièrement. C’est pourquoi le doute précède souvent la foi. Il n’y a pas de mal à poser lesquestions difficiles. En fait, je vous y encourage même. La quête de Dieu peut s’apparenter à un petit garçon qui est parti pêcher pour la toute première fois. Il n’avait jamais vu de vrais poissons et pour lui, jusqu’ici, les poissons n’étaient qu’un fruit de l’imagination. Son père lui avait enseigné comment mettreun appât sur un hameçon, lancer sa ligne dans l’eau et observer le bouchon qui flottait. Au bout d’une heure d’attente sans la moindre prise, le garçon devenait plutôt agnostique au sujet du poisson. Jusqu’à ce que son bouchon se mette à danser avant dedisparaître sous l’eau. Sa ligne a commencé à bouger. Il a senti que quelque chose tirait sur la ligne. Et tout à coup, son agnosticisme au sujet du poisson s’est changé en peur : « Qu’y a-t-il à l’autre boutde la ligne ? Suis-je en danger ? C’est peut-être un requin ! » La quête de Dieu ressemble à cela. Je ne peux pas vous dire ce que vous trouverez à l’autre bout de la ligne, mais je respecte quiconque a le courage de lancer sa ligne dans l’eau. Tout ce que jepeux faire, c’est vous aider à mettre l’appât sur l’hameçon.

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Les personnes qui commencent à saisir les questions relatives à l’existence de Dieu et à la complexité de l’univers resteront probablement avec des questions sans réponse. Je dois admettre qu’en tant que croyant en Dieu, il m’arrive certains jours d’être totalement submergé par toute cette question de Dieu. Mon esprit ne peut pas comprendre à quel point Dieu doit être merveilleux et puissant pour avoir créé l’univers et les autres dimensions de la réalité dont l’existence n’est plus remise en question par les physiciens. C’est comme si mon cerveau disjonctaitlorsque je pense à ces choses. D’un autre côté, les athées, dans leur esprit critique, doiventégalement connaître des jours où ils doutent de leur incrédulité et de leurs spéculations. J’ai du mal à concevoir comment quelqu’un peut regarder l’univers dans toute sa complexité, sa beauté et l’in tentionnalité évidente de sa création, et se dire que tout cela s’est produit par hasard – et qu’à partir de l’absence de vie est née la vie, qu’à partir d’une matière non-pensante sont nées des pensées et des sentiments, et que des atomes aveugles se sont rencontrés par pur hasard, pour finir par produire un Einstein, un chaton, une rose, un papillon, un œil ou un arc-en-ciel. De plus, comment tout cela aurait-il pu apparaître à partir dunéant absolu ? La théorie de l’évolution part du principe que l’énergie et/ou la matière ont toujours existé. Du point de vue de la logique,cela pose une question . Les évolutionnistes supposent qu’une part non-prouvée de leur argumentation est vraie, et ils fondent touteleur théorie sur quelque chose qui n’est pas prouvé. D’où cette énergie et/ou cette matière sont-elles venues pour que l’évolution puisseavoir lieu ? Pour moi, il me semble qu’il a fallu l’existence d’une Première Cause non créée (Dieu) pour enclencher tout le processus.Si vous croyez à la théorie du Big Bang, qui a allumé la mèche ?

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Quia provoqué tout cela ? Tout serait né à partir de rien ? Reconnaissons d’emblée ceci : Il n’existe pas de réponses faciles ! De vraies réponses ? C’est possible. Des réponses faciles ? Non. Passer de l’athéisme à l’agnosticisme honnête est, selon moi, la première étape pour s’ouvrir à toute la vérité. À moins d’avoir une totale omniscience, exclure la possibilité de l’existence de Dieu n’est ni de la bonne science, ni de la bonne philosophie.

DE L’ UNIVERS AUX ATOMES

Trois livres ont radicalement transformé ma vision de l’univers : The Cosmic Mind-Boggling Book [Le livre époustouflant du cosmos] de Neil McAleer, Galaxies de Timothy Ferris, et Visions of the Universe [Visions de l’univers] du Dr Raman Prinja. Un univers aussi vaste et aussi complexe que le nôtre aurait-il pu apparaître par pur hasard ? À vous d’en juger. Pour nous aiderà changer de perspective, nous allons faire deux voyages : l’un à travers l’univers, et l’autre dans le royaume des atomes. Attachez vos ceintures, c’est parti. La première étape de notre voyage nous mènera vers le soleil. S’il existait une autoroute entre la terre et le soleil, et qu’on y rou lait à 90 km à l’heure, il nous faudrait 193 ans pour arriver à destination. Mais, puisque le voyage est sympa, imaginons que nous décidions de conduire encore un peu pour aller jusqu’à Proxima du Centaure, qui est l’une des étoiles du système à trois étoiles Alphadu Centaure. Proxima du Centaure est l’étoile la plus proche denotre terre, en- dehors du soleil. En conduisant à 90 km à l’heure, combien de temps pensez-vous qu’il nous faudra pour atteindre cette étoile ?

