FNH N_ 1214

BOURSE & FINANCES

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 6 NOVEMBRE 2025

vote, règles de gouvernance) pour donner aux familles la confiance nécessaire. En somme, pas de mar- ché coté performant sans cohérence réglementaire «autour» du marché. Vient ensuite la pédagogie. Les Bourses et régulateurs ont multi- plié les codes de gouvernance et compartiments adaptés aux PME, mais l’information demeure sou- vent parcellaire côté émetteurs. Or, selon le DG de la Bourse régio- nale des valeurs mobilières de l'UE- MOA, Felix Amenounve, la confiance des investisseurs se gagne sur des fondamentaux lisibles : dispositifs de contrôle interne, calendriers de reporting, comités indépendants, rémunération alignée sur la créa- tion de valeur. Former les dirigeants familiaux à ces standards réduit la «peur du marché» et accélère la bascule. Les incitations publiques peuvent compléter l’effort, via des avantages fiscaux ciblés et tempo- raires pour les premières émissions ou des mécanismes de cofinance- ment de la mise à niveau extra-finan- cière. L’intégration régionale constitue un autre pivot. La plateforme d’inter- connexion entre Bourses africaines existe déjà, mais l'opérationnalisa- tion tarde. Le règlement-livraison et la circulation des fonds entre juridic- tions en sont les principaux freins. Sans interopérabilité des systèmes de paiement, assouplissement des contrôles de change et recon- naissance mutuelle des visas des autorités de marché, l’investisseur panafricain restera bridé. La souve- raineté financière évoquée par les panélistes suppose donc, au-delà des discours, une «plomberie» com- mune : normes harmonisées, pas- serelles bancaires, et des fintechs capables de fluidifier l’expérience d’investissement transfrontière. Reste un sujet sensible, souvent décisif dans les familles : la succes- sion. Ici encore, la Bourse peut être un allié. La transparence, l’institu- tionnalisation de la gouvernance et la liquidité partielle offertes par le marché facilitent la transmission du capital sans confondre propriété et management. Les compétences ne s’opposent pas au caractère fami- lial; elles s’y adossent. La question à se poser n’est pas «qui dirige demain par filiation ?», mais «qu’est- ce qui reste en famille : le capital,

parcours de cotation plus lisibles, flexibles et proportionnés; de l’autre, pousser l’intégration des marchés pour offrir aux émetteurs une pro- fondeur régionale et aux investis- seurs un véritable univers africain. L’équation est exigeante, mais l’en- jeu est majeur : africaniser le capital, retenir les dividendes sur le conti- nent et doter nos économies d’in- vestisseurs naturels de long terme. Les familles ont tout à y gagner. Les marchés aussi. ◆

Seul le capital - qu’il s’agisse d’IPO ou d’augmentations de capital - permet de financer des cycles d’investissement longs.

la vision, les valeurs» ? Une fois cette dissociation actée, les déci- sions d’ouverture deviennent plus rationnelles. Au total, la voie est balisée. Les exemples de cotations réussies

démontrent qu’il existe une prime aux champions familiaux bien pré- parés. Les freins identifiés sont trai- tables par le droit, la technique et l’accompagnement. La priorité est double : d’un côté, construire des

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