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DEVELOPPEMENT DURABLE
JEUDI 11 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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toujours en exercice, certains sont en complicité avec des mafias qui se sont spécialisées dans le vol des cèdres et du bois des forêts du Royaume», déplore-t-il. En plus des facteurs précités, la détério- ration de la forêt marocaine est en outre liée à la multiplication des incendies. Selon l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), au Maroc, en moyenne, 295 feux incendient 2.980 ha par an. Notons que durant la période 1960- 2019, 17.711 départs de feux ont été recensés et près de 178.773 ha ont été endommagés. D’après la même source, ces incendies sont caractérisés par une répartition spatiale et temporelle assez marquée, précisant que la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima est la plus affectée, puisqu’elle observe annuelle- ment près de 170 incendies qui touchent environ 1.600 ha. «Actuellement, le milieu forestier au Maroc est très menacé par les incen- dies car, auparavant, la tutelle recrutait occasionnellement des riverains, rési- dant à côté de la forêt, afin de surveiller les départs de feu, mais de nos jours, cette pratique a tendance à disparaître» , fait savoir Mohamed Benata. Une situation sanitaire en péril Dans le même ordre d’idées, l’ingénieur agronome nous explique que la dégra- dation de la situation du domaine fores- tier marocain est de surcroît causée par la propagation d’un agent pathogène. «Nous assistons aujourd’hui à la pro- pagation d’un virus ou champignon qui tue les pins au Maroc. Face à cela, nous risquons de perdre une grande superfi- cie de pineraie disséminée par cet agent pathogène et, à part l’abattage, nous n’avons malheureusement pas encore trouvé de solution. L’ANEF fait de son mieux pour arracher les arbres atteints en brûlant les brindilles pour essayer de limiter la circulation du virus, mais pour l’instant ça continue de progres- ser. Ainsi, il est nécessaire de préciser que l’implantation d’espèces externes au Maroc, importées de l’Australie ou de l’Amérique, est déconseillée. Nous avons des espèces autochtones qui ont résisté pendant des milliers d’années et, en principe, l’ANEF devrait plutôt baser
Les recommandations du CESE
• Réhabiliter les écosystèmes forestiers en passant progressivement d’un droit d’usage accordé aux populations locales à une récupération par l’Etat de ce droit dans toutes les aires protégées, en propo- sant des activités alternatives aux populations concernées; • Accompagner les groupements de populations dépendantes et les éleveurs, en favorisant le dévelop- pement de l’économie sociale et solidaire; • Augmenter, conformément aux engagements internationaux du pays, l’espace des aires protégées pour les faire passer progressivement de 3,76% actuellement à 30% en 2050; • Intensifier les opérations de reboisement et de régénération naturelle en mettant en œuvre notam- ment l’identification du potentiel des espaces à reboiser, l’organisation à l’échelle nationale de cam- pagnes de plantation, la promotion des investissements durables, ou encore l’octroi d’incitations fiscales aux entreprises impliquées; • Mobiliser le potentiel de l’intelligence artificielle pour le suivi des plantations, la surveillance et la lutte contre les incendies de forêts, en s’appuyant sur les expertises avérées développées par le secteur privé; • Développer l'écotourisme dans les aires protégées en tenant compte de leurs spécificités culturelles, territoriales et écologiques.
Rappelons qu’en février 2020, le Roi Mohammed VI avait donné le coup d’en- voi de la stratégie nationale de dévelop- pement du domaine forestier «Forêts du Maroc 2020-2030». Cette dernière s’assigne pour objectifs le repeuple- ment, à l’horizon de 2030, de 133.000 ha de forêts, à travers le reboisement de 50.000 ha chaque année en vue d'atteindre 100.000 ha reboisés chaque année à la fin de la stratégie. Elle vise également la création de 27.500 postes d’emploi directs supplémentaires, en plus de l’amélioration des revenus des filières de production et de l'écotou- risme pour atteindre une valeur mar- chande annuelle de cinq milliards de dirhams. ◆
son programme de reboisement sur ces espèces endémiques au lieu d’importer des espèces qui vont par la suite faire des ravages», détaille-t-il. Afin de minimiser les dégâts engen- drés par cette situation et préserver le patrimoine forestier national, Mohamed Benata appelle au renforcement du capital humain, notamment en faisant participer les riverains et en recrutant des gardiens occasionnels pendant les périodes de forte chaleur. En outre, l’ex- pert souligne l’importance d’augmenter la surveillance en accordant aux gardes forestiers les moyens matériels néces- saires pour leur permettre de mener à bien leurs missions. Benata insiste également sur la sanction de toute per- sonne responsable d’un comportement mettant en péril le domaine forestier.
Selon l’Agence nationale des eaux et forêts, au Maroc, en moyenne, 295 feux incen- dient 2.980 ha par an.
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