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Pour vous donner une idée, nous pourrions conduire durant 50 000 ans, 100 000 ans, 500 000 ans, un million d’années, 10 millions d’années, et même 20 millions d’années – et nous n’au rions même pas fait la moitié du chemin ! Finalement, 52 millions d’années plus tard, en roulant à 90 km à l’heure, nous arriverions àProxima du Centaure, l’étoile la plus proche de notre terre. La lumière voyage à une vitesse d’environ 300 000 km/s, ce quireprésente, en gros, mille milliards de kilomètres par an. Durant le temps qu’il vous faudrait pour dire « 1001 », c’est -à- dire à peu près une seconde, la lumière émise par l’ampoule de la pièce dans laquelle vous lisez ce livre aurait pu traverser la terre entière près de sept fois et demie (si elle formait un cercle au lieu d’une lignedroite). Mais même en voyageant à cette vitesse, il faut tout demême 4 ans et 4 mois à la lumière pour atteindre la terre depuisProxima du Centaure. Notre soleil et ses huit planètes (et non neuf planètes étant donné que Pluton a été déclassée et n’est plus considérée comme une planète) forment ce que nous appelons le système solaire. Notre système solaire fait partie d’une galaxie bien plus grande que l’on appelle la voie lactée, et qui comprend 200 à 400 milliards d’étoiles. Notre soleil est simplement l’une de ces étoiles. Réfléchissez un instant; il faudrait environ 52 millions d’années pour se rendre en voiture d’une étoile à une autre. Imaginez le temps né cessaire pour visiter l’ensemble de ces 200 à 400 milliards d’étoiles. Pour vous donner une image, si on réduisait la galaxie de la voie lactée à la taille de l’Amérique du Nord (le Canada, les États-Uniset le Mexique), notre soleil et toutes ses planètes, en comparaison, pourraient tenir dans une tasse à café !

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D’après les informations les plus récentes dont nous dispo sons, les astronomes estiment qu’il n’y a pas seulement des milliards d’autres galaxies, mais des milliers de milliards d’autres galaxies. Un certain nombre d’entre elles, comme notre voie lactée, seraient composées de 100 à 400 milliards d’étoiles chacune. Au moment où j’écris ces lignes, la plus grande galaxie que nous connaissons, appelée « IC 1101 », se situe à environ un milliard d’années -lumière et on estime qu’elle comprend des mil liers de mi lliards d’étoiles. Des astronomes ont un jour braqué le télescope Hubble sur ce qu’ils pensaient être un point noir dans l’espace et qui mesurait environ la taille d’un grain de sable vu à bout de bras. Ils l’ont observé pendant douze jours (un million de secondes). Lorsqu’ils ont fait agrandir les clichés de ce point, que pensez- vous qu’ils ont découvert ? Des galaxies, des galaxies et encore des galaxies. En définitive, nous n’avons pas la moindre idée du point de départ de notre univers et nous ignorons sa taille, et les astronomes prétendant être pratiquement en mesure de voir le bout de l’univers ne font que jouer aux devinettes en partant de leurs suppositions. L’une des plus grandes étoiles que nous pouvons voir à l’œil nu est une étoile située dans le ciel austral, dans la constella tion d’Orion. Cette étoile s’appelle Bételgeuse. Il s’agit de l’étoile rouge située en haut à gauche, juste au- dessus de la ceinture des trois étoiles d’Orion. Bételgeuse est environ 1000 fois plusgrande que notre soleil, avec un diamètre d’environ 1,2 milliard de kilomètres. À titre de comparaison, si notre terre avait la taille d’une balle de golf, notre soleil mesurerait presque 5 mètres de hauteur. Et Bételgeuse, quant à elle, atteindrait les 3 kilomètres de hauteur. S’il existait un tunnel routier passant par le centre de Bételgeuse, et que vous le parcouriez à une vitesse de 90

