Rapport Article 29 – Loi Énergie-Climat | Exercice 2021

ISS formule des recommandations de vote argumentées qui respectent les principes d’investissement durable et Rothschild & Co Asset Management Europe reste l’ultime décisionnaire de l’exercice des droits de vote. L’analyse qualitative, au cas par cas, de résolutions spécifiques (et notamment celles inscrites à l’agenda des assemblées générales de sociétés appartenant à des secteurs sensibles) nous amène parfois à voter différemment des recommandations de notre prestataire ISS. Notre politique de vote couvre l’intégralité de notre périmètre d’investissement en actions, sans distinction de zone géographique et de capitalisation boursière des sociétés. En conséquence, le périmètre des droits de vote couvre les actions européennes et internationales détenues dans nos OPC. Nous nous réservons le droit d’exercer, de façon exceptionnelle, nos droits de vote dans le cadre des assemblées générales obligataires et des SICAV. Les actifs sous délégation de gestion financière ne sont pas pris en compte dans le périmètre de notre politique de vote et d’engagement, lequel intègre néanmoins les actifs dont nous recevons la délégation de gestion financière. Principes d’investissement relatifs aux secteurs sensibles et aux mécanismes de désengagement Les décisions prises en matière de désengagement sectoriel relèvent de l’application de certaines de nos exclusions (UN Global Compact à la suite de controverses environnementales très sévères et Principes d’investissements relatifs au charbon thermique) et sont complétées de procédures découlant de notre politique d’engagement, détaillées ci-dessous. Chez Rothschild & Co Asset Management Europe, nous considérons que le désinvestissement est une option qui doit être envisagée comme “une solution de dernier recours”. En effet : ▪ Renoncer à son statut d’actionnaire a pour conséquence de se priver de droits de vote à travers lesquels nous pouvons nous exprimer et faire part aux sociétés de leurs axes d’amélioration. ▪ Renoncer à son statut d’actionnaire ou de détenteur d’obligations a généralement pour conséquence de limiter la possibilité d’un dialogue constructif avec les sociétés. ▪ Vendre des titres, qui plus est, échangés dans le marché secondaire, a pour conséquence de limiter notre contribution d’impact potentiel sur l’économie réelle, à moins de s’inscrire dans des actions collectives et d’user d’un “effet de massification” qui peut faire une plus grande différence. Nous pensons, plus généralement, que l’engagement ne peut justifier le statu quo , que ce soit dans le cadre de la gestion de nos portefeuilles d’investissement, ou s’agissant des changements souhaitables à opérer dans l’économie réelle et la société. Cela étant, nous estimons qu’une procédure d’escalade, et notamment de désengagement sectoriel, se doit d’être pragmatique et “au cas par cas”, afin d’accompagner les acteurs de tous les secteurs dans leur transformation, tout en gérant le risque-rendement au service de nos clients. À titre d’exemples : ▪ Dans le cadre des principes d’investissement relatifs au secteur du charbon thermique, portés par le groupe Rothschild & Co, notre dialogue se concentre en premier lieu sur les émetteurs en portefeuille qui, selon la Global Coal Exit List d’Urgewald, semblent enfreindre nos seuils d’exclusion et/ou ne semblent pas avoir de plan de sortie. Des preuves ou une ambition insuffisante à la fin de périodes d’engagement prédéfinies entraînent l’exclusion des émetteurs concernés. ▪ Un comité controverses a été mis en place en début d’année 2022. Les Associés-Gérants, la Responsable de l’analyse ESG et financière, la Responsable de la gestion des risques, la Responsable du contrôle interne et de la conformité sont membres permanents du comité. Les équipes de gestion détentrices de l’émetteur sujet à la controverse ainsi que les analystes dédiés au secteur participent en fonction du cas abordé. Ils se réunissent dans les jours suivant la survenance d'une controverse sévère. Fonctionnant de manière collégiale, les membres du comité actent au cas par cas de la décision la plus adéquate : désinvestir, autoriser le maintien des titres existants et interdire tout nouvel investissement ou mettre la valeur sous surveillance. Dans les deux derniers cas précités, ils décident du temps accordé à l’émetteur pour répondre de manière circonstanciée aux faits qui lui sont reprochés (généralement 3 à 6 mois), mais également de la nature des actions correctives à mettre en œuvre par l’émetteur et les délais associés. Pour une controverse donnée, les membres se réunissent chaque fois que de nouvelles informations sont rendues publiques ou à chaque échéance fixée dans le programme d’engagement. Les décisions actées lors des comités précédents peuvent alors être ajustées. Pour tous les cas autres que ceux mentionnés ci-dessus, et en dehors de nos cadres d’exclusions normatives, nous veillons à ce que nos gestionnaires de portefeuille disposent d’une information suffisante afin d’apprécier le risque ESG potentiel associé à un émetteur. Dans la mesure où les actions correctives dont nous souhaitons la mise en œuvre par les émetteurs varient tant en complexité, en importance qu’en matérialité, notre approche se veut pragmatique à cet égard.

