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FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 6 NOVEMBRE 2025
Provinces du Sud, assumant l’étique- tage «Laâyoune-Sakia El Hamra» et «Dakhla-Oued Eddahab». La France a clarifié sa parole politique et décidé de contribuer au développement économique et social des Provinces du Sud. En témoignent la visite effec- tuée par l'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, du 11 au 13 novembre 2024, à Laâyoune et Dakhla, et les 150 millions d’euros posés par l’AFD sur la table. Le Royaume-Uni a branché la diplomatie sur l’économie en mobilisant jusqu’à 5 milliards de livres via UK Export Finance. L’Espagne est déjà alignée. Dès lors, la portée stratégique de la réso- lution de l’ONU réside dans le fait que les provinces du Sud ne sont plus seu- lement un enjeu de souveraineté, elles sont devenues un territoire d’investisse- ment international balisé par les grandes puissances. Le discours royal le dit sans détour : «la reconnaissance de la sou- veraineté économique du Royaume sur ses Provinces du Sud s’est largement étendue après que de grandes puis- sances économiques comme les Etats- Unis d’Amérique, la France, la Grande- Bretagne, la Russie, l’Espagne et l’Union européenne ont décidé d’encourager les investissements dans ces provinces et de promouvoir les échanges commer- ciaux avec elles». Quand Washington, Londres, Bruxelles et Paris disent en même temps qu’ils vont «investir, financer et accompagner », ils ont des certitudes. Ils le font parce qu’ils considèrent que le cadre politique est suffisamment stabilisé, ou en voie de l’être, pour y déployer des capitaux. En d’autres termes, la reconnaissance politique produit un effet d’entraînement économique. Et, cet effet d’entraînement économique rend à son tour irréversible la reconnaissance politique. C’est un cercle vertueux… pour Rabat. Bref, ce que l’ONU vient de valider politi- quement, les Européens, les Américains et certains partenaires arabes sont prêts à le sécuriser économiquement. Alger, seule contre tous Maintenant, la grande question est : que va faire Alger ? Quelle posture va avoir Abdelmadjid Tebboune, à qui le Roi a, une fois de plus, tendu la main pour un «dialogue fraternel sincère (…) afin que, nos différends dépassés, nous jetions les bases de relations nouvelles fondées sur la confiance, la fraternité et le bon voisi- nage» ? Une fois que le Conseil de sécu-
dans le jeu maghrébin et négocier une sortie honorable de cinquante ans de confrontation, c’est-à-dire, comme l’a dit le Roi avec humilité et clairvoyance, «parvenir à une solution qui sauve la face de toutes les parties, sans vainqueur, ni vaincu» . La balle est donc dans le camp de Tebboune. Et si, à l’heure où le Maroc s’apprête à accueillir la CAN 2025, ce ballon devenait enfin celui de la réconci- liation maghrébine ? ◆
La portée stratégique de la résolution de l’ONU réside dans le fait que les provinces du Sud ne sont plus seulement un enjeu de souveraineté, elles sont devenues un territoire d’investisse- ment international balisé par les grandes puissances.
rité a pris position, deux voies s’ouvrent pour le pouvoir algérien : -soit s’arc-bouter sur une ligne de refus et se mettre en porte-à-faux avec les
Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’UE, tous mobilisés sur des projets dans les provinces du Sud; - soit saisir cette fenêtre pour revenir
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