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BOURSE & FINANCES
JEUDI 11 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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Dividende salarié
◆ Les experts préfèrent plutôt parler d’actionnariat salarié. Voici leurs arguments. Une rémunération attractive, mais réductrice S ur proposition d’Ab- delghani Youmni, économiste et pro- fesseur au Business School de l’univer- Par A. Diouf
mal à l’aise avec le terme de dividende salarié. Le dispo- sitif de partage de valeur, «trouvaille du président fran- çais Emmanuel Macron», éga- lement dénommée «le profit pour tous» par son ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, n’a donc pas trouvé grâce auprès d’eux. Ils lui ont préféré celui d’ «actionnariat salarié» . L’actionnariat salarié offre plus d’implications «Le capital humain est fon- damental dans la création de valeur. Mais je trouve que par- tager cette valeur qui est le dividende est quelque chose d’anachronique. Parce que ce n’est pas conventionnel, ce n’est pas défini dans un contrat de travail», a souli- gné Leïla El Andaloussi, qui a tout de suite tranché qu’il s’agit d’une rémunération. De son côté, l’avocat Mohammed Oulkhouir a com- mencé par citer Albert Camus qui disait «Mal nommer les choses, c’est rajouter au mal- heur du monde» . Ensuite, poursuivant son propos, il a
Pour Hicham Amadi, «le terme de dividende salarié est à mon sens assez séduisant pour les salariés, mais il pose un faux problème puisqu’il n’y a que les sociétés protégées par l’Etat, notamment les grandes entreprises, les banques et les sociétés pétrolières qui dis- tribuent des dividendes sala- riés. Les PME ne le font pas, or le tissu économique maro- cain est constitué à hauteur de 95% de PME». Selon le patron de Heetch, l’entrée au capital d’une société doit se faire en amont. Bref, étant donné que l’ac- tionnariat salarié a été pré- féré au dividende salarié au Maroc, par où faut-il alors commencer pour le mettre en place ? La réponse qui a eu l’unanimité, est par la réforme du Code du travail. «Certes, ce texte est très jeune au Maroc, puisqu’il date juste de 2008, mais son contenu est complètement dépassé» . En attendant cette réforme que la CGEM appelle aussi de tous ses vœux, le seul regret relevé lors de cette conférence était qu’il n’y avait pas de syndicaliste parmi les panélistes. Du coup, le point de vue du salarié, qui était pourtant au cœur de la thé- matique, n’a pas été entendu. Abdelghani Youmni s’en explique : «nous avons volon- tairement fait le choix de ne pas inviter de représentant des salariés, parce que notre but était de rester dans une démarche plutôt académique, didactique. D’ailleurs, comme vous l’avez constaté, l’au- dience était majoritairement composée d’étudiants». ◆
valeurs et du profit est un sujet qui interpelle dans un Maroc qui change. Elle se pose de plus en plus pas seulement au Maroc, mais aussi un peu partout dans le monde. Sur le papier, l’idée d’un dividende salarié est très attractive. Mais, en réalité, c’est très complexe de la mettre en place pour des raisons fiscales, juridiques et de partage de richesse. Avec l’impôt, le partage est facile. Par contre avec le capital, c’est plus compliqué». Au Maroc, le dividende salarié existe dans certaines entreprises, notam- ment dans les banques. Et Youmni de demander : « Faut-il le généraliser avec des recom- mandations et une relance de la réforme du Code du travail ? Est-ce que le divi- dende salarié est une rému- nération ou une prime ?» . Nous allons nous arrêter à ces deux interrogations dont les réponses ont suffi, à notre sens, à résumer la rencontre. En effet, dès l’ouverture de la conférence, les trois pané- listes ont tous déclaré être
sité Mundiapolis, qui a modéré la rencontre, trois personna- lités du monde des affaires étaient invitées pour débattre du thème : «Le dividende sala- rié : mesure d’équité ou par- tage de gouvernance» , le jeudi 27 avril. Il s’agit de Leïla El Andaloussi, directrice du cabi- net ABS Consulting et expert- comptable, Mohammed Oulkhouir, avocat interna- tional au cabinet Chassenay Waterlot & Associés, et Hicham Amadi, Directeur général de Heetch Maroc. Disons-le tout de suite : il n’y a pas eu débat ! En effet, comme nous le verrons plus loin, mal- gré l’introduction de Youmni dans laquelle il a brillamment campé le décor, les interve- nants sont restés alignés. Selon Youmni donc, «la ques- tion de la répartition des
Sur le papier, l’idée d’un dividende salarié est très attrac- tive. Mais en réalité, c’est très complexe de la mettre en place pour des raisons fiscales, juri- diques et de partage de richesse.
expliqué que «j’ai l’impres- sion qu’avec le dividende salarié, on commet cette erreur. Cela n’a pas de sens effectivement et je pense que la thématique, c’est plutôt l’actionnariat salarié, car le dividende salarié renvoie uniquement
Au Maroc, le dividende salarié existe dans cer- taines entreprises, notamment dans les banques.
à un aspect financier, ce qui est somme toute très réduc- teur et marginal. A la place, je lui préfère l’actionnariat salarié qui a plus d’implications en termes de prise de décision, de représentation, de droit de vote, etc.».
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