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ECONOMIE

JEUDI 11 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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mais en contrepartie nous avons l'augmen- tation de la prévalence des affections de longue durée (ALD). Du coup, le défi actuel de la médecine est d'être centré sur le patient dans le cadre d’une prise en charge pluri-

disciplinaire visant à améliorer la qualité de vie des malades, en ratio- nalisant l’usage des médicaments et en développant davantage la pré- vention, l'éducation de la santé et l'éducation thérapeutique.

Il est urgent d’amender et de promulguer le texte de régionali- sation du Conseil de l’ordre pour un meilleur encadrement de notre profession.

F.N.H. : Si la politique de santé repose uniquement

sur le curatif, aucun budget ne serait suffisant et il n’y aurait pas de pos- sibilité pour assurer la pérennité des caisses. Qu’en est-il ? Dr S. M. : Effectivement, une politique de santé basée sur le curatif est vouée à l'échec, le préventif a un rôle primordial pour assurer la pérennité des caisses et la maîtrise des dépenses. Au Maroc, les chiffres du ministère de la Santé montrent une augmentation exponentielle des maladies chroniques comme l’hyperten- sion artérielle (HTA) et le diabète, beaucoup plus dans le milieu urbain que dans le milieu rural. Un constat qui ne s'explique pas que par le mode de vie, mais aussi parce que ces maladies sont sous-diagnostiquées dans le milieu rural. En cause, la concentration des structures sanitaires publiques ou privées dans la ville, à l'exception d'un maillage des officines de pharmacie qui couvre toutes les régions, permettant ainsi une très bonne accessibilité aux médicaments et aux soins, même dans les zones de désert médical. Il faut savoir qu’à l’horizon 2030, 15% de la population au Maroc seront âgés de plus de 60 ans. Aujourd’hui déjà, une famille sur 7 compte un patient qui souffre de maladie non transmissible (maladies chroniques, cancer, maladie mentale, etc.). Aussi, il faut savoir que l’incidence de ces maladies est multipliée par 2 à 7 chez les personnes âgées de plus de 60 ans. Dans ce sens, toutes les études montrent qu’un malade sur deux souffrant de

de constater que le pharmacien d’officine est écarté du chantier de la réforme du système de santé et que la politique du médicament est centrée uniquement sur le prix du médicament, ce qui est, à mon avis, un non-sens et un manque de vision de la part des décideurs. Ces derniers n'ont même pas à innover, mais juste se confor- mer aux recommandations de l’OMS sur les missions à accorder aux pharmaciens et qui sont consacrées par des textes de loi dans de nombreux pays comme la Suisse, le Canada et la France. Nous souhaitons que des efforts soient déployés, d’autant plus que des solutions existent réellement, face au chantier de la couverture sanitaire universelle, en impli- quant tous les acteurs de l'écosystème. Une des missions importantes à accorder au pharmacien, à l'instar d’autres pays, et qui est sans nul doute l’un des moyens essentiels pour faciliter l'accès économique du médicament au patient, est le droit de substitution. Ce dernier nécessite unique- ment la mise en place par le ministère de tutelle de certains outils d’application, à savoir le référentiel de générique, la liste des excipients à effets notoires et la liste des principes actifs à marges thérapeu- tiques étroites. Rappelons que le taux de pénétration du générique au Maroc dans le marché privé s’élève à plus de 40%. Il est de plus de 92% dans le marché public au Maroc. Selon l’ANAM, dans le guide des médica- ments remboursés (GMR), le nombre de génériques est de plus de 68%, le rembour- sement selon la loi 65-00 se fait à 70% du générique. Par ailleurs, la loi n’interdit pas le droit de substitution, il est donc anormal que les caisses refusent de rembourser les malades en cas de substitution. Vous com-

maladie chronique ou d’affections de longue durée (ALD) est non observant. On peut donc prescrire le meilleur traitement, il sera inef- ficace s'il est mal ou pas pris. La iatrogénie médicamenteuse ou la non-observance sont responsables de complications des patholo- gies chroniques, et donc un coût supplémen- taire exorbitant pour les caisses. D'où l'inté- rêt de la prévention et du suivi thérapeutique des pharmaciens, un rôle qui doit être valo- risé, encadré et rémunéré. C’est d’ailleurs le cas dans plusieurs pays comme la France, le Québec et la Suisse, qui accordent de nou- velles missions aux pharmaciens, notamment la vaccination, le suivi des malades sous anti- coagulants, l’éducation thérapeutique des patients asthmatiques, la prise en charge de certaines pathologies banales, telles que les angines, cystites ou encore mycoses cutanée, dépistage du cancer colorectal. Ainsi, toutes les études montrent l'impact de ces missions sur la maîtrise des dépenses en matière de santé et sur la pérennité des caisses. Il est important de rappeler que 51% du budget de nos caisses vont à la prise en charge des maladies chroniques et ALD, dont 27% pour la dialyse, les cancers, le diabète et le l'hypertension artérielle (HTA). Cela dit, à ce jour, il est donc regrettable

Le rapport de la Cour des comptes est malheureu- sement biaisé, ambigu et criti- quable.

Calcul du prix de vente du médicament pour les 4 tranches avec la marge du pharmacien Prix public de vente (PPV)= Prix fabricant hors taxe (PFHT) + (Marge grossisterie) + (Marge pharmacie) + (TVA) Marge pharmacie ( TVA comprise )

Prix public de vente (PPV) = Prix fabricant hors taxe (PFHT) + Prix fabricant hors taxe 11%* + Prix fabricant hors taxe 57%* + (TVA) Prix public de vente (PPV)= Prix fabricant hors taxe (PFHT) + Prix fabricant hors taxe 11%* + Prix fabricant hors taxe 47%* + (TVA) Prix public de vente (PPV)= Prix fabricant hors taxe (PFHT) + Prix fabricant hors taxe 2%* + (300 DH) + (TVA) Prix public de vente (PPV)= Prix fabricant hors taxe (PFHT) + Prix fabricant hors taxe 2%* + (400 DH) + (TVA)

33,93%

PFHT ≤ 166 DH

29,76%

166 DH < PFHT ≤ 588 DH

300 DH

588 DH < PFHT ≤1766 DH

400 DH

PFHT > 1766 DH

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