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BOURSE & FINANCES

JEUDI 9 ET VENDREDI 10 JUILLET 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Créances en souffrance ◆ A fin mai, le portefeuille des créances en souffrance détenu par les banques atteint 73,74 milliards de DH. ◆ BAM s’empare de la problématique en étudiant plusieurs options pour la financiarisation des prêts douteux. La sinistralité gagne du terrain et inquiète L e niveau des créances en souf- france est intime- ment lié à l’envi- ronnement éco- Par Y. Seddik

Au Maroc, le taux de sinis- tralité du sec- teur bancaire a atteint 8% à fin mai 2020.

nomique. L’allongement des délais de paiement, les défaillances des entreprises et l’aggravation de la sinis- tralité sur les secteurs les plus sensibles n’arrangent pas les choses. Au Maroc, le taux de sinis- tralité du secteur bancaire tourne autour de 8%. Selon les statistiques moné- taires publiées par Bank Al-Maghrib à fin mai 2020 (tenant en compte deux mois et demi de confine- ment), le portefeuille des créances en souffrance détenu par les banques atteint 73,74 milliards de DH. La hausse est de 5,5% par rapport à l’encours de janvier, et de 8,9% par rap- port à mai 2019. Sur l’encours total, et en Year-to-date, les créances en souffrance ont aug- menté pour les ménages de +9,9% à 32,05 milliards de DH. Chez les entreprises, l'évolution est dispa- rate : les sociétés finan- cières affichent une varia- tion stable (0,00%) sur les créances en souffrance, qui se chiffrent à 658 MDH. En glissement annuel, ces der- niers ont baissé de 22%. Pour les sociétés non finan- cières privées, le porte- feuille sinistré augmente de

2,3% à 41 milliards de DH. Sur l'année glissante, ce solde progresse de 5,8%. Bref, le constat est clair : le secteur bancaire marocain ploie sous un stock de cré- dits en souffrance, lequel a un coût certain. Car, d’un côté, il pèse sur sa rentabi- lité, et de l’autre, il entrave sa capacité à financer pro- prement l’économie. Des solutions à l’étude Sur le front de la supervision bancaire, Bank Al-Maghrib fait toujours montre d’une proactivité. Avant même le déclenchement de la crise sanitaire, le régulateur se penchait sur le projet de la création d’une structure de défaisance. Objectif : épon- ger ces prêts non-perfor- mants. « S’agissant de la défai- sance et des solutions pou- vant alléger les bilans des banques d'une partie des

En Europe, par exemple, le marché est embryonnaire, non régulé et atomisé. Sur les 1.000 milliards d’euros d’actifs toxiques logés dans les banques européennes, seuls 130 Mds d’euros y sont vendus. D’ailleurs, l’Union euro- péenne, dans le but de favo- riser le rachat et la gestion de ces prêts non-perfor- mants, va créer un système électronique de négoce, qui permettrait de diminuer les coûts de transaction et d'attirer un nombre plus important d'acteurs. BAM aurait donc pensé au même plan : délester les bilans bancaires et faire émerger un marché secondaire des créances douteuses. Car, finalement, leur accumula- tion ne ferait que planer des besoins de recapitalisation et fragiliserait la transmis- sion de la politique moné- taire du régulateur. ◆

créances en souffrance, les schémas envisageables peuvent porter notamment sur des opérations de titri- sation, de cession directe de créances ou de restruc- turations industrielles et financières. La finalité de ces mesures est de résorber une par- tie de l’encours de prêts non performants en vue de permettre aux banques de consentir de nouveaux cré- dits », nous expliquait Bank Al-Maghrib fin mai dernier. Rappelons que les opé- rations de défaisance ont permis à nos voisins espa- gnols d'éviter des faillites bancaires lorsque le pays était frappé de plein fouet par la crise immobilière de 2011-2012. D'ailleurs, les professionnels estiment que ce modèle serait le plus scruté dans le cadre de l’étude la ncée par BAM. «Bank Al-Maghrib suit avec

les banques les discussions pour la mise en place d'une structure de gestion spé- cialisée dans le recouvre- ment des créances et l'op- tion de création d'un fonds de reprise des créances en souffrance », a-t-on appris. Elle a parallèlement lancé une étude avec l'appui de la Société financière inter- nationale (SFI), filiale du groupe de la Banque mon- diale, pour examiner les options et les freins aux plans légal, réglementaire et opérationnel. Marché secondaire Pourquoi donc ne pas vendre directement ces actifs «toxiques» au lieu de créer une bad bank ? C’est une autre possibilité étu- diée par le régulateur. En effet, le concept du marché secondaire de la gestion des créances dou- teuses est assez récent.

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