FNH N_ 1214

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 6 NOVEMBRE 2025

ainsi que sur la création de chaînes de valeur locales. Il s'agit d'une politique territoriale ascendante remplaçant la territorialisation des politiques natio- nales. À noter également une rupture au niveau organisationnel et institution- nel. Le PDTI et les CREM s'inscrivent dans la dynamique de la régionalisa- tion avancée et visent une coordination effective entre les différents niveaux d'intervention, comme c'était presque le cas des 3 premières phases de l'INDH. En revanche, le PRDTS s'inscrit dans le Fonds de développement rural et des zones de montagne (FDRZM), placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture mais piloté par le minis- tère de l'Intérieur. Le diagnostic des besoins se fait au niveau des autorités préfectorales, et donc le circuit depuis la conception jusqu'à l'exécution et le suivi ne sort pas du centre. F. N. H. : L'un des piliers du PDTI est la mise en place d'une gou- vernance inclusive, agile, trans- parente et la transversalité de l’action publique. Quelle coordi- nation devra être mise en place entre les multiples acteurs impli- qués, et avec quels indicateurs de performance pour mesurer le succès de cette déconcentra- tion administrative ? H. E. : La réussite des PDTI repose avant tout sur la cohésion de la mul- titude d'intervenants, les différentes échelles d'action, les divergences ins- titutionnelles et décisionnelles, ainsi que la nécessité d'une convergence des politiques publiques sectorielles, nationales et territoriales. Le contexte actuel est particulier : nous sommes à un an des élections législatives, dans une période pratiquement électorale, et à deux ans des élections des collec- tivités territoriales (CT) dont la concep- tion et l'exécution des politiques terri- toriales constituent une compétence propre et essentielle. Concrètement, il s'agit d'établir un cadre contractuel de coordination verticale entre les minis- tères et les CT, sous la supervision du ministère de l'Intérieur (DGCT), et peut-être également de doter les ser- vices extérieurs au niveau régional et local de pouvoirs décisionnels, afin d'alléger et raccourcir le processus décisionnel. Des comités régionaux de pilotage spécifiques aux PDTI devraient permettre une planification intégrée, fondée sur la complémenta-

tion, la performance des PDTI doit s'appuyer sur un ensemble restreint d'indicateurs de résultats socioécono- miques, reflétant la résilience territo- riale et l'impact concret sur la vie des citoyens. Parmi les plus structurants, figurent le nombre d'emplois durables créés, le taux d'exécution budgétaire, la mobilisation d'investissements privés, l'amélioration de l'accès aux services essentiels (éducation, santé, eau) et la proportion de jeunes et de femmes bénéficiaires. S'y ajoutent des indicateurs environnementaux et de

La résilience économique et la réussite de cette forme de déconcentration administrative, mais également de décentralisation avancée, dépendront de la mise en place de mécanismes d'incitation efficaces et mesurables, et de garanties de durabilité bien réfléchies.

rité des acteurs, la mutualisation des ressources, la convergence des bud- gets (fonctionnement et équipement), des plans prévisionnels de marchés publics et une participation citoyenne

effective. Cette architecture, soutenue par des outils numériques, garanti- rait une gestion agile, transparente et orientée résultats. Sur le plan du suivi et de l'évalua-

L'ESSENTIEL

Développement social.

Le Maroc partage à Doha son modèle

L e Secrétaire d’Etat chargé de l’Insertion sociale, Abdeljebbar Rachidi, a présenté mardi, à Doha, l’expérience marocaine en matière de mise en œuvre du chantier de l’État social, initié par le Roi Mohammed VI, lors du 2 ème Sommet mondial du Développement social. Intervenant dans une table-ronde dédiée au renforce- ment des piliers du développement social, Rachidi a expliqué que ce chantier repose sur la protection et la formation du citoyen et sur l’investissement dans le capi- tal humain. Il a notamment rappelé que 11 millions de citoyens bénéficient de la couverture maladie obligatoire, pour un coût annuel de 26 milliards de dirhams, pris en charge par l’Etat. Le responsable a également évoqué le soutien direct aux familles nécessiteuses ayant des enfants scolarisés, dont quatre millions de foyers bénéficient chaque mois, ainsi que le programme de logement destiné à 68.000 familles

issues des milieux pauvres et de la classe moyenne. Le Maroc a, par ailleurs, augmenté le budget de la santé et de l’éducation à 140 milliards de dirhams, a souligné Rachidi, précisant que le Royaume mène une politique active d’autonomisation des femmes, avec le finance- ment de 36.000 projets économiques portés par des femmes en situation difficile, notamment en zone rurale. Il a également mis en avant les efforts du Maroc en faveur des personnes à besoins spécifiques, à travers un plan national de promotion des droits et de leur inclu- sion socioéconomique. Ces politiques, a-t-il indiqué, ont contribué à ramener le taux d’extrême pauvreté à moins de 2%, à réduire la pauvreté multidimensionnelle de 11,9% à 6,8 % et à sortir 1,3 million de familles de la pré- carité. Le taux de scolarisation des filles rurales atteint désormais 97%, avec des avancées notables dans l’inté- gration des personnes en situation de handicap. ◆

Dakhla-Oued Eddahab

Nouvelle dynamique de développement régional

L e ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar le lancement de plusieurs projets structurants et le suivi de chantiers en cours, à l’occasion du cinquantenaire de la Marche Verte. Accompagné du wali de la région, Ali Khalil, et de plusieurs responsables civils et militaires, il a notamment visité le chantier d’élargissement et de ren- forcement de la route nationale n°1, sur un tronçon de 20 km au niveau de la province d’Oued Eddahab. Ce projet, d’un coût global de 53,45 millions de dirhams, vise à fluidifier le trafic, renforcer la liaison Nord-Sud et soutenir les échanges avec les pays africains, notam- ment via le futur Port de Dakhla Atlantique. Baraka a également donné le coup d’envoi du dédoublement de la RN1 au niveau du poste frontalier d’El Guerguarate, un projet de 34,37 MDH destiné à faciliter le passage des véhicules, renforcer la sécurité routière et améliorer les services aux usagers. Baraka, a effectué mardi une visite de terrain dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, marquée par Le ministre a rappelé que ce point stratégique a vu tran- siter plus de 100.000 véhicules en dix mois, illustrant l’intensité des échanges commerciaux et humains entre le Maroc et la Mauritanie. Autre étape importante : la visite du port de Dakhla Atlantique, dont le taux d’avancement a atteint 50%.

Véritable porte d’accès vers l’Afrique dans le cadre de l’Initiative royale Atlantique, ce port ouvrira de vastes perspectives pour l’industrie, la logistique et l’emploi local. Enfin, Baraka a inspecté les travaux d’aménage- ment du port de pêche de Lamhiriz, incluant la construc- tion d’un ouvrage pare-sable de 435 mètres, le dragage du bassin et l’amélioration de la voie d’accès, pour un investissement de 155 MDH. Ces travaux permettront de renforcer la durabilité des infrastructures portuaires et d’optimiser les conditions de travail des professionnels de la pêche. ◆

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