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JEUDI 19 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
ECONOMIE
forte valeur, tels que l’industrie et services liés à l’industrie, le trans- port et la logistique, l’énergie et l’économie verte, la technologie de l’information et d’autres. Dans un même élan, le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger, en partenariat avec la CGEM, a lancé une initiative permettant de regrouper tous les Marocains entrepreneurs du monde dans une 13e région éco- nomique virtuelle de la CGEM. Il s’agit d’un mécanisme permet- tant aux MRE d’accompagner le développement économique du Maroc et de disposer d’un espace d’échange, d’information, de soutien et d’orientation en leur faveur. Ensuite, le ministère de tutelle a lancé en juillet 2021 une plateforme digitale pour l’orien- tation et l’accompagnement des MRE désirant investir dans le Royaume. Ces actions d’accom- pagnement se sont enchaînées durant la même année 2021, par le projet Maghrib Belgium Impulse, lancé avec le soutien de l’agence belge de développement (Enabel) et offrant aux MRE résidant en Belgique porteurs de projets de l’accompagnement et de l’appui avant et post-création. Je pense que le chemin est encore long avant que nous réus- sissions à libérer le potentiel inex- ploité des MRE et leur expertise importante dans des investisse- ments porteurs et diversifiés. Des mesures sont recommandées, à mon sens, afin de raccourcir ce chemin. Je cite, en premier lieu, la nécessité de plus d’allé- gement et de simplification des procédures administratives, prin- cipalement l’obtention d’autorisa- tions et la régularisation foncière, qui demeurent les principales causes d’abandon de projets des MRE. J’estime également qu’il est opportun de revoir les avan- tages fiscaux, les programmes de formation et de sensibilisation, tant au Maroc qu'à l'étranger, le réseautage d’entrepreneurs nationaux et internationaux et l’engagement des ambassades et consulats du Maroc dans l’effort d'attraction des investissements des MRE. ◆
Ces investissements contribuent au développement local par la création d’emploi et l’élévation des recettes fiscales, particulièrement locales.
ils se créent des barrières cogni- tives à la diversification, entravant l'expansion dans d'autres sec- teurs économiques plus produc- teurs et plus rentables. F.N.H. : Des enquêtes ont montré que les MRE seraient plus enclins à augmenter leurs trans- ferts si les conditions éco- nomiques dans leur pays d’origine sont favorables. Doit-on dire que le Maroc ne présente pas assez d’in- citations attractives pour attirer sa diaspora vers des secteurs plus productifs ? Pr H. E. : Les obstacles qui entravent les investissements au Maroc, qu'ils soient entrepris par des nationaux, des étrangers ou des MRE, sont les mêmes ! Des manquements à l’attraction des initiatives entrepreneuriales, notamment des MDM, subsistent
encore, malgré les discours offi- ciels et les réformes mises en place. Les plus classiques et qui sont souvent relevées par les rap- ports des institutions publiques et privées et des ONG, sont d’abord la corruption et le favoritisme, surtout au niveau des licences, des autorisations et des marchés publics, et ensuite le régime fon- cier au Maroc, et très particulière- ment les terres collectives. Malheureusement, outre l’atta- chement affectif à la terre d’ori- gine et à la patrie, le Maroc n’encourage pas suffisamment les investissements de sa dias- pora, encore plus dans des pro- jets de grande taille et à forte valeur ajoutée. Les obstacles les plus importants incluent le manque de capital et de solutions de financement, la complexité des formalités administratives, le manque d'incitations fiscales ainsi que l’indisponibilité ou l’in- suffisance de qualification de la main-d’œuvre demandée. Les secteurs les plus produc- teurs sont les plus exposés à ces entraves, du fait qu’ils sont souvent demandeurs de gros investissements initiaux en équi- pements et en constructions, des
technologies avancées et des infrastructures techniques, ou encore de l’accompagnement et du soutien technique. F.N.H. : Quelles sont les mesures d’accompagne- ment mises en place ou qui pourraient être mises en place par le Maroc pour encourager les MRE dans leurs projets d’investisse- ment, de sorte qu’ils soient orientés vers des secteurs à forte valeur socioécono- mique ? Pr H. E. : Avant de parler de ce qui doit être fait pour combler les lacunes ci-haut, il convient de rappeler les mesures entreprises par l’État dans ce sens. En effet, le premier mécanisme d’appui et de financement des MRE dans leurs projets, MDM Invest, date depuis 2009, suspendu en 2011 et réactivé en 2015, puis renou- velé en 2021 et ensuite renforcé en 2024 par un deuxième méca- nisme MDM Tamwil. Ce sont des formules de financement propo- sant à la diaspora marocaine des conditions de financement avan- tageuses, en appui prioritaire à des projets relevant de secteurs à
«Des manquements à l’attraction des initiatives entrepreneuriales, notamment des Marocains du monde, subsistent encore, malgré les discours officiels et les réformes mises en place».
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