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km à l’heure, il vous faudrait à peu près 1600 ans pour traverser tout le tunnel.Souvenez- vous qu’à cette vitesse, il ne vous faudrait que 193 ans pour aller de la terre jusqu’au soleil. Si Bételgeuse se trouvait là oùse trouve notre soleil, les orbites de Mercure, Vénus, de la Terre,de Mars et de Jupiter se trouveraient à l’intérieur d’elle. Et, ce qui est encore plus incroyable, c’est que les astronomes ont récemment découvert une nouvelle étoile, VY Canis Majoris , à côté de laquelle Bételgeuse n’est qu’une naine. Allez vérifier par vous - même. Faites vos propres recherches. Il y a quelques années, j’ai lu par hasard une citation intéressante qui provenait d’un article du National Geographic Magazine écrit par Kenneth Weaver en mai 1974. « Imaginez que l’épaisseur de cette page représente la distance entrela terre et le soleil [environ 150 millions de kilomètres, soit environ 8 minutes-lumière]. Alors la distance jusqu’à l’étoile la plus proche [4 années- lumière + 4 mois-lumière] serait une liasse de papier de 22 mètres de haut. Et le diamètre de notre propre galaxie [100 000 années-lumière] serait un tas de 500 kilomètres de haut, tandis qu’il nous faudrait empiler du papier sur 500 millions de kilomètres pour représenter les limites de l’univers connues jusqu’ici, c’est -à-dire sur un tiers de la distance réelle qui nous sépare du soleil ! » Et encore, lorsque cette citation a été écrite, l’univers connu s’étendait sur environ 14 à 16 milliards d’années - lumière. La science nous dit aujourd’hui que la profondeur de l’univers connu est de 46,5 milliards d’années -lumière dans toutes les directions. Donc, ce tas de papier que nous devrions empiler ne représenterait plus un tiers dela distance de la terre vers le soleil, mais il nous mènerait précisément jusqu’au soleil.

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Essayez de visualiser ce que vous venez de lire. Nous ne pouvons même pas saisir à quel point notre univers est vaste. Maisnous ne pouvons pas non plus comprendre les atomes, qui sont les éléments constitutifs de l’univers. Le scientifique et mathématicien français Blaise Pascal écrivait que nous nous trouvions pris entre la chose la plus gigantesque et la chose la plus minuscule que nouspouvions imaginer. Je partage son avis. Alors, à quel point les atomes sont-ils petits ? Allons faire untour dans le royaume des atomes. Les atomes sont les éléments autonomes les plus petits de l’uni vers. Notre corps, le monde et toutes les réalités physiques sontcomposés d’atomes. Certains sont plutôt légers, comme les atomes d’hélium, tandis que d’autres sont lourds, comme les atomes de fer. Chaque atome comporte un centre, que l’on appelle le noyau. Puis il y a ces particules infiniment petites qui circulent plusieurs millions de fois par seconde autour du noyau et que l’on appelle les électrons. Plus l’atome est grand, plus il a d’électrons. On pensait autrefois que les électrons tournaient autour de noyau en formant de petits cercles bien nets. Les scientifiques croient aujourd’hui que les électrons volent dans tous les sens, comme les abeilles qui grouillent autour d’une ruche. Alors, à quel point les atomes sont-ils petits ? Pour vous donnerune idée, regardez le point à la fin de cette phrase. Vous pourriez faire entrer environ 230 millions de virus du VIH, le virus qui provoque le sida, dans ce petit point. Et chacun de ces 230 millions de minuscules virus se composerait de millions d’atomes. J’ai lu que le plus simple organisme unicellulaire en capacité dese reproduire comprenait environ autant d’atomes que les 100 mil lions de pages de l’ Encyclopedia Britannica

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comprennent de lettresde l’alphabet. Les scientifiques estiment qu’en moyenne, le corps d’un être humain comprend entre 40 000 et 100 000 milliards de cellules (ce nombre varie en fonction des scientifiques interrogés, et bien sûr en fonction de la taille de la personne). À l’intérieur de chaque cellule de votre corps, on trouve de l’acide désoxyribonucléique (l’ADN). C’est le plan génétique de votre corps, comme un plan d’architecte qu’utiliserait un entrepreneur en bâtiment. L’ADN détermine tout ce qui concerne votre corps – la couleur de vos yeux, la longueur de votre nez, etc. L’ADN dans votre corps fonctionne comme un code écrit, comme les lettres inscrites dans ce livre. Nos corps lisent l’ADN. Ce code n’est pas un ensemble de lettres de l’alphabet qui se seraient assem blées par hasard. C’est plutôt comme une bibliothèque d’informations intelligentes. La question est : qui a écrit tout le contenude cette bibliothèque de l’ADN ? Car c’est réellement un langage unique en lui-même. Ce qui est également incroyable, c’est que chacune des cellulesde votre corps contient le plan de votre corps tout entier. Avec labonne technologie, les scientifiques pourraient extraire votre ADNà partir de n’importe quelle cellule de votre corps, et créer (cloner)un autre vous-même, un deuxième vous. Chacune des cellules de votre corps contient 20 compartiments séparés, un peu comme des chambres. L’ADN se trouve dans l’une de ces chambres. Et l’ADN contenu dans l’une de ces petites chambres d’une cellule est composé de plus de 3 milliards de codes ADN, échantillons d’informations, et chaque code est à son tour composé de 4

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petites molécules de 6 atomes chacune. Si vous pouviez extraire l’ADN ne serait - ce que de l’une des cellules de votre corps pour l’étirer, vous obtiendriez une mèche longuede 2 à 3 mètres. Et si vous pouviez extraire tout l’ADN de votre corps, toutes les 40 000 à 100 000 milliards de cellules, et les attacher bout à bout, cette mèche d’ADN serait assez longue pour faire le tour de tout notre système solaire : avec le soleil ettoutes les planètes ! Nous savons également qu’il y a au moins 72 milliards d’atomes dans chacune des cellules de votre corps si on ne compte que l’ADN, et nous n’incluons même pas les milliards d’autres atomes utilisés pour remplir les 19 autres chambres que contiennent chaque cellule, et nous ne comptons pas non plus les particules subatomiques de chaque atome, comme les électrons, les protons, les neutrons, etc. Alors, combien d’atomes y a -t-il dans chaque cellule de votre corps ? Si vous deviez compter tous les atomes contenus dans lamoindre cellule de votre corps en prenant une seconde par atome dénombré, il vous faudrait 300 000 années pour dénombrer tous les atomes contenus dans une seule de vos cellules. Multipliez ce nombre par les 40 000 à 100 000 milliards de cellules que contient votre corps et vous obtenez le temps qu’il vous faudraitpour compter la totalité des atomes de votre corps. Un laps de temps d’une telle ampleur vous emmènerait jusqu’à des milliers de milliards d’années avant même le supposé Big Bang. Et nous ne parlons là que de la partie physique de votre être. Cela n’inclut pas la partie métaphysique de votre être, celle quicomprend les sentiments, la rationalité, la moralité, la conscience, etc. Comment tous ces atomes auraient-ils

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pu se rassembler parhasard pour créer un être humain tel que vous, avec cette aptitude à penser, à respirer et à ressentir ? En décembre 2009, le magazine Discover a publié un article fascinant sur la vitesse de la pensée. L’auteur expliquait comment nos cerveaux sont pourvus d’un incroyable labyrinthe d’ axones , ces chemins entre les cellules qui sont empruntés par les signaux qu’envoie le cerveau. Si on reliait bout à bout tous les axones contenus dans un seul cerveau, on pourrait presque relier la terre à la lune. En d’autres mots, il y a environ quatre cent mille kilomètres d’axones connectant toutes les cellules cérébrales dans chacun de nos cerveaux. Dans le même article, l’auteur mentionnait comment les impulsions nerveuses qui traversent notre cerveau doivent voyagerà des vitesses différentes de façon à ce que toutes ces impulsions atteignent exactement les bonnes zones du cerveau au même moment. Et même dans nos yeux, par exemple, lorsque la rétine envoie des signaux visuels au cerveau, les signaux qui sont envoyés depuis l’extérieur de la rétine doivent voyager un peu plus loin que les signaux envoyés depuis le centre de l’œil où se trouve le nerf optique. Avez- vous déjà vu une vieille télévision dont l’écran se brouille parce qu’elle tente de recevoir deux séries d’images au même moment ? C’est ainsi que seraient nos cerveaux si tous les différents signaux émis par les yeux n’arrivaient pas aux bonnes destinations de notre cerveau exactement au même moment. Ce même principe est également valable dans l’élaboration de la pensée. Les signaux qui traversent nos cerveaux, en empruntantles quatre cent mille kilomètres de chemins que sont les axones,doivent parvenir aux bonnes destinations

