F OCUS AGRICOLE
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JEUDI 14 MAI 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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E n concertation avec les autorités locales et sanitaires, le ministère de l’Intérieur a décidé l’ouverture d’une douzaine de souks hebdomadaires, implantés dans des régions épargnées par le Covid-19. Cette action a pour objet de soulager les zones et les communes rurales concer- nées en permettant un approvision- nement adéquat de la population, non seulement en denrées alimentaires, mais aussi en intrants nécessaires à leurs activités et, surtout, à la vente de leurs produits agricoles. L’initiative est une bouffée d’oxygène notamment pour les petits exploitants, dont la majorité n’a pas bénéficié des mesures de soutien de l’Etat dans le cadre du Fonds Covid-19, d’autant que la saison agricoles est l’une des plus médiocres de ces dernières années. Cette situation a mis à rude épreuve la trésorerie des fellahs car les récoltes sont à peine suffisantes pour assurer leur subsistance. Les souks des autres communes rurales devront encore patienter le temps que la situation sanitaire s’améliore. Mais jusqu’à quand le monde rural pourra- t-il résister à ces restrictions dans une période aussi importante de la saison ? Certes, le Maroc a déjà connu, par le passé, des moments difficiles. Lors de la vague de sécheresse des années 80, les paysans ont manifesté une forte résilience face à l’aléa climatique par leur patience et leur volonté. Mais il y a des limites. Il est donc utile de penser à soulager cette catégorie de personnes en ouvrant les souks dans l’ensemble du Royaume tout en gardant fermés ceux qui présentent un risque. ◆ Souks hebdomadaires Par Charaf Jaidani FO Fellahonline
Filière pommes de terre Un potentiel peu exploité à l’export ◆ Le volume des exportations ne dépasse pas les 10.000 tonnes par an au lieu d’une moyenne 100.000 tonnes dans les années 90. ◆ Les activités de transformation accordent peu d’intérêt au produit.
de production ou climatiques et les variétés» , explique Mohamed Azzab, ingénieur agronome. En dépit de son développement technique ayant permis une hausse du niveau de la qualité et de la productivité, force est de reconnaitre que la filière a connu un recul au niveau de l’export. En effet, le volume ne dépasse pas les 10.000 tonnes par an alors qu’au cours des années 90, la moyenne tournait autour de 100.000 tonnes annuelle- ment. Le nombre des exporta- teurs s’est lui aussi inscrit à la baisse, passant d’une trentaine à 4 seulement actuellement pour des variétés de niche. Comment expliquer alors cette chute dras- tique ? «Les exploitants préfèrent d’autres cultures qui offrent plus de marge bénéficiaire comme la tomate, le piment, le poi- vron, haricot vert… Il existe aussi des complications en matière de certification, sans oublier bien sûr la concurrence des autres pays notamment méditerra- néens », souligne-t-on auprès de l’Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL). Il est utile de noter que le Maroc a certes perdu des parts de marché au niveau de son mar- ché historique (Europe) mais il exporte vers de nouveaux pays notamment d’Afrique de l’Ouest où les normes sont moins impo- santes. ◆
La filière a intérêt à investir de nouvelles variétés plus productives et plus rési- lientes face au climat.
type primeurs dans le littoral atlantique allant de Kénitra à El Jadida, puis sur l’axe Agadir- Taroudant. Pour les produits de saison et arrière-saison, elle est cultivée dans le Loukkos, Doukkala et Chaouia. Pour les régions intérieures, elle est culti- vée à Tadla, Haouz et Saiss. Les principales variétés utili- sées au Maroc sont Nicola (à chair blanche), Spunta (à chair blanche), Désirée (à chair rouge) et autres (Timate, Roseval,
Dimanat,…). Selon les saisons, la superficie dédiée culmine en moyenne à plus de 60.000 ha, soit 25% des cultures maraî- chères et la production avoi- sine les 2 millions de tonnes. La quasi-totalité des planta- tions se trouvent dans l’irrigué, même si l’on note la présence de quelques exploitations dans le bour favorable. «Le rendement à l’hectare peut varier entre 15 à 50 tonnes selon la nature du sol, les conditions
Par C. Jaidani
L a pomme de terre est parmi les cultures de légumes la plus pratiquée dans le monde et aussi au Maroc. Elle tient une place importante dans le régime ali- mentaire des populations. Face à une demande croissante, la filière s’est développée prati- quement dans toutes les régions agricoles du Royaume. Elle est concentrée pour les variétés de
Malgré ses potentialités au niveau de l’amont agricole, la pomme de terre est moins présente dans les activités de transformation comparativement à d’autres produits. A titre d’exemple, le Maroc achète la quasi-totalité des frites surgelées et des chips de l’étranger, alors qu'il dispose de plusieurs atouts au niveau agro-industriel qui lui permettraient de produire une large gamme de produits à partir de la pomme de terre comme l’amidon ou les liqueurs alimen- taires. L’agroalimentaire peu investi
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