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BOURSE & FINANCES
JEUDI 11 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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IFRS 17
◆ Les compagnies d'assurances marocaines devront toutes passer aux normes IFRS à partir de 2025. Dans ce référentiel, IFRS 17 est particulièrement appréhendée. Course contre la montre pour les assureurs
résultats. «L’implémentation de la norme IFRS 17 a été avant tout un défi organisationnel impor- tant, qui n’a en réalité pas été si rapide à rele- ver, mais plutôt le fruit d’un travail acharné et de longue haleine impliquant plusieurs métiers au sein de la compagnie», nous explique- t-on auprès de la Marocaine Vie, première compagnie au Maroc à avoir implémenté la norme. «Le projet a été ini- tié au sein de La Marocaine Vie en 2019, sous l’impulsion du groupe Société Générale, et plus particulièrement de sa Business unit assu- rances, Société Générale Assurances à Paris, un de nos 2 actionnaires (avec Société Générale Maroc). Pour iden- tifier et mieux appréhender les impacts d’IFRS 17 sur l’organisation existante, les processus, les systèmes d’information, les outils, etc., nous avons démarré par une grande phase de cadrage qui a porté sur des choix norma- tifs couvrant principalement les hypothèses de calculs» , nous explique-t-on.
avec l’évaluation de l’actif. La nouvelle norme repose sur des fondamentaux proches de ceux de la direc- tive Solvabilité 2 en Europe (futur SBR au Maroc), tels qu’une évaluation du passif d’assurance basée sur une approche prospective des flux de trésorerie en juste valeur. Mais la norme va au-delà des aspects comp- tables. «Ce nouveau stan- dard constitue une révolution dont les enjeux dépassent les aspects purement comp- tables» , explique le cabinet Pwc dans sa documenta- tion sur la norme. Selon les experts, ceci va induire de profonds bouleversements en matière de communica- tion financière des groupes d’assurance et il aura des conséquences majeures sur l’organisation interne du pilo- tage de la performance. En outre, l'impact opérationnel sur les données, les sys- tèmes et les process sera considérable. Sur le continent africain, les régulateurs ont des agendas légèrement différents d'une région à l'autre, comme l'ex- plique Anasse Youssfi, du cabinet spécialisé Actuelia : «L'ACAPS avait initialement prévu une adoption de la norme en 2023, mais elle a été reportée à 2025. Le régulateur tunisien a publié une consul- tation sur la norme IFRS 17 en 2019 et prévoit une adop- tion en 2023. En Côte d’Ivoire, les autorités financières ont annoncé leur intention d'adop- ter la norme IFRS 17, mais aucune date précise n'a encore
D'un point de vue pure- ment comptable, IFRS 17 vise à corriger les inadéquations entre l’évaluation de l’actif et du passif présentes sous IFRS 4.
ment des études de conver- gence pour la migration vers une solvabilité basée sur les risques ... et la prépa- ration de la publication de nos comptes, selon la norme IFRS 17, a mis notre sec- teur à rude épreuve ces der- nières années» , avait alerté Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des sociétés d’as- surances et de réassurance (FMSAR), à l'occasion des Rendez-vous de Casablanca de l'assurance. «Nous sommes conscients qu'il s'agit d'évolutions incontour- nables, mais il est important de garder en vue la taille de notre marché et de ses acteurs» , avait-il averti. Et si IFRS 17 est perçue comme une contrainte, c'est parce qu'elle impose des changements profonds dans les organisations des compagnies et peut géné- rer de la volatilité dans leurs bilans et leurs comptes de
L e président par intérim de l'ACAPS l'a rappelé dans nos colonnes la semaine dernière: les compagnies d'assu- rances devront toutes pas- ser aux normes IFRS à par- tir de 2025. Un agenda sur lequel certaines compagnies prennent de l'avance, notam- ment les assureurs cotés. En leur imposant cette norme, le régulateur marocain sou- haite améliorer la qualité de l'information financière dif- fusée par les opérateurs de ce secteur systémique. Un peu comme c'était le cas il y a quelques années pour les banques. Et si les contraintes sont nombreuses, l'IFRS 17, dont on vous parlait il y a quelques années déjà quand ce débat était à ses balbutiements, reste la principale crainte des opérateurs. «Le lance- Par A. Hlimi
Nous sommes conscients qu'il s'agit d'évolutions incontour- nables, mais il est impor- tant de gar- der en vue la taille de notre marché et de ses acteurs.
Ce qui change avec IFRS 17
D'un point de vue purement comptable, IFRS 17 vise à corriger les inadéquations entre l’évaluation de l’ac- tif et du passif présentes sous IFRS 4, en proposant notamment une évaluation économique des provisions techniques, assurant ainsi une meilleure cohérence
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