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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 12 DÉCEMBRE 2024
ECONOMIE
essentielle. Ils garantissent un environnement où innovation et concurrence cohabitent sans dérives monopolistiques. Par exemple, dans l’énergie, secteur en pleine mutation avec l’émergence de l’hydro- gène vert, un régulateur fort devient indispensable pour accélérer les investissements et fixer des règles claires. Cette approche s’est également révé- lée fructueuse dans des secteurs comme les ports, où la sépara- tion des rôles entre opérateurs et régulateurs a permis un dévelop- pement impressionnant. Cependant, des défis demeurent. Certains secteurs comme les aéroports ou la Poste pourraient bénéficier d’un modèle similaire à celui des télécoms ou des ports pour maximiser leur attrac- tivité. Le président du Conseil de la concurrence a également insisté sur l’importance d’éviter les rentes de situation dans les secteurs régulés et de maintenir une concurrence saine au ser-
vice de l’innovation. La trajectoire marocaine est celle d’un équilibre délicat entre libé- ralisation économique et inter- vention stratégique. Ce modèle, tout en étant perfectible, offre un exemple intéressant pour d’autres économies émergentes.
La création de régulateurs forts, indépendants mais complémen- taires de l’État, témoigne d’une vision à la fois pragmatique et ambitieuse. Le Maroc, grâce à cette approche, s’affirme comme un acteur économique résolument
tourné vers l’avenir. La posi- tion transversale du Conseil, qui adresse tous les secteurs écono- miques tout en veillant à la pro- tection du consommateur, est un témoin de ce saut qualitatif qui apaise l’environnement des affaires ◆
Selon Ahmed Rahhou, la perception des opérateurs quant aux prérogatives et au rôle du Conseil de la concurrence a beaucoup évolué ces dernières années. Quasiment inconnue il y a quelques années, cette institution est devenue le passage obligé pour tous les opérateurs économiques privés et publics pour leurs opérations de concentration, notamment. Les notifications au Conseil que ce dernier rend publiques pour solliciter d’éventuelles objections ou remarques, ont rendu l'environnement des affaires plus transparent. Les opérations de fusions-acquisitions, de capital investissement ou tout simple- ment d’alliances entre entreprises marocaines ou multinationales opérant au Maroc, sont sur la place publique, offrant une plus grande visibilité sur la dynamique économique dans le Royaume. En outre, les avis du Conseil, qui souvent font parler d’eux du fait de la pertinence de leurs recommandations, sont devenus là aussi sujets de débat public. Ahmed Rahhou a d’ailleurs indiqué que les différentes recommandations à l’intention de l’Etat et des opérateurs font l’objet d’un suivi de la part du Conseil. Le gouvernement doit en effet justifier ou expliquer pourquoi il ne tient pas compte des recommandations, tandis que les acteurs du privé doivent faire preuve de coopération en mettant en œuvre, même progres- sivement, les recommandations du Conseil. A écouter le président de l’Autorité de la concurrence, on comprend que l’Etat régulateur, dans toutes ses formes de régulation modernes, a créé indéniablement de nouveaux défis et besoins d’adaptation pour les opérateurs. Soit ! Mais au final, cela se traduit par une plus grande efficience de l’économie dans son ensemble, et qui profite à la collectivité. Retours d’expériences
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