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dans nos cerveaux, et précisément au bon moment, pour pouvoir être interprétés correctement. Plutôt incroyable, non? Rien que le fait que nous puissions parler, penser, entendre, interpréter le son des vagues, voir et élaborer des pensées en une fraction de seconde (bon, c’est un peu plus lent pour certains d’entre nous), ou donner du sens aux choses est, en soi, absolument stupéfiant. Le fait que vous puissiez lire ce livre est un vrai miracle étant donné les milliards de fonctions qui doivent se produire de manière simultanée, et à des vitesses variées, pour que vous puissiez lire. À présent que vous connaissez certaines des complexités de notre univers, de notre corps et de ses cellules, quelles sont les chances pour que tout ceci se soit produit par hasard ? Les athées adeptes de l’évolutionnisme utilisent les concepts deprobabilité et de chance pour étayer leur thèse de l’évolution. En considérant le temps depuis lequel notre univers et notre planète existent, ne semble-t-il pas raisonnable de penser qu’il s’est écoulé suffisamment de temps pour qu’à peu près tout puisse survenir par hasard ? En utilisant les statistiques, la science mathématique dela probabilité et de la chance, est-ce dans le domaine du possible ? La réponse est sans appel : c’est NON ! Les chances pour que la vie apparaisse par pur hasard sont une impossibilité mathématique aux dimensions infinies. Si j’avais quatre balles de ping-pong numérotées de 1 à 4 et queje plongeais ma main dans un panier pour tirer au hasard l’une des balles, les chances pour que je tire la balle numérotée 1 à lapremière tentative seraient de 1 sur 4.

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Supposons que je ne remette par les balles dans le panier après les avoir retirées, et si je renouvelais cette expérience des milliers de fois, en moyenne, les chances pour que je puisse tirer les quatre balles dans l’ordre seraient de 1 sur 24 essais (4×3×2×1=24). Maintenant, si au lieu de quatre balles, j’en avais 300, et qu’elles étaient également numérotées de manière consécutive, de 1 à 300. (Voyez cela comme une loterie géante. Mettez les 300 balles dans l’ordre, et remportez la fortune du monde entier.) Quelles sont les chances pour que je tire, au hasard, toutes les 300 balles dans lebon ordre ? Les chances pour que je tire la balle numéro 1 seraient de 1 sur 300. Pas vrai ? Et les chances pour que je tire les 300 balles dans l’ordre seraient de 300×299×298…×2×1. Cela équivaut 1×10⁶¹⁴, c’est -à-dire le nombre 1 avec 614 zéros derrière. Même si cela vous semblera très élémentaire, je vous rappelle que chaque fois quevous ajoutez un zéro à la fin d’un nombre, le nombre devient dixfois plus grand. Ajoutez cinq zéros à un million, et tout à coup,vous avez cent milliards. Nous parlons ici d’un nombre avec 614zéros. Vous souvenez-vous de la petitesse des atomes ? Imaginez combien il en faudrait pour remplir notre univers. Savez-vous que, par exemple, la distance approximative qui traverse l’univers connu n’est, en centimètres, que de 2,5×10²⁸. Or, au lieu de considérer qu’il n’y a qu’un seul univers, imaginons qu’il y ait des milliards d’univers. Aussi incroyable que cela puisse paraître, vous aurez bien plus de chances d’attraper au hasard un minuscule atome présélectionné au milieu des milliards d’univers de la taille du nôtre quevous n’auriez de chances de tirer par hasard seulement 300 balles numérotées dans le bon ordre. Cela me dépasse !

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À présent, appliquons ces principes à la vie réelle. Un organisme unicellulaire aurait-il pu évoluer par le fruit du hasard ? Les chances pour que le hasard produise un minimum de molécules d’ADN dans la plus simple cellule capable de se reproduire ellemême et ce, dans le bon ordre, ne sont pas un nombre avec 614zéros derrière, mais avec des dizaines de milliers de zéros derrière. Avant de poursuivre votre lecture, prenez quelques instants pour réfléchir à cela. Lorsque Darwin a parlé d’une « simple cellule », ilse trompait totalement. Parce qu’une simple cellule, cela n’existe pas ! Ce qu’il a qualifié de « simple cellule » est d’une complexitéqui dépasse la compréhension humaine. Parfois, les athées essaient de déplacer le problème que posela question de la première cellule formée par hasard, en disant quelque chose de très savant comme : « Je conviens que, pour l’ins tant, nous ne pouvons pas expliquer comment la toute première celluleest venue à l’existence. Néanmoins, l’évolution d’une cellule de typeprotozoaire est une question de sélection naturelle. Et la sélection naturelle n’a rien à voir avec le pur hasard. C’est une question de mutations dans les molécules d’ADN qui ont été provoquées par des changements environnementaux. Et de telles mutations sont plutôt fréquentes. » Je n’ai aucun mal à croire aux mutations au sein des espèces. Je sais que la sélection naturelle s’opère. Néanmoins, il faudrait qu’il yait un nombre sacrément grand de mutations pour qu’un organisme microscopique unicellulaire finisse pas muter et évoluer au point de former un être humain doté de 40 000 à 100 000 milliards decellules, avec un système respiratoire complet, un système vasculaire, un cerveau, un système digestif, des yeux capables de voir, etc.

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