F OCUS AGRICOLE
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JEUDI 17 FÉVRIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Sécheresse
◆ Plusieurs alternatives sont investies : artisanat, commerce, tourisme rural, maçonnerie, sylviculture… ◆ L’exode rural sera moins massif comparativement aux années 80. Les exploitants agricoles sortent le plan B
sans ont d’autres alternatives pour com- penser le manque à gagner de l’agricul- ture : il s’agit notamment de l’artisanat, le tourisme rural, la maçonnerie, la sylvi- culture… «J’ai aménagé une petite auberge et je profite du panorama et du paysage au bord du lac OuedMaleh pour proposer des services de restauration et d’héberge- ment à des clients citadins, notam- ment de Casablanca et Mohammédia . Les visiteurs sont nombreux en cette période de verdure des champs. J’en profite pour générer le maximum de recettes, car dans quelques semaines il y aura moins de fréquentation» , sou- ligne Zohra Benaissa, une paysanne dans la région de Benslimane. La plupart de ces activités sont infor- melles. Pour des raisons sociales, les autorités ne sont pas très rigoureuses et laissent les personnes concernées opérer tranquillement. Dans certaines zones rurales, comme Ourika dans les environs de Marrakech, ces activités sont très florissantes et per- mettent à la population locale de stabili- ser leurs revenus tout au long de l’année. L’artisanat est également une activité investie par des paysans pour subvenir à leurs besoins. Les métiers qui ont le vent en poupe ont une relation avec la terre comme la poterie, l’ébénisterie, la spar- terie, qui consiste à cueillir des plantes sauvages comme l’halfa pour fabriquer différents objets. «Dès la vague de sécheresse des années 80, mon père a lancé un atelier de poterie et m’a appris le métier. L’activité nous permet d’amortir les aléas de la séche- resse. Nous fabriquons des ustensiles de cuisine et des objets de décoration que nous vendons dans des galeries commer- ciales dans plusieurs villes marocaines» , témoigne Larbi Benahmed, maître artisan et exploitant agricole de la région de Médiouna. ◆
Le gouvernement doit aider les activités alternatives dans le monde rural pour stabiliser le revenu des exploitants.
d’entre eux s’adonnent à d’autres activi- tés pour assurer leur subsistance» , sou- ligne Hassan Idrissi, professeur d’écono- mie rurale. La solidarité familiale réduit l’impact de la sécheresse. Plusieurs membres des familles rurales qui sont installés dans les villes ou à l’étranger assurent des transferts d’argent à leurs proches. Mais cela n’empêche qu’il faut investir d’autres alternatives que l’agriculture pour diversi- fier les revenus. «Contrairement aux précédentes vagues de sècheresse qui ont eu pour effet l’exode rural, celles des dernières années ont entrainé moins d’attrait des campa- gnards pour les villes, et ce pour plu- sieurs raisons. Le coût de la vie est très cher dans le milieu urbain, notamment le loyer, l’alimentation et autres charges. Ils préfèrent s’adonner à des activités génératrices de revenus tout en faisant la navette à partir de certaines aggloméra- tions. C’est le cas de certains marchands ambulants qui ne pratiquent qu’occa- sionnellement cette activité, notamment en cas de sécheresse» , explique Idrissi. Outre le commerce saisonnier, les pay-
C’ est l’une des pires sai- sons de sécheresse des trente dernières années qui se profile à l’horizon. Ce n'est pas une percep- tion, mais une affirmation de Mohamed Sadiki, ministre de l'Agriculture, du Développement rural, des Eaux et Forêts et de la Pêche maritime, au Parlement. D'autres observateurs assimilent cette saison à celles du début des années 80 et qui ont contraint le Maroc à adopter le Plan d'ajustement structurel (PAS). Une politique qui a eu des effets nuisibles sur le plan social et dont le Maroc continue d’en payer les frais. Dans le monde rural, un vent d'inquiétude souffle. Dans l’attente des mesures de sauvetage promises par le gouvernement, les paysans se préparent à des jours dif- ficiles. «La sécheresse est un phénomène struc- turel au Maroc. Les agriculteurs ont appris à cohabiter avec ses contraintes. Ils prennent plusieurs dispositions pour gérer au mieux la situation. Plusieurs Par C. Jaidani
Dans l’attente des mesures de sauvetage promises par le gouverne- ment, les pay- sans se pré- parent à des jours difficiles.
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