Focus sur les énergies fossiles

Concernant les combustibles fossiles, notre démarche s’inscrit dans la durée : nous voulons accompagner dans le temps les acteurs économiques dans leur transition climatique. Conscients de la contribution aux enjeux climatiques et de biodiversité des émetteurs impliqués dans les combustibles fossiles, nous analysons la trajectoire des entreprises afin d’évaluer le potentiel, la capacité et la faisabilité de transformation de leurs modèles économiques vers des activités moins carbonées et sélectionnons celles qui sont les plus à même de concrétiser leurs ambitions et assurer la réduction de leurs incidences négatives.

Nous les rencontrons régulièrement afin de suivre la trajectoire concrète de l’entreprise, notamment en la confrontant et challengeant sur les facteurs mentionnés préalablement. C’est également l'occasion pour nous, d’un côté, de comprendre la portée stratégique au sein de l’entreprise de la démarche climat et les défis affrontés et, de l’autre, de les encourager à agir sur des points d’étapes clés : ▪ L’engagement formalisé et public de réduire les émissions de gaz à effet de serre sur tous les scopes d’ici 2050 selon un scénario aligné avec l’Accord de Paris et un cadre méthodologique scientifiquement valide ▪ L’augmentation des capacités ENR et l’arrêt des projets d’expansion fossile ▪ Agir en faveur d’une réduction drastique et rapide des émissions de méthane via la mise en place de systèmes de télédétection et de programmes de maintenance ainsi qu’en limitant définitivement les pratiques de torchage ▪ La publication des données de chiffre d’affaires et d’investissement relatives à la taxonomie environnementale européenne Ces éléments participent aussi à notre réflexion sur l’exercice de nos droits de vote, en particulier dans le cas de Say on Climate proposé par l’acteur fossile. Conscients que les transformations d’entreprise ne relèvent pas du court terme et doivent pouvoir être réalisées de manière pragmatique en tenant compte des implications sociales et financières, nous pouvons tout de même être amenés à nous désengager de certains acteurs si la trajectoire constatée et l’avancée des progrès sont trop éloignées des objectifs communiqués et des échanges que nous avons pu avoir avec les représentants de l’entreprise. Depuis 2021, nous participons également activement au groupe de travail sur les combustibles fossiles de l’AFG au sein duquel nous avons contribué à la rédaction d’un guide sur ce sujet, publié fin octobre 2021. De plus, nous faisons partie du groupe de travail et d’engagement collaboratif sur le secteur de l’énergie de la coalition Finance for Tomorrow “Investors for a Just Transition.

Au-delà de la note, nous cherchons à évaluer le profil environnemental global de l’entreprise au travers des éléments clés suivants : ▪ Mix énergétique des capacités de production et ventilation dans les revenus ▪ Répartition géographique des actifs et ventilation par typologie de ressources ▪ Niveau d’implication dans les combustibles non conventionnels ▪ Pipeline de nouveaux projets ▪ Systèmes d’efficience énergétique ▪ Capex low carbon dont la part allouée aux ENR, innovations technologiques et mécanismes de capture et séquestration du carbone ▪ Financements et allocation du Free Cash Flow ▪ Controverses environnementales Les paramètres ci-dessus sont articulés avec l’évaluation de la stratégie climatique de l’entreprise et le potentiel d’alignement avec l’Accord de Paris : ▪ Existence d’une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre, périmètre des activités et géographies concerné, mesurabilité, reporting TCFD et niveau d’ambition des objectifs en matière de scopes d’émissions, d’utilisation des techniques de compensation, de calendrier, et audit par un tiers (SBTi) ▪ Planification, investissements et cessions nécessaires et prévus ▪ Suivi des niveaux d’intensité carbone et de température ▪ Prise en compte des enjeux relatifs à la transition juste (stratégie de transition juste, employés concernés, programmes de reconversion et budget alloué) ▪ Degré d’implication et de responsabilité du Top Management ▪ Validation de la stratégie climatique en assemblée générale au travers de Say on Climate Pour cela, nous utilisons différentes sources : MSCI ESG Research, Carbon4 Finance, SBTi, TPI, CDP … ainsi que les rapports des ONG, des brokers et de sociétés. Les entreprises présentes dans nos portefeuilles font l’objet d’un suivi régulier et de notre processus d’engagement prioritaire, avec un accent particulier sur les 18 émetteurs les plus polluants.

24 Rapport Article 29 – Loi Énergie-Climat | Rothschild & Co Asset Management Europe

Rothschild & Co Asset Management Europe | Rapport Article 29 – Loi Energie Climat 25 Rothschild & Co Asset Management Europe | Rapport Article 29 – Loi Energie Climat 25

Made with FlippingBook Learn more on our blog