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JEUDI 14 MAI 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Changements climatiques

L’Organisation météorologique mondiale tire la sonnette d’alarme

◆ La pandémie mondiale compliquerait le traitement des phénomènes météo, climato- logiques et hydrologiques dangereux. ◆ L’OMM, via son secrétaire général, plaide pour la nécessité de circonscrire le change- ment climatique tout autant que le coronavi- rus.

Les crises économiques précédentes ont donné lieu à une reprise accompagnée d’une crois- sance des émissions de carbone bien plus forte.

(OMM). «La réduction tempo- raire des émissions de gaz à effet de serre, principaux res- ponsables du réchauffement cli- matique, ne doit pas remplacer une action durable en faveur du climat» , soutient l’OMM. L’entité des Nations unies a également alerté sur le fait que la pandémie mondiale compli- quera le traitement des phéno- mènes météo, climatologiques et hydrologiques dangereux, dont le changement climatique accroît la gravité. Gare au relâchement ! Le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, est formel quant

Par M. Diao

L e conf inement presque généralisé à l’échelle mondiale qui a entraîné l’arrêt de l’activité de plusieurs sec- teurs ayant une forte empreinte environnementale, a été béné- fique un tant soit peu pour la planète. Toutefois, la diminu- tion ponctuelle des émissions de CO2 pendant la période de la crise liée au coronavirus n’est pas synonyme d’avancée majeure pour la cause environ- nementale, d’après l’Organisa- tion météorologique mondiale

à l’ampleur du péril qui guette en cas de relâchement. «La maladie du nouveau coronavi- rus a provoqué une grave crise sanitaire et économique dans le monde, mais si nous ne luttons pas contre le changement cli- matique, le bien-être humain, les écosystèmes et les écono- mies pourraient être menacés pendant des siècles», avertit-il,

tout en insistant sur la nécessité de circonscrire le changement climatique comme la pandémie. A en croire l’organisation basée à Genève, le coronavirus com- plique davantage l’évacuation des populations et leur mise à l’abri lors des cyclones tro- picaux, à l’instar du cyclone tropical de catégorie 5, Harold, dans le Pacifique Sud. L’agence onusienne met égale- ment en exergue le risque que les systèmes de santé trop solli- cités par la pandémie ne soient pas en mesure de faire face à une charge supplémentaire de patients due, par exemple, à une canicule. La détermination doit être de mise A l’instar d’Amina Mohammed, vice-Secrétaire générale des Nations unies, l’OMM exhorte la communauté internationale à faire preuve de la même déter- mination et de la même unité dans la lutte contre le chan-

Les experts s’at- tendent à ce que la température

gement climatique que dans celle menée contre le Covid-19. Ceci dit, la situation actuelle ne rassure pas, d’autant plus que les crises économiques précédentes ont donné lieu à une reprise accompagnée d’une croissance des émissions de carbone bien plus forte. D’où la recommandation de la mise en place de plans de relance post-pandémie favorisant une croissance plus verte. ◆ moyenne mondiale batte un nouveau record au cours de la prochaine période quinquennale.

Des indicateurs sur le climat mondial sur la période 2015-2019 font état d’une accéléra- tion du changement climatique ces cinq dernières années. Une situation qui se manifeste par des records de chaleur, d’élévation du niveau de la mer ou de fonte des glaciers. Même si cette période a été la plus chaude jamais constatée, les experts s’attendent à ce que la température moyenne mondiale batte un nouveau record au cours de la prochaine période quinquennale (2020-2024). La température moyenne a augmenté de 0,86°C dans le monde en 50 ans. D’après l’OMS, le risque global de maladie ou de décès lié à la chaleur s’est accru régulièrement depuis 1980. Le tiers de la population mondiale vit désormais dans des régions climatiques sujettes à des canicules meurtrières au moins 20 jours par an. A en croire l’OMM, la planète est vouée au changement climatique, indé- pendamment de toute chute temporaire des émissions due à l’épidémie de coronavirus. D’ailleurs, les concentrations de CO2 n’ont pas été réduites lors de la pandémie. Des données toujours plus alarmantes

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