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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 3 NOVEMBRE 2022
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la destination Maroc. Certes, cela nécessite des moyens financiers, en plus de l’impli- cation de l’ensemble des partenaires, mais il s'agit du premier élément déterminant, puisqu’il va conditionner tout le reste. F.N.H. : Aujourd’hui, le digital s’im- pose comme une nécessité. Quel est son impact sur l'industrie touristique ?
La digitalisation est aujourd’hui une nécessité absolue pour toutes les entreprises qui composent l’indus- trie touristique.
W.E.G. : S’il y a un secteur dans lequel le digital a un rôle très important à jouer, c’est bien celui du tourisme. D’abord, côté marketing, le digital peut être utilisé par une entreprise touris- tique pour donner envie à des clients potentiels, à travers du contenu inspira- tionnel, et pour donner plus de visibilité
à une destination ou à un produit, jusqu’à l’acte de conversion de cette inspiration en opération d’achat. Sur un autre volet, le digi- tal peut être utile pour l’exploitation. Dans un établissement d'hébergement, nous pou- vons aujourd’hui digitaliser bon nombre de fonctions. A titre d’exemple, le client peut aujourd’hui accéder à sa chambre sans clé, rien qu’en téléchargeant un QR Code, dans le cadre du «contactless». Autre exemple, le contrôle de la climatisation, de la lumière, du chauffage, ou encore du chauffe-eau peut aujourd’hui se faire à travers une application. Ce sont des gestes qui sont en faveur de la réduction des coûts de production, mais également d’une démarche plus durable et plus responsable parce que nous réduisons l’usage des matières polluantes. Ainsi, le digital nous permet d’être éco-responsable et plus efficace. Autre avantage : le digital nous permet de mieux connaître nos clients grâce à la collection de data qui permet par la suite à l’entreprise d’adapter ses propo- sitions aux attentes de cette clientèle. Le digital est devenu aujourd’hui une néces- sité absolue pour toutes les entreprises, à condition d’avoir une bonne démarche et de se donner les moyens de réussir sa transfor- mation digitale. F.N.H. : Que recommandez-vous aux entreprises du secteur pour mener à bien leur transformation digitale ? W.E.G. : J’appelle l’ensemble des opéra- teurs touristiques, quel que soit leur seg- ment d’activité, à ne pas hésiter à solliciter des professionnels qui vont leur proposer des stratégies cohérentes et adaptées à leur entreprise, à leur produit, à leurs objec- tifs, ainsi qu’à leur activité. Ensuite, il est important de former des équipes et des compétences. Aujourd’hui, chaque entre-
prise, peu importe son type et sa taille, doit être capable d’avoir à sa disposition des collaborateurs très à l’aise en matière de digital. Cela permet d’augmenter la visibilité du produit ou de l’entreprise, mais égale- ment de créer un lien entre celle-ci et le futur consommateur. Cela devrait être fait dans une démarche structurée, organisée et bien pensée. Au sein de la CNT, nous travaillons sur un partenariat solide avec l’AUSIM, qui nous permettra de créer les conditions de succès de la transformation digitale du secteur du tourisme et de toutes les entreprises qui le composent. Nous espérons pouvoir opéra- tionnaliser ce partenariat le plus rapidement possible et nous souhaitons que les entre- prises de l’industrie touristique s’inscrivent dans cette dynamique. F.N.H. : Quelles sont les actions mises en place par la Confédération nationale du tourisme (CNT) pour inciter les opérateurs de l’industrie touristique à aller vers la digitalisa- tion ? W.E.G. : Aujourd’hui, la Confédération est en train de mettre en place un certain nombre d’outils d’accompagnement des entreprises dans leur transformation digi- tale. Justement, le partenariat avec l’AUSIM est l’un des outils majeurs qui va nous permettre de construire des solutions éco- nomiquement viables pour les entreprises, grâce à la collaboration avec des experts, des partenaires technologiques de très haut niveau. Il s’agit bien là, du rôle de la CNT, celui de connecter les écosystèmes en faveur de la compétitivité et de la perfor-
mance économique des entreprises qui y adhèrent.
F.N.H. : Outre la digitalisation, quels sont selon vous les principaux chan- tiers à mener pour renforcer la compétitivité du secteur touristique national ? W.E.G. : Un ensemble de coûts de produc- tion, que ce soit sur le plan fiscal, en termes de matières premières ou au niveau du coût de l’énergie, handicapent la compétitivité de la destination. La destination Maroc est suffisamment attractive, il faut donc travail- ler sur la compétitivité du marché interne et externe. Pour ce qui est du tourisme intérieur, il s’agit d’un marché majeur pour le tourisme marocain. Ce dernier pèse aujourd’hui entre 30% et 34% des nuitées enregistrées dans les établissements d'hébergement touris- tique, et l’objectif est d’atteindre un taux de 50%. Pour travailler là-dessus, nous avons déjà proposé un certain nombre de leviers afin de rendre la demande intérieure encore plus dynamique. D’abord, il faut lutter contre l’informel en permettant aux ménages marocains de consommer le sec- teur touristique marocain formel. Ensuite, il faut mettre en place un dispositif d’incitation appelé le «chèque-vacances», qui a donné d’excellents résultats ailleurs, et qui devrait être défiscalisé. Il s’agit d’éléments parmi plusieurs autres qui vont nous permettre de dynamiser la demande du marché national et d’atteindre 50% des nuitées enregistrées dans les établissements d'hébergement. Sans oublier également qu’il faut faire des efforts pour rendre la mobilité à l’intérieur du territoire marocain facile et peu coûteuse. ◆
Le tourisme intérieur doit couvrir 50% des nuitées enregistrées au niveau des établisse- ments d'hé- bergement touristique.
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