ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 6 NOVEMBRE 2025
Journée nationale de l’industrie Le label «Made in Morocco» consacré C La troisième édition de la Journée nationale de l’industrie, tenue les 3 et 4 novembre à Rabat sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, a été marquée par le lancement officiel du label «Made in Morocco». Cette nouvelle appellation entend structurer l’offre industrielle locale et la rendre plus lisible, tant pour les consommateurs marocains que pour les marchés extérieurs. Par R. Mouhsine volontaire, ouverte aux indus- triels établis dans le Royaume. L’accès au label repose sur deux conditions alternatives. La première concerne l’intégra- tion locale : au moins 40% du prix de revient unitaire doivent être acquis au Maroc (intrants, main-d’œuvre, emballage, sous- traitance). Deuxième option : prouver qu’une transformation substantielle est réalisée dans le pays, conférant au produit ses caractéristiques principales. Une procédure en quatre temps est prévue : analyse documen- taire, évaluation des preuves, audit sur site et décision de labellisation. Des contrôles e rendez-vous a réuni un public dense, composé d’institution- nels, industriels et fédérations professionnelles, qui a décorti- qué l’état des lieux de l’industrie nationale. Il intervient dans un contexte de montée en puis- sance du tissu productif natio- nal, porté par l’automobile, l’aé- ronautique et, plus récemment, la pharmacie. Présenté dès l’ouverture de l’événement, le label «Made in Morocco» se veut un instru- ment de lisibilité. L’objectif est double: attester l’origine maro- caine des produits et garantir leur conformité aux normes en vigueur. Il s’agit d’une démarche réguliers assureront le maintien des critères. Objectif assumé : consolider la valeur ajoutée produite locale- ment, améliorer la perception des produits marocains, «inver- ser le réflexe import», et garantir une traçabilité factuelle. Une industrie portée par les filières à haute valeur ajoutée En ouverture de la Journée nationale de l’industrie, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a livré une lecture d’ensemble du moment indus- triel marocain. L’automobile reste le moteur. Près de 40%
des exportations industrielles en proviennent. Le secteur pèse un quart de l’emploi manufacturier et conforte le Maroc comme premier producteur africain de voitures particulières. Le pays est aussi devenu le premier four- nisseur de véhicules thermiques de l’Union européenne. L’aéronautique suit le mouve- ment. Plus de 150 industriels composent désormais un éco- système qui exporte fortement et se spécialise sur des seg- ments à plus forte intensité technologique. L’inauguration récente d’un complexe de moteurs d’avion à Casablanca illustre cette montée en gamme. La pharmacie, enfin, cherche à s’ancrer durablement dans le paysage. Une nouvelle unité dédiée à la fabrication de vac- cins est opérationnelle, tandis qu’une convention signée en marge de l’événement vise à structurer la production locale de matières premières pharma- ceutiques. Selon l’Organisation mondiale de la propriété intel- lectuelle (OMPI), le Maroc se situe en 2025 à la 12 ème place mondiale en matière de pro- duction industrielle à contenu technologique moyen et élevé. Un classement qui renforce la crédibilité de l’offre nationale auprès des investisseurs. Dans un échange conduit par l’économiste Abdelmalek Alaoui, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, et Chakib Alj, président de la CGEM, ont esquissé les priorités du moment.
Neo Motors dévoile la Dial-E, voiture électrique «Made in Morocco»
Le clou de cette journée a été la présentation, par Neo Motors, de la «Dial-E», une citadine 100% électrique conçue et assem- blée au Maroc. L’initiative illustre la volonté de transformer l’innovation industrielle en réalité productive. La commercia- lisation est prévue pour 2026, avec un prix d’entrée estimé à 100.000 DH. Le véhicule affiche une autonomie d’environ 150 km, une vitesse de pointe de 85 km/h, et un volume de produc- tion visé de 10.000 unités par an. Déjà homologuée dans plus d’une douzaine de pays euro- péens, la Dial-E peut théoriquement accéder à des marchés extérieurs dès ses premières séries. Son Directeur général, Nassim Belkhayat, tempère toutefois les attentes : «l’industrie automobile est un secteur complexe. La montée en puissance prendra du temps». Cette réserve rappelle la réalité d’un sec- teur exigeant, où la maîtrise de la chaîne industrielle, la capaci- té d’industrialisation et l’adaptation réglementaire constituent des conditions indispensables à la réussite.
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