Cornwall_2013_02_27

Course à l’investiture du PLC Une candidate visite Cornwall et présente ses idées ACTUALITÉ editionap.ca

ANH KHOI DO anhkhoi.do@eap.on.ca

Elle ne reçoit pas autant de couverture médiatique que Justin Trudeau et Marc Garneau, les deux candidats les plus en vue dans la course à l’investiture du Parti libéral du Canada (PLC), mais Karen McCrimmon est venue à Cornwall exposer ses idées. Mme McCrimmon a tenté d’arracher, lors des élections fédérales de 2011, le siège du conservateur Gordon O’Connor, l’ancien ministre de la Défense nationale, dans la circonscription de Carleton-Mississipi Mills. «Je me suis lancée en politique, dit-elle aux curieux présents à la salle des Chevaliers de Colomb de Cornwall, car je sentais que le Canada se dirigeait vers le mauvais chemin.» Contrairement à la conférence de presse deJustinTrudeau,celledeMmeMcCrimmon ressemblait à une réunion dans un conseil municipal. Ainsi, les gens posaient des questions et l’ancienne militaire donnait sa réponse. Même si elle a déjà des opinions bien établies, elle veut se présenter comme la candidate qui consulte tout le monde. Après sa carrière militaire, elle est devenue une médiatrice professionnelle. Quant à la politique énergétique, Mme McCrimmon croit que les sables bitumineux doivent être développés «de façon responsable». Elle encouragera l’Alberta à développer des instruments pour transformer le sable bitumineux en pétrole raffiné. «Nous (le Canada) vendons le sable bitumineux à la Chine, mais nous ne pouvons pas le vendre à d’autres pays», déplore-t-elle. Que pense-t-elle du rapport 2012 du Commissaire aux langues officielles du Canada affirmant que l’Ontario et la région métropolitaine d’Ottawa sont les champions canadiens des plaintes concernant la difficulté de se faire servir en français? «Le Canada a une politique officielle sur le bilinguisme, mais ses babines ne suivent pas ses bottines en termes d’investissements, affirme-t-elle. Quand j’étais dans l’armée canadienne, mes cours de français ne s’échelonnaient que sur six semaines. Mes formateurs croyaient à tort que j’étais à l’aise en français sous prétexte que je savais le lire et l’écrire. J’avais besoin de raffiner mes aptitudes en conversation française! Ça doit changer!» Elle encourage aussi l’Ontario à changer son système d’éducation. «Dans cette province, je ne peux même pas inscrire mes enfants dans une école de langue française. Ni mon mari ni moi ne sommes francophone. Beaucoup d’anglophones de l’Ontario veulent apprendre le français»,

Photo : Anh Khoi Do.

Karen McCrimmon, une des candidates à la course à l’investiture du Parti libéral du Canada (PLC), est venue à Cornwall pour ren- contrer des militants du parti et des curieux. Contrairement à Justin Trudeau, elle a favorisé des échanges avec les gens. Ceux-ci lui posaient des questions et elle leur répondait.

Brève biographie de Karen McCrimmon être prédestinée à une carrière militaire. Le père de cette native de Weston, une banlieue au nord-ouest de Toronto, était parmi les scientifiques qui ont développé l’AVRO CF-105 Arrow, un projet ambitieux d’intercepteur biplace conçu en 1953 par le gouvernement canadien et abandonné par celui-ci le 20 février 1959. Aujourd’hui, elle est une lieutenante-colonelle Forces canadiennes à la retraite. Elle est la première femme à com- mander un escadron aérien des Forces. Elle a servi durant la Guerre du Golfe, dans les Balkans et en Afghanistan. Elle a aussi tra- vaillé en Allemagne, aux bureaux de l’OTAN à Berlin. En 1995, Mme McCrimmon a reçu l’Ordre du mérite militaire, la plus haute dis- tinction militaire du Canada. Karen McCrimmon semblait

martèle-t-elle. En économie, elle favorise le libre- échange. Par contre, en soutenant qu’elle défendra le système de gestion de l’offre qui protège les produits laitiers canadiens de la concurrence étrangère, Karen McCrimmon se distingue de la candidate Martha Hall Findlay. «Je respecte les opinions de Mar- tha, affirme-t-elle. Je soutiens le système de gestion de l’offre, car j’ai remarqué qu’en Nouvelle-Zélande, un pays qui a aboli un tel système, le prix du lait n’a pas substan- tiellement périclité. De plus, je crains que des fermiers soient obligés de vendre leur ferme à des grandes chaînes spécialisées en alimentation et des intérêts chinois.» Quant au maintien des réserves amérindiennes, Karen McCrimmon croit que la décision appartient autant aux tribus qu’aux Canadiens. «Ce n’est pas uniquement auPremierministredeprendredesdécisions concernant les territoires et les réserves des Amérindiens, dit-elle. Aux dernières nouvelles, ce sont des représentants de compagnies pétrolifères qui ont demandé

à Stephen Harper, le premier ministre, de modifier la Loi sur les voies navigables, qui affecte les Amérindiens. Il n’a pas consulté les Amérindiens.» Karen McCrimmon croit que le Canada doit s’inspirer de la Suisse, «une démocratie directe», en organisant des référendums consultatifs. Karen McCrimmon et les autres candidats Si elle perd la course, elle «se ralliera au gagnant de l’investiture, à moins qu’il ait invectivé un autre candidat pendant la course». Lors du débat des candidats à Mississauga, Marc Garneau, un autre candidat, s’est demandé ouvertement quelles sont les expériences «dans le CV» Justin Trudeau qui le prédisposerait à gouverner un parti politique et un pays. «Tous les candidats sont bons. Marc a ses forces. Justin a les siennes. Justin sait amorcer une relation avec les gens. Certes, il n’a pas été dans l’espace, dit-elle pour faire rire les gens présents, mais il acquiert de l’expérience.»

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