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JEUDI 11 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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Accès aux soins
◆ L’OMS a récemment publié le Répertoire de données sur les inégalités en santé. Il en ressort que de nombreux écarts en termes d’accès aux soins persistent encore dans plusieurs pays. ◆ Au Maroc, le rural et l’urbain ne sont pas égaux face aux problèmes de santé. En effet, le taux brut de mortalité y est respectivement de 6,4 et de 4,3 pour mille habitants. Des inégalités persistantes
fois, malgré les améliora- tions apportées auxdits services, les inégalités en matière d’accès aux soins continuent de persister. De fait, on ne peut agir efficacement sur les inéga- lités sans agir en premier lieu sur les déterminants sociaux de la santé. Par ailleurs, on assiste à des disparités flagrantes dans tout ce qui concerne entre autres la mortalité infantile, la santé reproductive et les maladies chroniques» , affirme Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé. Et de poursuivre : «Il est impor- tant de noter que les ménages marocains participent aux dépenses de santé à hauteur de 60%, dont 45% sont une participation directe et 15% à travers les cotisations d’assu- rance maladie» . Pour sa part, Dr. Maryam Bigdeli, représentante de l’OMS au Maroc, considère que la crise covid est venue aggraver les déterminants de la santé, avec des inéga- lités sociales, mesurées par l’indice de Gini, montrant une hausse de près de deux points de pourcentage, passant de 38,5% à 40,3% au niveau national, de 37,2% à 39,1% en milieu urbain et de 30,2% à 31,9% en milieu rural (HCP). «Nous suivons avec attention la question des inégalités en santé qui est un souci trans- versal à toutes nos actions conjointes avec le gouverne-
ment marocain. Le Maroc a parcouru un chemin notable dans le suivi des inégalités, et ce à travers de nombreux observatoires nationaux et institutions qui produisent des données et des analyses d’une richesse incontestable. Nous constatons que le Maroc est suffisamment outillé au niveau de la production de l’évidence sur les inégalités» , souligne la représente de l’OMS au Maroc Néanmoins, elle estime que nombre de paramètres conti- nuent à creuser le fossé de ces inégalités en santé (structure géographique, environnement, économique...etc.). Généralisation de l’AMO : Premier pas en avant Les données d’une étude marocaine sur les inégalités en santé démontrent que selon le niveau de vie, les personnes aisées ont non seulement une espérance de vie supérieure à celle des personnes moins aisées, mais de plus, elles perdent moins d’années de mauvaise santé (11 ans) par rapport aux personnes moins aisées (12.6 ans) et les per- sonnes appartenant au quintile moyen (13,5 ans). Sur le plan régional, en plus d’une espérance de vie à la naissance supérieure à la moyenne nationale (76,9 ans), les populations des régions de Rabat-Salé-Kénitra (79,7 ans) et de Casablanca-Settat (78,2 ans) passent un nombre d’années en mauvaise santé (11,4 et 11,5 ans) inférieur
Au Maroc, les dis- parités en santé ont toujours la peau dure, malgré de nombreuses réformes initiées ces dernières années.
Le Maroc n’est pas en reste, puisque les disparités en santé ont toujours la peau dure, et ce malgré de nombreuses réformes entamées ces der- nières années. Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé et de la Protection sociale, les milieux ruraux et urbains ne sont pas égaux face aux problèmes de santé. En effet, le taux brut de mortalité est de 6,4 pour mille habitants au rural et de 4,3 en urbain. Le taux de mortalité infanto-juvénile est de 26 pour mille habitants au rural com- paré à une valeur de 18,8 en urbain. Des disparités «flagrantes» «Les citoyens ne bénéficient pas de la même façon des services de santé, puisque les indicateurs de santé diffèrent selon le milieu de résidence, la région, l’urbain et le rural, le niveau de vie, le revenu, le niveau d’éducation, etc. Des
P artout dans le monde, garan- tir un accès équi- table aux services de santé à tous les citoyens est un pari difficile, mais nécessaire à relever. Le Répertoire de données sur les inégalités en santé publié en avril dernier par l’Organi- sation mondiale de la santé (OMS) vient confirmer ce constat. Il en ressort que des écarts «injustes et importants» en matière d’accès aux soins sont toujours très présents dans bon nombre de pays à travers le globe. En outre, en presque dix ans, l’écart entre riches et pauvres a diminué de moitié, notam- ment pour ce qui est de la couverture des services de santé chez les femmes, les nouveau-nés et les enfants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Par M. Boukhari
Le cadre des ODD offre une démarche holistique et complémen-
taire pour réduire les
inégalités en intégrant la santé dans son environne- ment social et économique.
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