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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 3 NOVEMBRE 2022
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l’hécatombe annoncée. La suppression de l’abattement va rendre les foncières clas- siques, pourtant moins régle- mentées, plus avantageuses. Rappelons ici que les OPCI ont pour but d’apporter de la liquidité dans le secteur immo- bilier, mais aussi de la trans- parence à travers un cadre réglementaire strict imposé par l’AMMC. Il ne leur est pas permis de pratiquer des amor- tissements et doivent remon- ter la quasi-totalité de leurs dividendes aux actionnaires. C'est leur raison d'être. Or, avec la disposition du PLF, ces véhicules vont demeurer plus contraignants, tout en payant jusqu’à 2 fois plus d’impôts que les foncières classiques, lesquelles, qui plus est, pra- tiquent l'amortissement comptable. Autant dire que personne n’ira investir dans les OPCI si cette mesure est adoptée.
Il existe une qua- rantaine de fonds en activité et quelques dizaines de dossiers seraient à l’étude chez l’AMMC.
sollicitées par des investis- seurs étrangers pour financer des activités industrielles au Maroc, les gérants de fonds estiment que cette mesure va définitivement les repous- ser. «Soit on a une fiscalité d’OPCI comme partout dans le monde, soit on supprime ce statut. Il faut que les étran- gers y reconnaissent les mêmes caractéristiques qu’ils ont sur leurs marchés. C’est le cas pour les OPCVM par exemple», explique un asset manager pour qui les règles comptables appliquées aux OPCI n'ont d'intérêt qu'avec un abattement sur les divi- dendes.
équipes dédiées autour de cette thématique. Le jeune marché des OPCI n'est qu'à ses débuts. Il est appelé à se développer en s’ouvrant aux investisseurs particuliers et au grand public. Or, pour que cette classe d’actifs se développe dans le retail, les fonds ont besoin de sponsors : des investisseurs qui prennent de grands tickets pour amorcer ce type d’OPCI qui seront, en fin de compte, destinés aux petits porteurs. Les mesures du PLF, telles que proposées par le gouvernement, vont rendre ce type d'initiatives inintéressant et, par consé- quent, priver définitivement les particuliers et les petits épargnants d’accéder à l’im- mobilier locatif à travers les OPCI. N’oublions pas aussi que le secteur est appelé à connaître un marché secon- daire beaucoup plus actif dans les quelques années à venir lorsque certains place- ments récents seront à matu- rité. Ces transactions portent sur des montants importants et génèrent des impôts sur les plus-values. Tout ceci sans oublier que les recettes fiscales générées
par les OPCI sont déjà consé- quentes malgré l’abattement: droits d’enregistrement, conservation foncière, TVA... On parle, ne l’oublions pas, d’un secteur capitalistique. Enfin, il en va de la crédibilité du marché des capitaux. Les investisseurs qui ont apporté leurs titres aux OPCI nous disent aujourd’hui se sentir «piégés». Il n’est pas dans l’intérêt de notre marché des capitaux d’avoir une fisca- lité qui évolue au gré des gouvernements et des aspi- rations à court terme. Les investisseurs locaux et étran- gers ont besoin de visibilité pour investir à long terme. Le cadre doit rester immuable sur le long terme pour que les règles du jeu soient com- prises et correctement appli- quées. Pour les opérateurs du marché, si cette mesure est appliquée, les investis- seurs seront réticents à faire confiance à tout autre nouvel instrument, quelle que soit sa nature. Passer une telle dis- position, c’est hypothéquer l’avenir des investissements privés au Maroc, que ce soit par les locaux ou les inves- tisseurs étrangers. Car chat échaudé craint l'eau froide. ◆
Des fonds risquent de fermer
Il existe une quarantaine de fonds en activité et quelques dizaines de dossiers seraient à l’étude chez l’AMMC. Parmi les 41 fonds en activité, près de 20 ont démarré avec des apports limités en cash pour profiter de la fenêtre permise par la Loi de Finances 2022, dans la perspective de faire des apports en nature en 2023. Pour certains promo- teurs de ce type de fonds, la suppression de l’abattement les poussera à faire marche arrière et, par extension, fer- mer purement et simplement leurs fonds qui ne serviront plus à rien. Autant dire que près de 50% des OPCI vont disparaitre tout simplement. L’image de l’investissement du Maroc à l’extérieur n’en sortira pas indemne. Un signal négatif aux investisseurs étrangers Alors que les sociétés de ges- tion se disent petit à petit
L’autre «pseudo
abus» repro- ché à certains investisseurs institution- nels et qui en fait n’en est pas un, est d’être à la fois actionnaires des OPCI et locataires des actifs déte- nus par ces mêmes OPCI.
Un écosystème à préserver
Autour de l’industrie des OPCI, gravite un écosystème tout aussi réglementé et qui a demandé des années de mise à niveau à travers de la formation, des systèmes d’in- formation coûteux, etc. Les évaluateurs immobiliers, par exemple, sont régulés direc- tement par le ministère des Finances. Les experts-comp- tables et les dépositaires ont aussi développé de nouveaux services et solutions avec des
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