Carillon_2017_01_27

« Je ne voulais pas déplaire et cela m’a coûté cher »

ÉLISE MERLIN elise.merlin@eap.on.ca

son combat contre la maladie durera six longues années. « Au lieu de faire la rebelle comme plusieurs adolescents, je me suis révoltée contremoi-même. Jeme détestais, je me trouvais plus grosse que les autres, je me comparais beaucoup aux autres. Je ne me sentais jamais assez bien. Cette inhabilité à ne pas m›exprimer m’a coûté très cher. Je suis devenue anorexique durant six ans. J’ai été très malade », a raconté la jeune femme. Elle enchaînera donc les traitements auprès d’aides-psychologues et à la clinique des troubles de l’alimentation, après avoir été hospitalisée à l’hôpital d’Ottawa durant ses années collégiales. Vient ensuite une rencontre amoureuse destructrice qu’elle fait à l’âge de 20 ans, lors de son emploi dans la ville d’Ottawa. Ben, son compagnon

L’enfer ne s’arrête pas là. Elle rencontre et tombe amoureuse de Steve, un homme de la région, avec qui elle se marie. Mais lui aussi souffre de dépression et d’insécurité. Le couple tombe dans la drogue et suite à cela commence une descente aux enfers. « Steve avait du mal à garder un emploi, il était jaloux, il souffrait de dépression et était instable, sentimentalement parlant. Il était dépendant à l’héroïne. Nous avons commencé à nous droguer ensemble, moi je prenais de la cocaïne et lui de l’héroïne. Nous avons rompu au bout de sept ans de mariage et trois mois après le divorce, il est mort d’une overdose accidentelle », a livré Mme Willard. Du début à la fin du livre Dare to be Raw, Mélanie Willard parle de ses souffrances, de son blocage à s’exprimer, de ses troubles physiques et psychiques. « Il y a beaucoup de gens qui lisent le livre et qui s’y identifient. Je n’arrivais pas à m’exprimer, ça explique donc ce que celam’a coûté », a-t-elle précisé. Bien écrit pour un premier livre, Dare to be Raw se lit facilement. Il est constitué de phrases très riches avec beaucoup de

vocabulaire. On y retrouve un bon rythme avec des phrases longues et parfois sacca- dées. Très vite, le lecteur est capté par ce premier récit bien ficelé. « J’ai mis 12 jours pour écrire le livre, il fait 159 pages. Je parle de plusieurs choses. C’est mon histoire, mon premier livre. C’est souvent lié à la souffrance en silence. Les gens ne savent pas comment partager leur douleur intérieure, ça peut les amener à la dépendance, l’anorexie, la dépression. Je suis passée à travers la violence conju- gale, j’ai eu un cancer, ça touche plusieurs domaines. C’est un livre intense, il est très ouvert, avec mes pensées, mes habitudes, mes comportements. Il y a beaucoup de sagesse, les leçons que j’ai tirées de ma vie, les choses que j’ai surmontées et ça finit bien », a conclu Mélanie Willard. La jeune femme est née à Hawkesbury et vit actuellement avec son nouvel époux dans la région. Mélanie Willard est auteure et conférencière. Son livre est disponible en anglais sur son site Web. www.melaniewillard.com/ index-fr.html

Aventureuse et combattante, Mélanie Willard connaît l’adversité, ayant elle- même surmonté de grandes épreuves telles que l’anorexie, la boulimie, le can- cer, le deuil, la violence conjugale et les dépendances. Elle livre son récit, son parcours de vie dans son premier livre intitulé Dare to be Raw. Dans un livre poignant, Mélanie Willard raconte la honte, la peur et la souffrance qu’engendrent le mal de soi, l’inaptitude à se livrer et à s’exprimer et les humiliations qu’elle a subies dans sa vie. Tout a commencé quandMélanieWillard était enfant. Elle ressentait un véritable

Le travail d’ÉQUIPE

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C’est ce qui me permet de desservir OCEQOOWPCWVȕFGHCȓQPGHƒECEG . »

Mélanie Willard sort son premier livre Dare to be Raw . —photo Élise Merlin

Justin, diplômé en Techniques des services policiers

mal- être alors que tout semblait aller pour le mieux et que personne ne manquait de rien au sein du foyer familial. « J’ai eu une super enfance, des bons parents, j’étais aimée, on ne manquait de rien et j’avais deux frères plus vieux que moi. Ma mère était garde- malade et mon père professeur demusique. Il n’y avait rien à la surface qui n’allait pas, mais j’avais une peine profonde que je ne comprenais pas, et je ne pouvais pas en parler, car je ne savais pas ce qui n’allait pas, a confiéMélanieWillard. Dans ma tête, il fallait que je sois l’enfant parfaite. Je ne voulais pas déplaire et celam’a coûté cher. » Alors que Mélanie Willard entre dans l’adolescence, les problèmes se compliquent. Elle devient anorexique à l’âge de 15 ans, et

de l’époque, souffre de bipolarité et lui fait subir toutes sortes d’abus. La relation deviendra très vite un enfer pour la jeune fille qui subira les insultes, les humiliations puis la violence, de la part de celui qu’elle a aimé durant trois ans et demi. « Je suis passée par tous les abus, même sexuels, et j’en parle ouvertement dans mon livre. J’avais besoin deme faire dumal, et lui prenait soin de le faire. J’ai été hospitalisée plusieurs fois, j’aurais pu mourir. Avec lui, par après, on a déménagé ici, dans la région, et ça a empiré. Quand je l’ai laissé, je ne savais pas encore comment m’exprimer, je souffrais de stress post-traumatique et je suis devenue boulimique, de 24 à 30 ans », a avoué Mme Willard.

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Le vendredi 27 janvier 2017

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