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BOURSE & FINANCES
JEUDI 9 ET VENDREDI 10 JUILLET 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Loi de Finances rectificative
◆ Les grands axes du projet de Loi de Finances rectificative dévoilés. ◆ Pour certains observateurs, cette situation de crise est une opportunité pour mener à bien les réformes. Le gouvernement balise la relance F ace à une conjoncture de crise, un projet de Loi de Finances rectifica- tive (LFR) s’est imposé. L’objectif est de réviser Par C Jaidani
Le soutien à l’entreprise et à l’emploi permettra d’éviter une vague de contesta- tions mas- sive.
les différentes projections et de lancer une série de mesures per- mettant de relancer la machine économique, tout en faisant des arbitrages budgétaires. Les finances publiques sont mises à rude épreuve. D’une part, l’Etat est appelé à jouer son rôle de sta- bilisateur à coup de fonds injec- tés dans l’économie pour soute- nir les secteurs les plus impac- tés et, d’autre part, les recettes publiques seront chahutées à cause de la crise économique. «Ce projet de LFR se distingue par le recentrage des orienta- tions autour de trois éléments clés, alors que dans la LF 2020, on recense pas moins de 21 élé- ments. La première orientation vise à relancer l’économie rapi- dement à travers la contractua- lisation des secteurs impactés. La deuxième a pour objectif de préserver l’emploi avec les aides aux entreprises qui gardent plus de 80% de leurs effectifs, et le troisième élément se focalise sur la réforme de l’administration» , souligne Driss Effina, président de Directoire du Centre indépendant des analyses stratégiques. «Excepté les trois objectifs prio- ritaires de ce projet, les autres seront décalés dans le temps et seront programmés dans la Loi de Finances 2021 si les cir- constances économiques le per- mettent» , ajoute Effina. L’Etat devrait accompagner les secteurs impactés à travers des mécanisme de financement adé-
quats qui ciblent aussi bien les entreprises privées que publiques. Pour l’informel, le projet de LFR a prévu d’alimenter le fonds Covid- 19 afin de financer et soutenir les activités non organisées. Ce dispositif devrait être maintenu jusqu’à fin 2020. Face à cette situation de crise mettant une forte pression sur les finances publiques, des inter- rogations se posent quant à la capacité de l’Etat à répondre à tous les besoins. «Il est prévu que le déficit budgé- taire soit porté à 7,5% et il peut être accentué davantage s’il le faut, surtout que la conjoncture internationale n’est pas favorable et plusieurs secteurs ou indica- teurs sont fortement secoués, comme le tourisme ou les trans- ferts des MRE», explique Youssef Oubouali, professeur de droit fis- cal. « Le gouvernement n’a pas assez de marges de manœuvre. Depuis le début de la crise, des mesures sont prises pour le court terme, car la situation évolue rapidement
fustigeant notamment la politique de l’Exécutif qui, sous l’effet du cumul de plusieurs lacunes durant les dernières années, met l’économie nationale et une bonne partie des Marocains dans une situation délicate. «Notre pays a perdu beaucoup de temps et d’énergie avec des stra- tégies incohérentes et peu effi- caces. Cette crise est le moment ou jamais de mener les réformes nécessaires, surtout celle de l’Ad- ministration» , indique Noureddine Médiane, du Parti de l’Istiqlal. Pour sa part, Samir Aboulkacem, du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), «le gouverne- ment doit assumer ses respon- sabilités. Il faut soutenir massi- vement l’économie et les popu- lations défavorisées, pour écarter le risque d’une grogne sociale de grande ampleur, avec une vague massive de chômage et de faillites d’entreprises. Les équi- libres macroéconomiques tant prônés par l’Exécutif ne doivent pas se faire au détriment des Marocains» . ◆
et il faut prendre en considé- ration les différentes évolutions afin d’ajuster les décisions. Le plus important est de maintenir le tissu économique en état de relance. Dans ces conditions, une nouvelle amnistie fiscale générale est souhaitable. Elle permettra de rassurer les entrepreneurs et le monde des affaires» , précise Oubouali. Chez la classe politique, les com- mentaires sont mitigés à propos du projet de LFR. Pour Abdallah Bouanou, président de la commis- sion de l’Intérieur à la Chambre des représentants et membre du Bureau politique du PJD, lequel conduit le gouvernement, «les trois orientations déclinées dans le texte viennent répondre aux besoins urgents du pays» . «Le projet de LFR est excep- tionnel pour une situation d’ex- ception. Le plus important est de soutenir les populations et les secteurs les plus impactés» , ajoute-t-il. Du côté de l’opposition, les voix qui s’élèvent sont plus critiques,
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