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JEUDI 9 ET VENDREDI 10 JUILLET 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Filières de niche Une résilience face à la sécheresse
◆ Avec de petites exploitations irriguées et bien entretenues, le rendement a été préservé. ◆ Une bonne partie de la production est destinée à l’export.
Tourisme rural Par Charaf Jaidani
Ces filières de niche ont été très peu impactées à l’export, surtout pour les produits destinés à la par- fumerie et à la cosmétique, fortement sollicités par des multinationales ou des marques de renom. Outre les industriels français, les produits marocains ont pu conquérir de nouveaux marchés comme le Japon, le Canada, la Suisse ou l’Allemagne. D’autres filières de niche comme l’héliculture pré- sentent de bonnes per- formances. La produc- tion nationale culmine à 15.000 tonnes, dont 85% sont destinés à l’export. L’activité est basée es- sentiellement sur la col- lecte, mais elle tend de plus en plus vers l’éle- vage de l’escargot, sur- tout les variétés à haut calibre. Le climat tempéré du Royaume peut assurer deux récoltes par an et un rendement à l’hectare de 10 tonnes, présentant une marge pouvant atteindre plus de 40% de l’inves- tissement engagé initiale- ment. Les produits sont écoulés en Europe à un prix de gros variant de 8 à 10 euros/kilo. ■
Des activités comme la culture de la menthe ont maintenu leurs perfor- mances et pré-sentent des marges intéressantes.
L e tourisme est le secteur le plus touché par la crise de la Covid-19. Le gouvernement a lancé une série de rencontres avec les représentants du sec- teur, notamment les hôteliers, les restaurateurs, les transpor- teurs touristiques et les sites de loisir et de divertissements pour discuter du redémarrage de leurs activités, tout en pré- servant la santé des clients et des employés contre tout risque de propagation du coronavirus. Des plans d’action ont été déclinés au profit des profes- sionnels impactés ainsi que des campagnes de promotion comportant essentiellement les produits et les destinations classiques, avec une absence quasi-totale du tourisme rural. Pourtant, le tourisme rural devrait être recommandé en cette période de crise, du fait que les sites d’accueil regroupent un nombre res- treint de personnes et leur fré- quentation est très faible. Le risque de contamination est donc réduit. Ces lieux sont le plus souvent implantés dans des régions ayant un faible taux de contamination du virus. Il est donc utile d’encourager ce genre de produits, surtout que leur impact social n’est plus à démontrer. ◆
« La quasitotalité des exploitations sont de petites tailles avec moins d’un hectare et font appel à l’irrigation. Elles sont soigneusement entrete- nues, ce qui leur a permis de résister à la sécheresse et de générer une bonne productivité », souligne Mohamed Rafiki, consul- tant en génie rural. « Ce genre de filières pro- cure des revenus alter- natifs aux communautés locales, surtout dans les régions enclavées où la pauvreté est dominante. Des produits comme le safran, la rose, le jasmin, la verveine, la menthe ou le géranium sont très demandés aussi bien par le marché national qu'à
C ontrairement à la céréaliculture qui a été forte- ment impactée par la séche- resse, avec une baisse des récoltes de plus de 70% comparativement à la nor- male, les filières de niche ont montré une certaine résilience. Par exemple, la branche des plantes aro- matiques et médicinales poursuit sa lancée, avec une production maintenue à 33.000 tonnes. Grâce à la diversité naturelle et géo- graphique du Maroc, avec plus de 4.200 espèces, l’activité présente des potentialités de dévelop- pement importantes. Par C. Jaidani
l’export, engendrant des marges bénéficiaires encourageantes », ajoute- t-il. En effet, la production du Maroc lui a permis de conserver sa position de 12 ème exportateur mondial et il a tous les atouts pour améliorer ce classement. Les produits maro- cains ont pu conqué- rir de nouveaux marchés comme le Japon, le Canada, la Suisse ou l’Alle- magne.
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