FNH N_ 1214

28 JEUDI 6 NOVEMBRE 2025

FINANCES NEWS HEBDO

Politique étrangère Quand Alger collectionne les claques diplomatiques

tégie inédite dans l’histoire des relations internationales, sorte de boycott passif-agressif devenu spécialité maison. Ironie du sort : cette résolution historique intervient alors même que l’Algérie siège au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent. Une présence cen- sée renforcer sa voix, mais qui, au final, n’aura servi qu’à rendre son silence plus assourdissant. Pendant ce temps à Rabat… Le Maroc avance, calme et méthodique, avec un plan clair. Celui de la diplomatie écono- mique, d’investissements mas- sifs, du développement accéléré des provinces du Sud, d’ouver- tures de consulats à Dakhla et Laâyoune. Bref, la méthode parle d’elle-même. Et quand le Roi Mohammed VI évoque «l’avant et l’après 31 octobre 2025» , ce n’est pas une formule, mais un marqueur d’époque. Au même moment, à Alger, on en est encore à rédi- ger le prochain «communiqué furibond», probablement le seul secteur où la production reste vraiment soutenue. Résultats: la diplomatie algé- rienne rappelle aujourd’hui une vieille machine à écrire qui fait du bruit, tape fort, mais n’imprime plus grand-chose. Ses parte- naires traditionnels changent de ton, ses arguments datent, et ses ambitions continentales s’éva- porent entre deux crises minis- térielles.

Au lendemain de la victoire diplomatique du Maroc à l’ONU, Alger se réveille groggy : les mines sont fermées, les visages crispés, et les communiqués sentent la désillusion, typique d’une mâtinée de déni, d’un pouvoir pris à contre-temps de l’histoire. Récit d’un échec que même la rhétorique révolutionnaire ne parvient plus à maquiller.

Par Y. Seddik

 Le Maroc récolte les fruits de quinze ans de réalisme diplomatique, pendant que son voisin s’enferme dans une rhétorique d’un autre âge.

T

oujours drapé dans son costume tiers-mondiste, le régime algé- rien continue de rêver de se voir une forteresse du droit et voix des peuples opprimés. Mais à force de rejouer le même rôle, il s’est transformé en une véritable usine à chocs et échecs diploma- tiques, où la nostalgie révolution- naire tourne en boucle comme un vieux vinyle rayé. En effet, à chaque fois que le Conseil de sécurité se réunit, Alger semble rejouer la même scène : indignation en première partie, abstention en deuxième, déni en troisième, avant un retour brutal à la réalité, le temps de

préparer la prochaine déception. C’est décidément une tragédie diplomatique en plusieurs actes, mais sans public conquis. Le monde applaudit ailleurs, du côté du réalisme marocain. Car depuis que le Royaume a mis sur la table le plan d’autonomie en 2007, l’Algérie et son pro- tégé, le polisario, s’accrochent à leur slogan préféré : «le réfé- rendum ou rien» . Le problème, c’est qu’entre-temps, le monde, lui, a tourné la page et choisi « autonomie et stabilité» . Mais à Alger, on s’accroche encore au passé comme à une bouée idéo- logique, incapable d’admettre

que la marée a changé de sens. Force est de constater que le dernier vote à l’ONU a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel déjà chargé : onze voix pour, zéro contre, trois abstentions, et une Algérie médusée. Le texte parle d’ «autonomie» sous souve- raineté marocaine, de «solution réaliste et durable». Dans les coulisses, la confusion n’est pas moindre. Les diplo- mates algériens, à commen- cer par le représentant perma- nent de l’Algérie à l’ONU, Amar Bendjama, semblent épuisés, passant leur temps à «ne pas participer» aux votes. Une stra-

Chronologie des coups successifs encaissés par le régime algérien

Parce qu’à force de parler de «résistance diplomatique» , il fal-

www.fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker