SPÉCIAL / SOMACA
M ohamed Bachiri, le DG de Somaca, revient sur l’histoire de l’usine et nous met dans l’optique du cheminement d’une société qui a évolué avec l’évolu- tion du Maroc, à travers toute son his- toire récente. Pour Mohamed Bachiri, «Somaca est un pari permanent. L’usine d’industrie automo- bile créée en 1959, par feu le Roi Mohammed V, fait figure d’outsider durant 6 ans de son existence. Créer une usine d’industrie automobile, à l’époque, est pour le moins vision- naire. 60 ans plus tard, Somaca, qui enchaîne les records de production, est reconnue pour son leadership dans la région et constitue un vivier de compétences indéniables pour le Groupe Renault et l’industrie en général». Cette vision du futur, lancée par Feu Mohammed V, a su traverser les époques, avec des hauts et des bas, mais elle a marqué le paysage industriel et économique marocain à plus d’un égard. Il suffit de prononcer le nom de Somaca pour se rendre compte que beaucoup sont les Marocains qui ont eu, ou ont et auront un lien avec cette unité industrielle. Elle fait désormais partie de l’Histoire du Maroc, comme un monument, un patrimoine national qui s’inscrit dans la durée. «Alors, comment tout cela a été possible pour cette usine de petite taille géographique du continent africain ?», se demande Mohamed Bachiri. C’est simple, il suffit de visiter l’usine pour se rendre compte de l’âme qui l’anime. Il suffit de faire un tour dans les différents départements de Somaca pour toucher de près son esprit qui veille sur la cohésion des équipes, qui crée cette forte solidarité entre tous les travail- leurs qui ont construit et qui continuent de bâtir la renommée de cette institution unique en son genre. Il y règne une véri- table atmosphère de famille. Les uns et les autres, cadres, directions, ingénieurs, manufacturiers, ouvriers, gardiens, cuisiniers, hommes et femmes, les gens se sentent ici chez eux et manifestent une grande fierté de faire partie de cette épopée qu’ils écrivent chaque jour : «Si vous vous baladez en bord de chaîne, vous trouverez certainement un ancien pour vous dire que durant sa carrière, cette usine a failli fermer au moins tous les 10 ans, depuis sa création. Et cela est vrai : l’usine, créée par l’État marocain, comprenait dans son tour UN PATRIMOINE NATIONAL SOMACA
Il suffit de faire un tour dans les différents départements de Somaca pour toucher de près son esprit qui veille sur la cohésion des équipes
de table plusieurs constructeurs, actionnaires minoritaires dont Renault, Fiat et Peugeot. Renault commençait à assem- bler ses premiers véhicules à Somaca en 1966. S’en sont sui- vis l’assemblage et le montage de la gamme Dacia, dès 2005, année d’acquisition de Somaca par le Groupe Renault qui est devenu en même temps actionnaire majoritaire puis unique en 2019». C’est là un changement de cap qui a installé l’usine dans la durée, avec une vision résolument tournée vers l’avenir se basant sur l’impératif des performances et de l’innovation à tous les étages de l’unité : «Avant les années 2000, remplir le carnet de commandes a été une préoccupation perma- nente. Souvent portée à bras-le-corps par l’État et par les syn- dicats, le maintien de sa survie a non seulement relevé de la nécessité économique mais également de la cause nationale: la première tentative industrielle du Maroc indépendant ne pouvait pas se solder par un échec ; et ce sentiment patrio- tique prévaut jusqu’à aujourd’hui», conclut Mohamed Bachiri.
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