FNH N° 1177

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 12 DÉCEMBRE 2024

POLITIQUE

Mugabe, héros de l'indépendance devenu autocrate, a dirigé le Zimbabwe pendant 37 ans. En novembre 2017 , un coup d'Etat militaire l'a poussé vers la sortie. Son règne a transformé le «grenier de l'Afrique» en une écono- mie moribonde et exsangue, avec une inflation galopante et une émigration massive.

période tumultueuse, oscillant entre espoir démocratique et retour à l'auto- ritarisme.

Tunisie : Zine El Abidine Ben Ali

L ibye : Mouammar Kadhafi

En janvier 2011 , après 23 ans de règne, Ben Ali a pris la poudre d'escampette pour trouver refuge en Arabie saoudite, face à une vague de manifestations populaires. Le peuple tunisien, lassé de la corruption et du manque de libertés, a dit «non» à l'oppression, inaugurant ainsi le Printemps arabe. Derrière lui, il laisse pourtant une Tunisie encore vacillante, en proie à une autocratie à peine voilée. Ces destins, bien que variés, partagent un dénominateur commun : l'illusion d'une emprise éternelle sur le pouvoir. Les dictateurs et autres chefs d’Etat avides de pouvoir s'entourent souvent de courtisans serviles, se coupant de la réalité et des aspirations de leur peuple. Ils finissent par croire en leur propre invincibilité, jusqu'à ce que la réalité les rattrape. Leur chute laisse généralement des nations en proie à l'instabilité. Les ins- titutions, affaiblies par des années de gouvernance autocratique, peinent à répondre aux aspirations démocra- tiques. Les économies, souvent pillées et mal gérées, mettent des années à se redresser. Les sociétés, fracturées par la répression, doivent entreprendre un long chemin vers la réconciliation. Il est ironique de constater que ces lea- ders, qui se voyaient en sauveurs de leur nation, finissent souvent par être perçus comme les fossoyeurs de leur propre héritage. Leur obstination à s'accrocher au pouvoir précipite leur chute et plonge leur pays dans le chaos qu'ils préten- daient éviter. L'histoire nous enseigne ainsi que le pouvoir absolu corrompt absolument. Et les dirigeants qui ignorent les aspira- tions de leur peuple pour assouvir leur soif de pouvoir finissent indubitablement par être balayés par les vents du chan- gement. ◆

Que dire de Mouammar Kadhafi ? Avec ses tenues flamboyantes, il a régné sur la Libye pendant 42 ans. Ce colonel autoproclamé «Guide de la révolution» pensait incarner l’éternité. En octobre 2011 , une rébellion soutenue par une intervention internationale a mis fin à son règne de façon tragique. Capturé, lynché, puis tué par les rebelles, il a laissé la Libye dans un chaos dont elle peine encore à se relever. Le «roi des rois d'Afrique» est tombé de son trône, emportant avec lui ses rêves délirants de grandeur.

 En Syrie, les rebelles islamistes ont fait tomber Bachar al-Assad le 8 décembre 2024.

Egypte : Hosni Moubarak

2019, suite à des mois de protes- tations. Accusé de génocide et de crimes de guerre, il fait depuis lors des allers-retours entre la prison et l’hôpital en raison de son état de santé. Mais son départ n'a pas apporté la stabi- lité espérée, le Soudan étant toujours englué dans des chouanneries meur- trières.

Février 2011 a vu la démission de Moubarak, après 30 ans passés à la tête de l'Egypte. Des places du Caire, notamment Tahrir, ont résonné des chants de liberté, forçant le «pharaon» à abdiquer. On le verra plus tard der- rière les barreaux, allongé sur un lit médicalisé, symbole d’un homme brisé. Son départ a plongé l'Egypte dans une

Zimbabwe : Robert Mugabe

Les dictateurs et autres chefs d’Etat avides de pouvoir s'entourent souvent de courtisans serviles, se coupant de la réalité et des aspirations de leur peuple.

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