ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 20 NOVEMBRE 2025
levier des subventions peut être déterminant, mais seulement si les banques jouent leur rôle, si les délais de versement sont rai- sonnables et si les projets soute- nus sont suivis avec rigueur. Omar, veut y croire : «Si on m’aide à structurer mon projet, je peux créer de l’emploi chez nous. Les jeunes ne demandent que ça» . Fatima partage cet optimisme mesuré : « Ce dispositif peut nous aider à grandir, mais il faut que les procédures soient simples et les promesses tenues» . Le dispositif vient d’être lancé. Les prochains mois diront si cette nouvelle initiative est capable de changer la trajectoire des petites entreprises marocaines ou si elle restera une annonce de plus dans un paysage où les pro- messes d’accompagnement ont trop souvent laissé place à la déception. ◆
L’effet de levier des subventions peut être déterminant, mais seulement si les banques jouent leur rôle, si les délais de versement sont raisonnables et si les projets soutenus sont suivis avec rigueur.
compagnement personnalisé, de suivi rigoureux ou de coordina- tion avec les banques. Les CRI promettent un suivi précis basé sur le contrôle des emplois via la CNSS, la publica- tion des indicateurs région par région et audits externes pos- sibles. Une volonté qui, si elle se confirme, pourrait contribuer à instaurer une culture d’évaluation encore trop peu présente dans les politiques publiques liées à l’investissement. Reste que la question de l’impact réel demeure ouverte. L’effet de
Les CRI promettent un suivi précis basé sur le contrôle des emplois via la CNSS, la publication des indicateurs région par région et audits externes possibles.
exigences précises : projets d’investissement compris entre 1 et 50 millions de dirhams, ratio emploi-investissement d’au moins 1,5 (ou 1 pour le tourisme) et contribution de 10% en fonds propres. Dans une déclaration aux médias, Yassine Tazi, direc- teur du CRI de Tanger-Tétouan- Al Hoceima, a affirmé que ces conditions répondent à un objectif précis : «l’État soutient, mais l’entreprise doit démon- trer sa capacité à investir. C’est un partage de risque, pas un financement à blanc». Il insiste également sur la logique territo- riale : «les régions qui manquent d’attractivité seront mieux ser- vies, via des primes allant jusqu’à 15%. L’idée est de réduire les déséquilibres économiques per- sistants». Mais Tazi reconnaît que toute la réussite du méca- nisme dépendra de son exécu- tion. «Les CRI sont prêts, les équipes renforcées. L’enjeu réel, maintenant, c’est la coordination avec les banques et la clarté des procédures» , note-t-il.
celle de la Confédération maro- caine des TPE-PME, qui estime que le dispositif «exclut 99,99% des TPE» , en raison du seuil d’investissement minimum d’un million de dirhams, jugé inacces- sible pour la quasi-totalité des petites structures, souvent fra- giles, peu capitalisées et déjà confrontées à une pression fis- cale accrue. Dans son communiqué, la Confédération dénonce éga- lement la déconnexion entre le discours officiel et la réalité économique du terrain. Le chef du gouvernement avait affirmé à Errachidia qu’il était «facile» pour une TPE d’obtenir un cré- dit bancaire et d’investir un mil- lion de dirhams. Une déclaration qui a suscité une vive réaction parmi les petits entrepreneurs, déjà échaudés par les difficultés d’accès au crédit, les garanties disproportionnées exigées ou encore l’alourdissement progres- sif de la fiscalité, avec un taux d’IS qui doit atteindre 20% en 2026, soit autant que les grandes entreprises. Cette tension s’ins- crit dans un contexte où d’autres dispositifs, comme Intelaka ou Forsa, n’ont pas produit les résultats escomptés, faute d’ac-
L’unanimité n’est pas au rendez-vous
Cette mise en œuvre soulève toutefois une critique frontale,
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