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JEUDI 12 DÉCEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
ECONOMIE
Entrepreneuriat «La difficulté majeure de la PME marocaine reste le financement du cycle d’exploitation»
lité. Cette mesure entrave malheu- reusement le bon fonctionnement de l’auto-entrepreneur. Si on lui a fixé un seuil annuel de 200.000 DH pour les prestations de services et de 500.000 DH pour les activi- tés agricoles ou industrielles, c’est qu’il devrait normalement avoir le plein droit d’exploiter pleinement ces plafonds et avec n’importe quel client de son choix, à condi- tion de s’inscrire dans la légalité et de payer ses déclarations à temps. Aujourd’hui, nous continuons à reconduire cette limitation du pla- fond vis-à-vis du même client, et c’est un acte qui a porté préjudice au statut de l’auto-entrepreneur au Maroc. F.N.H. : L’investissement et l’emploi sont mis en avant dans le PLF. Comment éva- luez-vous l’impact potentiel de ces priorités sur la crois- sance économique ? Y. G. F. : Le budget général de l’Etat au titre de la Loi de Finances 2025 prévoit un investissement public de 128 milliards de dirhams; il est en augmentation de 8,5% par rapport au budget de l’an- née 2024. Par conséquent, ces investissements sont destinés aux infrastructures et resteront non productifs puisqu’il n’y a aucun changement de paradigme dans les méthodes de mise en œuvre du budget. De ce fait, les taux de croissance qu’on réalise ces dernières années, aux alentours de 3% du PIB, ne permettent pas de créer suffisamment de postes d’emplois. Les aléas climatiques
L’entrepreneuriat au Maroc connaît des défis majeurs, notamment pour les PME qui traversent une période difficile. La Loi de Finances 2025 met l’accent sur l’investissement et l’emploi, tout en prévoyant un amendement visant à assouplir les conditions fiscales des auto-entrepreneurs. Entretien avec Youssef Guerraoui Filali, président du Centre marocain de la gouvernance et du management (CMGM).
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Tout d’abord, comment évaluez- vous l’état actuel de l’entre- preneuriat au Maroc ? Quels sont les principaux obstacles qui entravent ce secteur ? Youssef Guerraoui Filali : L’entrepreneuriat au Maroc fait face à de multiples défis, plus par- ticulièrement courant les quatre dernières années post-crise sani- taire liée au Covid-19. Les défaillances d’entreprises ont en effet augmenté de 13% en moyenne entre 2023 et 2024, ce qui confirme l’existence de mul-
tiples obstacles qui entravent la survie et la pérennité des entre- prises marocaines. Parmi ces prin- cipaux obstacles, je citerai par ordre de priorité : l’économie de rente, qui exclut la petite et très petite entreprise des marchés et commandes publics; les retards et défauts de paiement impactant le fonds de roulement de l’entreprise qui livre le produit ou la prestation; la pression fiscale et l’effet infla- tionniste sur les prix, qui affectent continuellement la compétitivité économique des TPME, ainsi que le faible accès au financement
face à des opérateurs de cré- dit qui ne prennent pratiquement pas de risques avec l’entreprise marocaine et restent très liés aux garanties tangibles. F.N.H. : Le PLF 2025 prévoit d’assouplir les conditions fis- cales pour les auto-entrepre- neurs. Cette mesure aura-t- elle un impact significatif sur le nombre d’auto-entrepre- neurs au Maroc ? Y. G. F. : La limitation du pla- fond de bons de commande à 80.000 DH reste toujours d’actua-
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