FNH N° 1055

E CONOMIE

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JEUDI 17 FÉVRIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Hausse des prix

◆ Le Maroc fait face à une inflation importée se traduisant par une hausse des produits alimentaires et des carburants. ◆ Le gouvernement reste passif, alors que la grogne sociale monte. Le gouvernement muet devant l’inflation

de leurs cours sur les mar- chés internationaux». Conséquence : elle s’est traduite par une nette accé- lération de la composante sous-jacente de l’inflation qui est passée de 0,7% en moyenne au cours du pre- mier semestre à 2% au troi- sième trimestre et à 3,3% en novembre. Elle devrait ressortir, selon les projec- tions de Bank Al-Maghrib, à 1,7% sur l’ensemble de cette année et se situer à 2,7% en 2022, avant de revenir à 1,8% en 2023 avec la dissipation prévue des pressions externes. Malgré ce net accroissement de sa composante fondamen- tale, l’inflation devrait res- ter à des niveaux conte- nus, passant en moyenne de 0,7% en 2020 à 1,4% en 2021, à 2,1% en 2022, puis reculer à 1,4% en 2023, explique BAM. Le gouvernement muet pour l’instant L e g o u v e r n e m e n t Akhannouch, qui a fait de la préservation du pouvoir d’achat des ménages l’un des marqueurs de sa législa- ture en général, et du Projet de Loi de Finances 2022, en particulier, est en train de déchanter. Ainsi, depuis plu- sieurs mois, les citoyens font face à une hausse soute- nue des prix alimentaires et énergétiques, conséquence de la flambée des cours des matières premières à

Dans certaines régions du Maroc, le gasoil atteint actuel- lement 11 DH le litre.

Le Maroc n’est pas épar- gné par l’évolution de la conjoncture internationale. Il fait face à une inflation importée qui devient de plus en plus indigeste. Bank Al-Maghrib avait d’ailleurs fait ce constat lors de la réunion du Conseil tenu en décembre dernier, en sou- lignant notamment que «les données disponibles sur les prix à la consommation font ressortir des hausses sensibles ces derniers mois pour certains produits ali- mentaires et pour les carbu- rants et lubrifiants» . Selon la Banque centrale, «cette évolution résulte essen- tiellement des pressions externes liées à la flambée

élevé depuis juillet 1991». Entre décembre 2020 et décembre 2021, les prix de l'énergie dans la zone OCDE ont augmenté de 25,6%, tandis que l'inflation des prix de l’alimentation a également augmenté pour atteindre6,8%endécembre, après 5,5% en novembre et 3,2% en décembre 2020. «Sur l’ensemble de l’année 2021, l'inflation dans la zone OCDE a atteint 4,0%, après 1,4 % en 2020, soit le taux annuel d’inflation le plus élevé depuis 2000. Les prix de l'énergie ont augmenté de 15,4%. Il s’agit de la plus forte hausse des prix de l’énergie depuis 1981», fait savoir l’Organisation.

L a poussée de la reprise éco- nomique post- covid-19 a entraî- né de fortes dis- torsions entre l’offre et la demande et de fortes ten- sions au niveau des chaînes logistiques mondiales. L’inflation s’est mondiali- sée. Et il ne s’agit pas d’une gonflette passagère. Dans la zone OCDE, elle a aug- menté pour atteindre 6,6% en glissement annuel en décembre 2021, après 5,9% en novembre et seulement 1,2% en décembre 2020. Selon l’OCDE, «il s’agit ainsi du taux d’inflation le plus Par D. William

Le gouvernement Akhannouch a fait de la préser- vation du pou- voir d’achat des ménages l’un des marqueurs de sa législature.

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