BOURSE & FINANCES
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 20 NOVEMBRE 2025
Cash Plus en Bourse «Nous ne sommes pas une société de transfert d’argent, mais une fintech intégrée au service de l’inclusion»
projet de transformation pour les prochaines années. D’abord, nous voulons être encore plus proches des Marocains, physiquement et digitalement. Notre réseau compte déjà 20% d’agences en zones rurales, mais le besoin y reste immense, tant sur les services financiers que non financiers. Ensuite, nous allons accélérer notre transformation techno- logique. Nous avons 2 millions de porteurs de comptes : l’en- jeu maintenant est de les équi- per massivement de moyens de paiement. Or, le marché marocain est sous-adressé : 70.000 commerçants équipés de TPE sur un potentiel de 1,5 million. Ce gisement est énorme. Nous voulons donc élargir notre base d’utilisateurs, mieux équiper ceux qui le sont déjà et accélérer l’adoption du paiement dans le pays. F. N. H. : Justement, pourquoi le rural consti- tue-t-il un levier de crois- sance important pour Cash Plus ? N. A. : Parce que 40% de la population marocaine vivent en zone rurale. Ce sont des territoires où les besoins d’ac- cès, de désenclavement et de services sont très forts. Nos agences y jouent un rôle pra- tique, social, parfois même administratif. La majorité de nos porteurs de comptes est issue du monde rural. L’objectif est clair : leur offrir des outils de paiement modernes qui leur permettent de payer, retirer, recevoir, de manière simple et fluide.
À la veille de l’ouverture des souscriptions pour son introduction en Bourse, Cash Plus finalise un roadshow dense auprès des investisseurs institutionnels. Son PDG, Nabil Amar, revient pour Finances News Hebdo sur la transformation du groupe, son positionnement réel dans l’écosystème financier marocain, ses perspectives de croissance et les raisons pour lesquelles les petits porteurs pourraient s’intéresser à cette fintech désormais incontournable.
Propos recueillis par A Hlimi
F. N. H. : Vous l’avez dit : pour beaucoup, Cash Plus reste associé au transfert d’argent. Qui êtes-vous vraiment aujourd’hui et que n’êtes-vous pas ? N. A. : Cash Plus n’est pas ou plutôt n’est plus une simple société de transfert d’argent, et ce depuis longtemps. La socié- té est née il y a 20 ans avec une mission claire : rendre les services financiers accessibles à tous. Nous avons grandi au gré des évolutions régle- mentaires. D’abord société de transfert de fonds, puis éta- blissement de paiement agréé par Bank Al-Maghrib. Ensuite, nous avons accueilli un fonds d’investissement en 2014, puis un family office en 2020. Aujourd’hui, Cash Plus est une
plateforme technologique qui traite 400 millions d’opérations par an, un réseau de 5.000 points de services, plus de 2 millions de comptes de paie- ment actifs et 1,5 milliard de dirhams qui tombent chaque mois sur ses comptes, entre salaires, allocations familiales ou aides sociales. Nous sommes, en réalité, une fintech intégrée, au service des personnes, des entreprises pri- vées, des institutions publiques et de l’inclusion financière. F. N. H. : Parlons de l’opé- ration. Vous levez 750 MDH, dont 400 MDH en augmentation de capi- tal. À quoi serviront ces fonds ? N. A. : Ils soutiendront notre
Finances News Hebdo : Vous venez de bou- cler votre roadshow. Comment l’opération a-t- elle été accueillie par les investisseurs profession- nels ? Nabil Amar : Très favorable- ment. Cash Plus intrigue sou- vent, car le public connaît sur- tout la marque et le réseau, mais beaucoup ignorent la profondeur technologique de l’entreprise et la dynamique dans laquelle nous nous ins- crivons. Le roadshow a été l’occasion d’expliquer ce que nous faisons réellement, com- ment nous opérons et où nous allons. Les institutionnels ont apprécié cette transparence et ont bien accueilli notre vision de long terme.
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